Les Horil et les Hustabir pleurent la disparition tragique d’Atish et de Yuvrajsing. Les deux hommes ont péri noyés, le dimanche 4 février, lors d’une sortie entre amis et collègues.
Ils étaient tous deux des habitants de Dagotière. Et pourtant, c’est sur les chantiers de construction qu’Atish Horil, 40 ans, et Yuvrajsing Hustabir, 43 ans, se sont côtoyés, avant de se lier d’amitié. Dimanche, toutefois, un pique-nique avec d’autres amis et collègues a viré au drame. Les deux hommes ont péri noyés. Leurs corps ont été repêchés dans la digue du village.
Du côté des familles affligées, et notamment les Horil, c’est l’incompréhension. D’autant qu’Atish ne savait pas nager et avait peur de l’eau. « Atish ti per delo. Okenn plas zame li pann rod naze », confie Rekha, sa sœur aînée.
Elle est inconsolable. Elle a joué le rôle de mère pour son petit frère. « Monn get li koumadir mo prop zanfan, zordi linn perdi lavi », pleure-t-elle.
Revenant sur la disparition de son frère dimanche soir, elle explique : « Noun al rod li, noun al gete kot so enn kamarad. Garson-la so mama dir so garson osi pann retourne. »
L’angoisse monte. Rekha se rend alors au poste de police pour indiquer qu’elle rapportera formellement la disparition de son frère le lendemain, s’il ne donne toujours pas signe de vie. Ensuite, elle reprend les recherches dans le quartier. C’est en se rendant au poste de police le lendemain qu’elle apprend que deux corps ont été trouvés à La Digue. Pour en avoir le cœur net, Rekha se rue sur place. « Kan monn ariv laba, mo trouv lekor-la pe flote dan basin-la, fini kone limem. » Elle l’avait reconnu par ses vêtements…
Chez les Hustabir également, on peine à accepter la disparition subite de Yuvrajsing. Issu d’une fratrie de trois enfants, dont deux sœurs, il était marié et gagnait sa vie en travaillant sur des chantiers de construction. S’étant spécialisé dans les travaux de maçonnerie depuis des années, il avait toutefois plus d’une corde à son arc. Il était également habile dans les travaux électriques et de soudure. Il était un véritable Jack of all trades sur un chantier de construction, selon ses proches.
Nevin, son neveu, ne dira pas le contraire. Il raconte qu’il était loin de s’imaginer que le vendredi 2 février, il verrait son oncle pour la dernière fois. « Avan li al travay monn al bouz mo loto pou li kapav sorti ek motosiklet vandredi », confie-t-il. Le jeune homme vit dans la même cour que son oncle et affirme qu’ils entretenaient de bonnes relations.
Yuvrajsingh aimait les parties de pêche et autres moments conviviaux autour de quelques verres entre amis. Ils se retrouvaient deux fois par mois, dit Nevin, surtout pendant les longs week-ends : « Kouma gagn enn lokazion zot met program manze bwar, lapes tou. »
Selon les Hustabir, depuis le drame, la plupart des six autres amis qui accompagnaient les défunts ne se sont pas manifestés chez eux. Une situation qui suscite des doutes au sein de la famille. « Zot ti bien ansam toulezour, me depi problem zot disparet net », déplore Ouma, la mère de Yuvrajsingh.
Cependant, les proches concèdent que les récents événements ont été un choc pour tout le quartier : « Kapav osi zot ankor sou enn sok zot mem. »
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