La route a fait deux nouvelles victimes en moins de 24 heures. Manohur Rambarassah, âgé de 47 ans, a perdu le contrôle de sa motocyclette, jeudi soir, sur la route royale à l'Amaury. Il a violemment percuté un pylône. À Rose Hill, le constable Bryan Meurier, âgé de 36 ans, a été renversé par un autobus. Les deux motocyclistes n'ont pas survécu à leurs blessures. Selon les derniers chiffres de la police, depuis le début de l'année, le nombre de morts sur nos routes s'élève à huit.
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Manav ne verra pas son fils revêtir l'uniforme de la police
À l'Amaury, les cris et les pleurs résonnent dans la maison des Rambarassah. Manohur, également appelé Manav, était père de trois enfants : une fille et deux garçons. « Il attendait de voir son jeune fils revêtir un jour l'uniforme de la police. Mais il n'est plus là pour assister à ce jour spécial. Il était heureux que son fils ait intégré les forces de l'ordre. Le jeune homme est en formation », dit Atmaram Sham, un cousin de la victime. « Après cet accident tragique, nous avons dû informer son fils. Il a dû interrompre sa formation pour venir assister aux funérailles de son père », confie le cœur lourd de ce proche.
Manav était populaire dans sa localité. « Sa mort est une grande perte pour nous. Il aimait chanter et avait une très belle voix. D'ailleurs, il faisait partie d'un groupe qui se produisait lors d'événements religieux », explique Atmaram qui garde de très bons souvenirs de Manav. Le quadragénaire habitait à Belle-Vue Maurel, mais il venait souvent dans la maison de ses parents à l'Amaury.
Jeudi, il était justement à l'Amaury. « Manav était venu passer un moment. Comme à son habitude, il a fait un brin de causette avec tout le monde. Il est ensuite reparti à motocyclette. Il a perdu le contrôle de sa moto et a heurté violemment une colonne en bordure de route », explique le cousin de la victime. Le choc a été violent.
En apprenant que Manav avait été victime d'un accident, ses proches se sont rendus sur place. « Quand nous sommes arrivés sur le lieu de l’accident, il était inconscient », dit-il.
Le blessé a été conduit à l’hôpital SSRN, Pamplemousses où son décès a été confirmé. Les larmes aux yeux, Atmaram Sham explique qu'ils ont grandi ensemble. « J’étais l’aîné de la famille. Il était comme un frère pour moi. Il était amical et jovial. C’est dur de perdre un être aussi cher », lâche ce dernier. L'autopsie pratiquée vendredi matin a révélé que la victime a succombé à ses multiples blessures. « En deux semaines, c'est le second accident qui s'est produit sur cette route. Les deux se sont révélés mortels », confie un habitant du village.
À Rose-Hill : Bryan Meunier attendait son premier enfant
La force policière est en deuil. Elle perd l'un des siens. Jean Paul Bryan Meurier, âgé de 36 ans, affecté à l’Asset Recovery Unit, à Ébène. Le constable, originaire de Plaisance, Rose-Hill, comptait 14 années de service au sein de la police. Vendredi matin, comme à son habitude, il avait pris sa motocyclette pour se rendre au travail, mais en cours de route, tout s’est écroulé pour celui qui allait bientôt devenir père. Un autobus l’a percuté. Il s’est retrouvé sous le véhicule. Le policier n'a pas survécu.
À la rue Sainte-Thérèse, Plaisance, le temps s’est arrêté. Bryan était un bon vivant. Nella Elysée, la tante du jeune homme, ne peut cacher sa peine. « Sa disparition tragique est une grande perte pour nous. Son épouse est enceinte de cinq mois. Il allait devenir père pour la première fois », lâche sa tante, le cœur meurtri.
Elle garde le souvenir d'un jeune qui croquait la vie à pleines dents. « Il était celui qui animait toutes nos fêtes », dit-elle. Le 10 janvier dernier, son père avait soufflé sa 90e bougie, et la famille s'apprêtait à organiser son anniversaire. « Avec la famille, nous nous sommes rencontrés pour les préparatifs », dit-elle. Mais en un instant, la joie a laissé place à une tristesse immense pour la famille du policier.
« C’est malheureux. Il laisse son frère également policier »,
dit sa tante.
Vendredi matin, Bryan a quitté la maison pour le boulot. « Il s’était d’abord rendu chez ma sœur où il a pris son déjeuner, puis il a dit au revoir. Qui aurait pu penser que c’était un adieu ? »,
dira la tante Nelly, la voix nouée par l’émotion. « Nous demandons à Dieu du courage, nous ne savons pas comment faire sans lui », ajoute celle-ci.
Ses parents, son frère et sa veuve sont dévastés par sa mort tragique. Les funérailles du policier sont prévues pour ce samedi à 14 h 30, à l’église Saint-Patrick, pour ensuite se rendre au cimetière Saint-Jean.
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