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Détournement allégué de Rs 101 milliards : la chasse aux biens de Bastos de Morais à Maurice démarre

Jean-Claude Bastos de Morais Jean-Claude Bastos de Morais et le nouveau président angolais Joao Lourenço sur le site du projet portuaire à Cabinda.

Les autorités mauriciennes veulent établir si l’homme d’affaires suisse Jean-Claude Bastos de Morais ne détient pas de biens immobiliers sur l’île, surtout après l’ordre émis par la Haute cour commerciale d’Angleterre et du pays de Galles. Les noms de certaines sociétés locales figurant dans ce document leur étaient inconnus.

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Le fonds souverain de l’Angola ayant saisi la Haute cour commerciale d’Angleterre et du pays de Galles vendredi dernier, pour un gel des comptes bancaires de Jean-Claude Bastos de Morais et de ses sociétés sur l’île, les autorités financières mauriciennes s’apprêtent à vérifier si l’homme d’affaires suisse possède des biens immobiliers à Maurice. En son nom personnel, à travers des sociétés écrans ou des prête-noms.

L’ordre émis par l’instance londonienne à la demande du Fundo Soberano de Angola (FDSEA) s’applique aussi à José Filomeno dos Santos, le fils préféré de l’ex-président José Eduardo dos Santos qui a régné sans partage sur l’Angola 38 ans durant. L’ordre vise à empêcher toute dilapidation des biens acquis avec les trois milliards de dollars, soit l’équivalent de Rs 101 milliards, du  FDSEA n’importe où dans le monde.

La Haute cour commerciale d’Angleterre et du pays de Galles invite également Jean-Claude Bastos de Morais et José Filomeno dos Santos à jurer un affidavit pour déclarer chacun leurs biens dépassant les 50 000 livres sterling. C’est la raison pour laquelle les autorités mauriciennes veulent s’assurer que Jean-Claude Bastos de Morais ne détient rien dans l’île.

José Filomeno dos Santos avait été nommé à la tête du FDSEA par son père et l’une de ses premières décisions avait été de confier trois des cinq milliards de dollars dans ce fonds à son ancien partenaire en affaires, Jean-Claude Bastos de Morais, à travers Quantum Global, sans appel d’offres. Le nouveau président angolais Joao Lourenço a limogé José Filomeno dos Santos lorsque la National Crime Agency de la Grande-Bretagne a signalé le transfert douteux de 500 millions de dollars de la Banque centrale angolaise vers le compte en banque londonien d’une de ses sociétés personnelles.

José Filomeno dos Santos est aussi poursuivi pour avoir voulu détourner 1,5 milliard de dollars du FDSEA, ce qui a poussé Luanda à dépêcher un émissaire à Port-Louis afin que la Financial Intelligence Unit procède au gel des 91 comptes bancaires de Jean-Claude Bastos de Morais et de ses firmes qui contiennent à peu près 400 millions de dollars, soit Rs 13,7 milliards.

Joao Lourenço semble bien parti pour faire oublier le règne de José Eduardo dos Santos. Il a remercié, lundi dernier, le chef d’état-major des forces armées Geraldo Sachipengo Nunda et le chef des services de renseignements extérieurs, André de Oliveira Sango, proches de son prédécesseur et soupçonnés de corruption.

Cette décision intervient malgré le vote d’une loi imposée par l’ex-président quelques semaines avant la fin de son mandat, gelant les nominations aux principaux postes d’encadrement des forces de sécurité pour une durée de huit ans. Joao Lourenço a aussi en ligne de mire la fille de José Eduardo dos Santos, Isabel dos Santos, à propos des virements suspects alors qu’elle était PDG de la société pétrolière Sonangol.

Aux dernières nouvelles, José Eduardo dos Santos perdra la présidence du parti au pouvoir, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola. Un communiqué a annoncé vendredi qu’il sera remplacé par Joao Lourenço. Entre les deux hommes, les relations ne sont pas au beau fixe.

 

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