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Détournement Allégué de fonds publics : l’affaire Seegolam serait préjudiciable pour la juridiction mauricienne

Cette nouvelle année est loin de démarrer sur des chapeaux de roue pour le secteur bancaire. Son image et par ricochet celle de la juridiction mauricienne sont compromises après l’interpellation de l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam.  

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Harvesh Seegolam en trois dates 

  • 20 février 2020 : nomination en tant que gouverneur de la BoM
  • 21 novembre 2024 : démission comme gouverneur de la Banque centrale
  • 3 janvier 2025 : interpellation à l’aéroport de Plaisance pour être interrogé « Under Caution » par l’Anti-Money Laundering Unit du Central Criminal Investigation Department.
     

Le décaissement douteux de Rs 45 millions effectué par la Mauritius Investment Corporation (MIC) le 28 octobre 2023 en faveur d’une entreprise à haut risque classée dans la catégorie 5 a vite rattrapé Harvesh Seegolam. L’ancien gouverneur de la Banque de Maurice répond à des accusations à ce propos. 

L’affaire se serait produite durant la campagne électorale si on s’en réfère à une conférence de presse du Dr Rama Sithanen, nouveau gouverneur de la BoM. Pour lui, c’est un cas de détournement de fonds publics. Le procédé de ce décaissement de Rs 45 millions intrigue. Pour cause, « la demande a été rejetée par le conseil d’administration de la MIC. Mais, elle a refait sa demande, qui a été approuvée. Pourtant, elle n’a pas respecté onze des vingt-cinq conditions du ‘term sheet’ », avance le Dr Rama Sithanen. 

Au sein de la Banque de Maurice, le sentiment suivant l’interpellation d’Harvesh Seegolam est mitigé. Il y a d’une part plusieurs personnes qui avaient été recrutées quand Harvesh Seegolam était à la tête de la BoM et qui ne sont pas insensibles à sa situation. 

De l’autre côté, il y a également des employés qui n’adhéraient pas et qui ne cautionnaient pas la direction de ce dernier. Cependant, la peur se serait installée chez certains salariés.

« Certains employés qui ont travaillé sur des dossiers controversés, dont la Silver Bank, n’ont fait qu’obéir aux ordres. Ils appréhendent néanmoins les répercussions et anticipent qu’ils vont payer les pots cassés », indique une source.   

Implications

Cette affaire vient remettre en doute le fonctionnement de la MIC sous l’ancien régime. Pour un banquier, il est grand temps d’y mettre de l’ordre. Car dit-il, la bonne gouvernance doit primer pour le secteur bancaire. « Les complices, qu’ils soient directs ou indirects, doivent faire face à la justice pour la bonne gouvernance », ajoute-t-il.  

Cette affaire pourrait porter préjudice à la réputation de Maurice. Et la notation de Moody’s pourrait être en jeu. « C’est extrêmement grave et c’est un sale coup pour la juridiction mauricienne », poursuit le banquier qui ne manque pas de rappeler qu’Harvesh Seegolam avait décroché le titre de Central Bank Governor of the Year lors du 7e African Banker Awards 2023. 

Pour Kamal Hawabhay, Managing Director de GWMS Ltd, ce genre d’affaires n’est jamais la bienvenue, surtout pour la position d’un gouverneur de la Banque centrale. « L’ancien gouverneur est accusé d’avoir fait quelque chose qui n’est pas correct pour le secteur et pour le pays. De l’autre côté, les sanctions et les actions sont déjà en marche. Celles-ci envoient un signal fort qu’on ne peut pas faire n’importe quoi dans le pays sans être sanctionné », argumente Kamal Hawabhay. 

Que retenir du début de cette affaire ? Le banquier est d’avis que c’est un message pour les prochaines nominations. Le profil des cadres régulateurs doit être sans tache et ces derniers doivent montrer l’exemple. « Ils ne peuvent pas règlementer le secteur et les banques commerciales alors qu’eux-mêmes ont des failles importantes dans leur façon de faire », conclut-il.  

  • defimoteur

     

 

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