Destiné aux élèves ayant échoué au PSAC - Extended Programme : la confusion règne

L’Extended Programme, destiné aux élèves n’ayant pas réussi aux examens du Primary School Achievement Certificate, deviendra une réalité en janvier. Toutefois, peu d’informations ont transpiré sur la manière dont se déroulera ce programme. Les partenaires éducatifs évoquent déjà des incompréhensions.

Àpartir de janvier 2018, le préprofessionnel n’existera plus. Les élèves ayant des difficultés d’apprentissage seront admis sous l’Extended Programme. Ce sont ceux qui auront besoin d’une attention particulière pour étudier. Ces classes se tiendront dans tous les collèges régionaux.

À un mois de la reprise des classes, les enseignants et responsables de collèges sont toujours dans le flou. Roshan Boodnah, président de la Government Secondary School Teachers Union (GSSTU), fait ressortir que les enseignants ne savent toujours pas à quel type d’examens les élèves seront confrontés en Grade 9. « Les élèves admis sous l’Extended Programme sont ceux ayant certaines difficultés d’apprentissage. Ils ne pourront pas suivre le même programme que les élèves du mainstream et prendre les mêmes examens par la suite. Il leur faut un programme approprié. »

Pour les examens du préprofessionnel, Roshan Boodnah explique que les examinateurs lisaient les questions et les élèves écrivaient les réponses, puisqu’ils ne pouvaient les lire. Dans le cadre de la réforme, le président de la GSSTU propose qu’il y ait des Specialised Vocational Schools, avec des professionnels. Ces derniers pourront alors accorder l’attention voulue sans exclure ces élèves du système. Brian Pitchen, un enseignant du préprofessionnel, souligne qu’il y a des incompréhensions au niveau de leur charge de travail pour 2018. Il souligne avoir reçu deux circulaires des autorités qui leur demande de remplir certaines fonctions distinctes, sans dire à quel moment il faut remplir ces tâches.

Ramparsad Mungar, secrétaire de la Managers of Private Secondary Schools Union et comptant plus de 40 années d’expérience dans l’enseignement, insiste que les enfants qui y sont admis nécessitent une prise en charge sérieuse. Le pédagogue fait ressortir que ces enfants ont des besoins spécifiques qu’il faut combler dès le primaire. « C’est la base qu’il faut consolider. Lorsqu’un instituteur note des soucis avec un enfant dès les deux premières années, il faut l’encadrer l’année suivante avec un apprentissage spécial. Au lieu d’encourager la promotion automatique, il faut l’évaluer et lui donner les outils nécessaires pour mieux travailler. Au secondaire, il est trop tard pour ce type d’apprentissage. »

Le plan

La politique de l’Extended Programme est fondée sur le concept Nine-Year Schooling. Il y a neuf années d’études continues qui visent à doter l’apprenant d’aptitudes requises pour ses études après l’examen de Grade 9, qui sera connu comme le National Certificate of Education, que ce soit dans les domaines académique ou technique. L’élève aura le choix de rester dans le collège régional qu’il fréquente déjà ou de poursuivre ses années d’études dans une institution technique. Pendant ses premières années au secondaire, l’accent sera mis sur l’alphabétisation, les compétences de vie, le théâtre, la technologie et des matières comme Art and Design.

Un préposé au ministère de l’Éducation soutient que c’est un système qui rime avec équité, inclusion et qualité. Il explique qu’au niveau du primaire, il y a déjà des classes de remédiation (dans le cadre de l’école, soutien apporté aux élèves qui ont du mal à acquérir les fondamentaux que sont la lecture, l’écriture et le calcul, NdlR). Elles sont tenues par des Support Teachers chargés de prévenir les déficits d’apprentissage.

Pédagogies novatrices 

Au secondaire, soit après le Primary School Achievement Certificate, les élèves qui n’auront pas obtenu le niveau requis seront pris en charge dans l’Extended Programme. Ils auront un groupe d’enseignants pour les encadrer et les soutenir. Sans compter le fait qu’un programme d’études adapté à leur rythme d’apprentissage et à l’utilisation de pédagogies novatrices sera mis à leur disposition.

Les élèves auront quatre ans au lieu de trois pour compléter le cycle de neuf ans d’études continues, selon le programme établi. La première année au secondaire sera consacrée à une remise à niveau. Cela nécessitera une assistance spéciale dans chaque école avec des enseignants formés. Les trois autres années, ils auront un programme d’études prenant en considération leur niveau. À l’âge de 14-15 ans, les élèves auront atteint un niveau de développement leur permettant de mieux trouver des solutions aux situations qui se présenteront à eux. Les élèves seront mieux disposés à faire des choix quant à leur parcours éducatif, selon des responsables.

Le rôle des parents, via les associations parents-enseignants, est aussi à l’ordre du jour. Ces derniers devront être impliqués dans l’apprentissage de leurs enfants pour une meilleure synergie afin de mieux les encadrer et leur offrir les meilleures chances. L’évaluation des élèves sera basée sur ce qu’ils auront appris durant leurs quatre années au collège.

Admission

Pour l’instant, il est prévu qu’il y ait une classe d’Extended Programme par collège régional, avec un nombre moyen de 20 élèves. Toutefois, l’éducation étant dynamique, il n’est pas exclu qu’il y ait des changements, si besoin est. Ramparsad Mungar souligne qu’un bon nombre de collèges privés accueillent ces élèves. Pour beaucoup, c’est ce qui leur a permis d’avoir une population estudiantine adéquate.