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Destin tragique de Zahir Ruhomaun à Alexandra Falls - Mazhar, le père : «Nous étions inséparables» 

Zahir Ruhomaun sortait pour la première fois avec des amis sans son père.
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Zahir Ruhomaun, 17 ans, était ambitieux, obéissant, et aspirait à devenir coiffeur. Mais une sortie entre lui, son cousin et deux amis, a viré au drame, le dimanche 13 mars dernier, à Alexandra Falls. Surpris par de fortes averses, il a été emporté par les flots et a péri noyé. En un instant, ses rêves et ses projets se sont volatilisés. 

Mazhar Ruhomaun, son père, est anéanti. Zahir était la prunelle de ses yeux, son < roi>, comme il le dit. Père et fils ne sortaient jamais l’un sans l’autre, jusqu’à ce jour tragique. « Nous étions inséparables », lâche le papa de la victime, le cœur lourd. 

Le père et la soeur aînée de Zahir dévastés par ce drame.
Le père et la soeur aînée de Zahir dévastés par ce drame.

Vêtu de blanc, entouré de son épouse et de sa fille, il souffre de l’absence de Zahir. « J’ai trois filles et Zahir était mon fils unique », explique-t-il. Originaire de Quinze-Cantons, Vacoas, Zahir a fréquenté l’école primaire de sa localité et a, par la suite, poursuivi ses études dans un collège à Holyrood. « Il était en prévoc et a cessé les cours quand il était en Form 3 », dit Mazhar. Cependant, l’adolescent était déterminé à exercer le métier de coiffeur. « Devenir coiffeur, c’est ce qu’il ambitionnait d’accomplir », confie le papa. 

Mais pas question qu’il reste les bras croisés. « Mo travay mason. Mo pa anvi ki mo garson res lakaz sorti gagn move frekantasyon. Mo prefer li vinn ek mwa kan mo ale. Pran depi lindi, enn semenn li travay ar mwa. Mo dir li kass la li kav pey so kour kwafer », raconte Mazhar. Au travail comme à la maison, ou même lors des sorties, père et fils passaient beaucoup de temps ensemble. « Tous vous diront que s’ils me voient quelque part, mon fils n’était jamais loin », ajoute-t-il.

Il faisait tout ce qui était en sa capacité pour que Zahir ne manque de rien. « J’ai déjà construit sa maison. Je lui avais aussi appris à conduire. Il ne manquait de rien. Je lui parlais souvent sur les choses de la vie et il comprenait. ‘Sa garson la ti enn la krem mo dir ou. De fwa avan mo demann li kiksoz mem li fini kone ki mo pou dir. Koma dir nou ti menote ensam », relate Mazhar.  

La maman a identifié le corps de son enfant.
La maman a identifié le corps de son enfant.

Mais au cours de ces derniers jours, il souligne avoir remarqué un changement d’attitude de la part de son fils. « Quelques jours avant sa mort, j’ai constaté comme un éloignement à mon égard », confie le papa. Le samedi 12 mars, jour de l’anniversaire de mariage de Mazhar, le jeune homme a annoncé à son père que dimanche, il comptait sortir avec un cousin et des amis. 

« Durant tout ce temps, mon fils m’accompagnait là où je me rendais. Quand il m’a dit qu’il sortait avec ses amis, je m’y suis d’abord opposé. Je ne voulais pas qu’il sorte. Puis, il a demandé à sa mère. Dimanche matin, mon neveu, que je considère comme un fils, est venu en voiture avec deux amis. Ils disaient qu’ils allaient faire un tour à la plage. J’ai accepté que Zahir parte avec eux. ‘Li ti abitie fer mwa salam, me sa zour la li pann dir. Zot inn ale », se souvient avec peine Mazhar. Le malheur a frappé. « Olie zot al la mer, zot kass kontour zot al dan kaskad », ajoute-t-il.

Quelques heures plus tard, le papa est informé du drame qui s’est produit. « Kan monn tann sa, koma dir lame goss, drwat, mo leker tou innn arase ar mwa. Premie dese kot mwa », dit-il au bord des larmes. 
Il s’est rendu à Alexandra Falls et a appris que les recherches étaient en cours pour retrouver son fils, emporté par les flots. Le neveu et les deux amis, qui ont également été en difficulté lors de cette randonnée, avaient pu être secourus et conduits à l’hôpital Jawaharlal Nehru, Rose-Belle, pour des soins. 

Les recherches de la police lors de cette nuit n’ont rien donné. Ce n’est que le lendemain matin que le corps sans vie de Zahir Ruhomaun a été retrouvé sur des rochers. « Monn perdi mo lerwa », lance Mazhar, qui tente malgré tout de faire face à ce terrible choc. « Bann zenfan, ekout zot paran kan pe koze », conseille-t-il. Mais pour Mazhar, malgré ce drame, son fils n’est jamais très loin. « Mo kone li ar mwa », se réconforte-t-il. 

Randonnées tragiques dans des lieux périlleux  : Les cas de ces dernières années 

Février 2021 : Traversée de tyrolienne mortelle pour Akilesh Gopalsingh

Tandis qu’il faisait de la tyrolienne dans un domaine à Chamouny, Akilesh Gopalsingh, 29 ans, a péri après une chute. Le câble s’est rompu alors que le jeune homme était en pleine traversée. Il n’a pas survécu. C’était le 13 février. Les sapeurs-pompiers mandés sur place l’ont retiré du ravin. Son décès a été constaté sur les lieux par un médecin du SAMU. L’autopsie a été pratiquée le lendemain à la morgue de l'hôpital du Princess Margaret Orthopaedic Centre (PMOC), à Candos. La police de Chemin-Grenier a initié une enquête. Le directeur du parc de loisirs, Fréderic Léon Robert, interpellé, a fait l’objet d’une enquête pour « involuntarily homicide by negligence ». 

Septembre 2021 : Le corps d’Assif Balgobin retrouvé à Sept Cascades 

Assif Balgobin, 29 ans, a péri dans un bassin à Sept Cascades, le jeudi 16 septembre 2021 après une sortie. Son corps a été retrouvé par sa mère, Kurshida, durant des recherches le lendemain de la disparition. Elle était présente lorsque le GIPM a récupéré son fils. « Monn truv mo garson pe koma dire assizer dans delo. Li pa pe bouze. Li ti enn bon plonzeur », avait-elle indiqué.

Octobre 2021 : Le Français Jund Hurbert péri 

Dans un lagon, à Bel-Ombre, Jund Hurbert Frederick, âgé de 54 ans, a péri après un accident en mer. C’était lors d’une partie de plongée entre amis le 14 octobre 2021. En vacances à Maurice, cet homme n’a pas survécu après une grosse montée d’eau dans le lagon. Ses deux amis, Michel Ernest Shweyer et Anthony Daniel ont eu plus de chance. Le trio avait effectué une sortie pour faire de la plongée, entre autres. Son cadavre a été repêché dans une passe, le lendemain du drame. 

Octobre 2021 : Altaf Hosenboccus trouve la mort à Sept Cascades

Le  mardi 5 octobre, Shah Mohammad Altaf Hosenboccus, 17 ans, a péri à Sept Cascades. Cet habitant d’Henrietta a fait une chute fatale et les éléments du GIPM ont retrouvé son corps dans le premier bassin. Tout portait à croire que le jeune homme qui était un habitué des lieux aurait perdu l’équilibre avant de tomber dans le bassin. 

Décembre 2021 :  Jemmy Armel se noie dans un canal d’alimentation 

Sortie tragique pour deux amies aux abords d’un canal d’alimentation à Mont-Ida le 7 décembre 2021. Alors qu’elle tentait de porter secours à son amie Marie-Jane, 27 ans, Jemmy Armel a péri noyé dans un canal d’alimentation. 

Marie-Jane a fait une chute accidentelle après avoir glissé dans le canal. Quand elle a appelé à l’aide son amie Jemmy, cette dernière s’est jetée à l’eau pour lui porter secours. Les deux femmes ont été emportées par la pression d’eau,  mais Jemmy Armel ne s’en est pas sortie. Les éléments du Groupement d’Intervention Police Mauricienne avaient récupéré le corps le lendemain dans un canal à hauteur de Gaulettes Serré, à St Julien. La victime était mère célibataire de deux enfants. 

Mars 2022 : Chute fatale pour Ashven Coopoosamy à Rochester Falls

Ashven Coopoosamy, 35 ans, a péri après une chute fatale à Rochester Falls, situé dans le sud de l’île, le dimanche 6 mars. Lors d’une sortie avec 11 amis, après une partie de cueillette de goyaves de Chine, la bande s’est rendue à Rochester Falls. Parmanaden Moodeley Coopoosamy, dit Ashven Coopoosamy, âgé de 35 ans, est tombé du haut des chutes Rochester Falls sous les regards impuissants de ses  amis. 

 

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