Le dimanche 26 novembre et en l'absence des parents, la Child Development Unit et la police ont débarqué dans une maison à Bambous. Les officiers sont repartis avec quatre enfants, âgés entre 6 et 14 ans. Deux ont été hospitalisés et les deux autres placés dans un centre. On soupçonne père et mère de négligence. Ces derniers nient.
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Pas d'électricité, ni d'eau potable. Ce sont les conditions de vie de Sunita et Survesh (prénoms fictifs), originaires de Bambous et parents de quatre enfants, dont l’aîné a 14 ans et le benjamin six ans. Le père fait des petits boulots le jour et travaille comme vigile la nuit, afin de joindre les deux bouts. La mère, qui ne jouit pas d’une bonne santé, s’active dans les champs.
Dans la journée de dimanche, les parents étaient absents. à leur retour, ils n’ont pas vu leurs enfants. Un peu plus tard, ils ont appris que la Child Development Unit (CDU) et la police avaient fait une descente chez eux et qu’ils étaient repartis avec les gosses. Ils sont soupçonnés de négligence envers ces derniers. Ce qui est considéré comme une offense grave sous la Child Protection Act (CPA). Deux enfants se sont retrouvés à l’hôpital et les deux autres dans un centre. Les parents réfutent ces allégations.
La cuisine à côté des toilettes
En deux occasions, la CDU avait visité cette famille, mais les officiers s’étaient heurtés à des proches des enfants. Le dimanche 26 novembre, au cours de la troisième descente de la CDU, les gosses étaient seuls. Cela faisait un certain temps que cette famille était dans leur viseur, selon des officiers de l'unité du dévelopement de l'enfant. Il paraît que depuis un an, les enfants ne vont plus à l’école et qu’ils étaient souvent livrés à eux-mêmes en l’absence constante de leurs parents. C'est auprès de certains membres du voisinage qu'ils auraient eu de la nourriture et d’autres commodités.
Au cours de notre rencontre avec Sunita, elle nous fait part des conditions dans lesquelles sa famille vit. Pour arriver chez elle, il faut emprunter un étroit couloir coincé entre plusieurs maisons. En fait, sa maison n’est qu’une… chambre en tôle. « Li impe en desorde », prévient-elle. Des vêtements sont entassés partout. On y voit à peine les deux lits des parents et des enfants. Une petite pièce, qui sert de cuisine, jouxte les toilettes. Ils vivent là depuis plusieurs années. « Nous avons connu beaucoup d’épreuves, confie Sunita. Nous avions une autre maison, mais nous avons tout perdu dans un incendie. »
Avec l'aide de la Sécurité sociale et de son entourage, le couple a donc érigé cette chambre en tôle. « Nous n’avons ni eau ni électricité, précise Sunita. J’ai des complications de santé. Mo ena problème la tête ek lestoma et mo gayn krise. Enn kout mo kapav malad. Me mo bizin travay pou mo bann zanfan. Mo plant legyme. » Pour cela, elle part à l’aube pour ne revenir que dans l'après-midi.
Le père est souvent absent en raison de son emploi du temps serré. Il travaille à droite et à gauche pendant la journée. Le soir, il exerce comme vigile. « Malgré cela, mon mari et moi, nous n’avons jamais négligé nos enfants et ils vont à l’école. Je travaille encore plus en cette période de fin d'année, afin de pouvoir leur acheter le téléphone portable qu’ils m’ont demandé. » Sunita soulève un matelas. « J’y ai caché de l’argent pour l'anniversaire de ma dernière fille au cours de la semaine, mais ils me l'ont pris », pleure-t-elle.
Sunita explique que, dimanche, son époux travaillait alors qu’elle devait sortir. « J'avais laissé les enfants sous la garde de ma fille de 14 ans. On n’a jamais eu de problèmes auparavant. à mon retour, j’ai appris que la CDU avait emmené les enfants. » Depuis, elle ne cesse de les réclamer. « Nous n'avons rien fait, pourquoi nous enlever nos enfants ? » déplore-t-elle.
La police de Bambous a interpellé le père mardi. Il a expliqué qu'il travaillait de jour comme de nuit, qu’il n'était pas souvent à la maison, mais il niait toute maltraitance envers les enfants. Il a été autorisé à partir. La mère a aussi été arrêtée le même jour. Au terme de ses explications aux enquêteurs, elle est aussi repartie libre. Le dossier sera envoyé au bureau du DPP pour la voie à suivre.
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