Des vidéos troublantes viennent grossir le mystère : un homme demande Rs 50 000 à Akash Sookun en échange des images

Akash et Neha Sookun sont désemparés. Le couple avait défrayé la chronique à la mi-mars, affirmant que la femme avait donné naissance à des jumelles, alors que l’hôpital ne lui avait remis qu’une seule enfant. Malgré les conclusions de l’enquête, mari et femme croient dur comme fer qu’il y avait bien deux filles.

Toujours sous le choc de cette « disparition », les voilà confrontés à un nouveau coup du sort. L'espoir du couple de retrouver son deuxième enfant replonge mari et femme dans le désarroi. Un inconnu a contacté le père et lui a confié qu’il était en présence de vidéos montrant un gynécologue remettant le second enfant à une femme. L’homme lui a demandé Rs 50 000 en échange de ces preuves. Récit.         

L’histoire avait fait grand bruit. Le 15 mars dernier, Neha Sookun est admise à l’hôpital du Nord. Elle doit accoucher de jumelles, comme en attestent des documents de l’établissement de santé. Finalement, une seule fille ne lui sera remise, malgré le fait que tous les examens (échographie) aient indiqué deux battements de cœur et que les traitements (injections, etc.) lui aient été prescrits en double. L’affaire a été largement médiatisée et, après enquête, le ministre de la Santé Anwar Husnoo avait soutenu que les conclusions de deux rapports faisaient état de la présence d’une seule fille. Chose que Neha et Akash Sookun n’arrivent pas à digérer.

Mais voilà que cette affaire a donné des idées à certains qui ont voulu se faire de l’argent facile, en profitant des malheurs de ce couple. Le vendredi 30 mars, Akash dit avoir reçu un appel d’un homme qui prétendait avoir des preuves que leur deuxième enfant leur a été enlevé. Selon l’intervenant, qui n’a pas décliné son identité, c’est son ami, qui travaille à l’hôpital du Nord, qui détient des vidéos montrant un gynécologue remettant l’enfant à une autre femme. Il a ainsi demandé Rs 50 000 à Akash Sookun en échange de ces « preuves accablantes ». Akash Sookun a rapporté l’affaire à la police de Triolet, comme mesure de précaution, en début de soirée du lundi 23 avril.

Dans sa déposition  à la police, Akash Sookun raconte : « L'individu m’a demandé de venir le rencontrer à Flacq. Il allait me donner plus de renseignements. Il s’y est rendu le jour même et a rencontré l’homme non loin de la place des taxis. Il m’a dit qu’il travaillait à l’hôpital du Nord. Li finn dir mwa ki li pa pou kapav revel so idantite parski li per li perdi so plas travay. » Selon l’inconnu, le gynécologue aurait remis son bébé à une femme de 59 ans admise à l’hôpital.

Aux enquêteurs, Akash Sookun a aussi expliqué que l’individu lui avait dit que la quinquagénaire avait simulé sa grossesse. L’homme lui aurait dit que c’était lui qui avait rempli le formulaire d’admission de la dame de 59 ans. « Li finn dir mwa ki sa madam-la ti kit lopital zour mo madam ti akouse. » Il dira que son ami détient des photos et des enregistrements indiquant comment la quinquagénaire a pris le nourrisson.

Rs 50 000 pour les « preuves »

« Cet individu m’a dit que son ami demandait Rs 50 000 contre les photos et les enregistrements. Je lui ai dit que je ne disposais pas de cette somme et que je pourrais lui donner Rs 10 000. Il m’a dit de me rendre à l’hôpital du Nord pour rencontrer son ami », explique Akash dans sa déposition.

Ce père de famille, qui garde toujours espoir de revoir sa fille, s’est rendu à Pamplemousses vers 13 h 30. Mais personne n’y était. Akash a alors appelé l’individu et celui-ci lui a dit que son ami travaillait et qu’il allait lui envoyer l’identité de la quinquagénaire par SMS. « Vers 14 heures, j’ai reçu un message de l’inconnu et il m’a révélé qu’il s’agissait d’une habitante de Triolet », raconte Akash aux enquêteurs.

Toutefois, depuis le premier appel au lundi 23 avril, il n’a jamais reçu les photos ni des enregistrements. Akash Sookun a produit une copie des messages échangés entre l’inconnu et lui aux policiers. Contacté, Akash confie au Défi Plus d'être « confiant » de revoir son deuxième enfant. « Mo kone mo deziem zanfan ankor la. Mo gardlespwar. » Il n’a pas voulu commenter davantage cette affaire de vidéos. « Mo per bann-la fer ditor mo zanfan e mo anvi ress pridan. »

Le Défi Plus a contacté l’inconnu qui avait appelé Akash Sookun. Il dément en bloc ces allégations. « Mo pa konn sa misie-la ek zame mo finn apel li. Ou finn apel dan enn la boutik dan Mahébourg. » Le Défi Plus a également contacté le gynécologue qui aurait remis le deuxième nourrisson à la quinquagénaire. Le gynécologue n'a pas souhaité faire de commentaire sur la question.

La police a démarré son enquête.