Des pompiers des Casernes de Flacq se sont lancés dans une périlleuse mission : celle de dissuader une collégienne qui voulait se jeter du 3e étage de son collège. Mission réussie.
Il est 14 h 45. La scène donne froid dans le dos. Une collégienne est sur le bord du toit au 3e étage de son collège à Flacq. Le vent souffle. Au moindre faux pas, ce sera une chute mortelle. Cette scène digne d’un film dramatique s’est déroulée le 9 mai, après les heures de classe. La scène attire des badauds. Le personnel de l’établissement secondaire alerte les services d’urgences sur le 115. L’appel a été aussitôt envoyé aux casernes de Flacq.
« Nous avons reçu la requête dans notre salle de contrôle à 14 h 56. En l’espace de trois minutes, nous nous sommes rendus sur les lieux. La collégienne était debout sur le bord du toit du bâtiment. Cinq pompiers sont restés au bas et huit, dont deux femmes sont montés pour rejoindre la fille », relate Devakar Sookrauj, le Station Officer.
Les soldats du feu sont à quelques mètres de l’adolescente. La collégienne, elle, pleure à chaudes larmes. Les pompiers tentent de la convaincre de ne pas commettre l’irréparable. Au bas, sur la route, des pompiers tiennent un grand prélart, qui amortirait le choc d’une éventuelle chute de la collégienne. La mineure, elle, qui semble être désespérée, est déterminée à se jeter dans le vide.
À chaque fois que les pompiers s’approchent de la collégienne, celle-ci se met sur le bord du toit et menace de se jeter. Difficile de lui faire entendre raison. À la demande de la collégienne, la police est priée de quitter les lieux. Deux de ses amies aussi bien qu’un de ses professeurs montent sur le toit pour la dissuader, mais en vain.
Détourner l’attention
Les deux femmes pompiers, Pretima Bundhoo et Vidhyanee Juggoo-Auchoybur, entrent en scène. Elles s’approchent d’une manière amicale de l’adolescente. Elles sont à un mètre d’elle.
« Nous avons fait de notre mieux pour réconforter la fille. C’était une tâche très difficile, car elle ne voulait plus entendre parler de personne. Nous avons conseillé et amadoué la jeune fille qui voulait que personne ne s’approche d’elle. Le counselling que nous avons reçu lors de la formation a été bénéfique pour gérer cette opération délicate et pour détourner l’attention de la collégienne », souligne Pretima Bundhoo. Entre-temps, la Rope Rescue Unit de la Mauritius Fire and Rescue Services investit les lieux pour parer à toute éventualité.
Il a fallu plus d’une cinquantaine de minutes pour dissuader la mineure qui menaçait de se jeter dans le vide. « Cette opération délicate s’est déroulée sous un soleil de plomb. Nous craignions que la fille ne s’évanouisse. Nous avons tenté en vain de lui offrir une bouteille d’eau, car elle était complètement déshydratée », relate un pompier.
« La présence d’une foule qui s’était massée au bas, sur la route, a été une bénédiction déguisée. La collégienne commençait à être angoissée, car elle a aperçu quelqu’un en train de filmer toute la scène sur son téléphone cellulaire. C’est à ce moment-là, lorsqu’elle s’est retournée pour regarder celui qui filmait que nous l’avons attrapée par derrière avant de la tirer vers nous », confie Pretima Bundhoo. Opération réussie.
L’adolescente a été par la suite conduite dans une classe où elle a été prise en charge par les officiers de la Child Development Unit.
*Photos : Marejoreland Pothiah
Dorsamy Ayacouty : « Notre mission principale est de sauver des vies »
Notre but est de sauver des vies. « La discipline et une bonne dose de patience sont recommandées pour pouvoir exécuter les fonctions de pompier. Celui-ci travaille dans des conditions extrêmement difficiles et il est formé pour faire face à des situations délicates, voire dangereuses », explique Dorsamy Ayacouty, Chief Fire Officer.
« La sirène des pompiers a un effet positif sur les gens. Dès qu’un enfant ou un adulte entend la sirène de pompier, il est convaincu qu’on vient le sauver. Pompier signifie sauveur. C’est la raison pour laquelle on a pour nom sapeur-pompier », indique notre interlocuteur.
En ce qui concerne les actes de désespoir, les sapeurs-pompiers sont formés pour faire du counselling avec l’auteur de l’acte. Dorsamy Ayacouty parle également de l’importance de l’élément féminin dans une telle équipe pour parer à toute éventualité.
Rope Rescue Unit
La Rope Rescue Unit est le fer de lance de la Special Operations Division. Sa spécialité : les interventions en hauteur comme en profondeur à l’aide de cordes. Au nombre d’une trentaine, ses membres ont bénéficié d’une formation d’experts étrangers (Rescue 3 International) dans le domaine de Rope Rescue.
Ce qui leur permet d’intervenir lors d’accidents, de l’effondrement d’un échafaudage, d’un glissement de terrain ou d’un tremblement de terre, etc. Pour exécuter ces opérations, des équipements spéciaux aussi bien que plusieurs types de cordes adaptées à différentes situations sont à la disposition des sapeurs-pompiers.
« Nous pouvons intervenir, peu importe l’endroit, que ce soit dans des lieux montagneux, en mer ou en milieu urbain. On a toute une panoplie d’équipements comme le full body harness, le multipod, le descendeur autobloqueur, la poulie rescue, la poulie en tandem, la poulie juxtaposée, le triangle d’évacuation, le baudrier aussi bien que des cordes qui flottent sur l’eau entre autres », explique Naushad Elaheebocus, le Station Officer de la Special Operations Division.
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