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Des patients entre patience et frustration

Devant le Dr A.G. Jeetoo Hospital, ce vendredi, les regards trahissent la fatigue d’une longue attente. Mais entre deux soupirs, un soulagement : celui d’avoir enfin terminé la visite médicale. Ordonnances pliées dans les poches, quelques mots échangés avec les proches venus accompagner, un peu d’air respiré après les couloirs bondés. Ici, devant la grande porte, on raconte son passage à l’intérieur : gratitude, agacement, et surtout l’espoir que les choses s’améliorent.

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Depuis plusieurs jours, la polémique opposant le ministre de la Santé Anil Bachoo aux médecins agite le pays. Le premier accuse une partie du corps médical de négligences et de résistance aux réformes, tandis que les praticiens dénoncent le manque de moyens et de reconnaissance. Ce bras de fer au sommet rejaillit directement sur les hôpitaux, où soignants et patients vivent la pression au quotidien.

C’est dans ce climat tendu que nous avons recueilli les témoignages des usagers de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Priscille, sortant d’un rendez-vous, se veut nuancée : « Chaque fois que je viens à l’hôpital, je constate que le personnel fait de son mieux. Les soins sont de qualité, mais il faut beaucoup de patience. L’attente est parfois longue, c’est frustrant, mais dans l’ensemble je suis satisfaite. »

À ses côtés, sa fille Stella pointe du doigt un problème récurrent : « C’est l’attente interminable qui me dérange le plus. Souvent, c’est mal organisé et ça crée du désordre. Quand je viens en uniforme, j’ai la chance d’être priorisée, mais tout le monde n’a pas cette possibilité. »

Non loin, un groupe de patients commente les dernières sorties du ministre Bachoo. Certains saluent son franc-parler, d’autres estiment que le gouvernement stigmatise les médecins plutôt que de renforcer les effectifs. Vikash, quadragénaire, résume ce ressenti partagé : « Les médecins et infirmiers font un travail remarquable, mais ils sont clairement sous pression. Il manque du personnel. Recruter davantage de soignants serait une solution. Quant au conflit, je n’en comprends pas tous les détails, mais on sent bien qu’il y a des tensions. »

Sur un banc en ciment à quelques mètres, Jean-Michel, en béquilles, se prépare à une opération : « Le service est correct, malgré les délais. Le personnel est sous pression, autant de la part de l’administration que du public. Même les chauffeurs et employés administratifs semblent débordés. On ne réalise pas toujours à quel point leur travail est exigeant. Je salue les nouvelles initiatives du ministère pour améliorer le suivi et la réactivité. J’espère que les doléances du personnel seront entendues. »

Mais derrière la reconnais-sance, certains témoignages rappellent aussi des expériences douloureuses. Martha, lunettes de soleil sur le nez, raconte son opération : « Après mes 22 agrafes, j’ai demandé à une infirmière d’être plus douce. Elle m’a répondu : “Vous êtes vieille de toute façon !” Ce genre de comportement est inacceptable. Il faut mieux former le personnel. »

Ayesha, trentenaire, évoque l’attente au service orthopédique : « Quatre heures aujourd’hui ! Il faudrait renforcer les effectifs pour réduire les délais. Je ne pense pas que les médecins soient particulièrement sous pression. L’organisation est à revoir, surtout pour la distribution des médicaments. Dans les cliniques privées, on est traité comme des VIP. C’est un tout autre monde. »

Un sentiment que partage Rajesh, qui sort d’un rendez-vous après plus de deux heures d’attente : « Le problème, ce n’est pas forcément le manque de médecins et d’infirmiers, mais l’organisation. Quant au conflit avec le ministre, il est complexe, mais il faut trouver rapidement une solution. »

 

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