Des officines peinent à recruter : le recours aux pharmaciens étrangers divise

Les 550 pharmaciens enregistrés à Maurice ne suffiraient pas à répondre aux besoins du marché, selon des propriétaires d’officines. Ces derniers souhaitent pourvoir recruter des étrangers mais sont confrontés à des réticences.

Certains propriétaires d’officines, qui sont des non-pharmaciens, disent avoir du mal à recruter des pharmaciens localement. Il y a quelque 360 officines en activité à Maurice. Plus de 550 pharmaciens sont certes enregistrés au Pharmacy Council mais ils ne seraient que 400 en exercice, indiquent nos interlocuteurs. En outre, déplorent-ils, beaucoup de jeunes pharmaciens, après leurs études, préfèrent travailler chez les grossistes ou dans les pharmacies installées dans les grandes surfaces. Ainsi, ils délaissent les officines de proximité situées au cœur des villes et villages. 

Des demandes pour l’emploi de pharmaciens étrangers ont été envoyées au Pharmacy Council et au ministère de la Santé, mais seraient restées lettre morte. Selon un propriétaire de pharmacie, « c’est le Pharmacy Council qui bloque les requêtes ». Un membre de ce conseil, qui n’a pas souhaité être nommé, évoque comme raison l’article 24(1) du Pharmacy Council Act. Celui-ci dispose que « a non-citizen may be temporarily registred as a foreign pharmacist where he undertakes to work in a company or other body where the relevant expertise required in the field of pharmacy is not available in Mauritius ». 

Le pharmacien Arshad Saroar abonde dans ce sens. « Je suis contre le recrutement de pharmaciens étrangers sauf s’ils ont une spécialité qu’il n’y a pas à Maurice. » Il ajoute que le manque de pharmaciens n’est que temporaire. « Des jeunes en formation vont bientôt rentrer au pays. Une dizaine arrive sur le marché chaque année. » 

D’autres pharmaciens contactés soulignent qu’en fonction du pays d’origine du pharmacien, la barrière de la langue pourrait poser problème. Mais pour les propriétaires de pharmacies, cet argument ne tient pas la route car il y a bien des médecins étrangers qui travaillent à Maurice.