Des négligences qui peuvent nous coûter cher

Une simple négligence au travail peut avoir des conséquences désastreuses. Plusieurs ouvriers en ont fait la mauvaise expérience.

Le non-respect des règles de sécurité au travail, si minimes soient-elles, peut au final coûter très cher aux employés. Si des règles de sécurité sont plus ou moins respectées au niveau des grosses entreprises, tel n'est toujours pas le cas pour les petites et moyennes entreprises (PME) et des personnes travaillant à leur propre compte. C'est ce que déplore Yoosoof Jauhangeer, professionnel de la santé et de la sécurité. « Si certains agissent par ignorance, d'autres le font par pure négligence », dit-il.

L'expert en santé et sécurité explique que dans la majorité des cas, des ouvriers n'utilisent pas leurs équipements de sécurité (uniformes, gants, chaussures, lunettes de protection et masques), soit parce qu'ils ne se sentent pas à l'aise  quand ils travaillent ou tout simplement par habitude, ce qui est qui est  devenu la norme au travail. D'où son souhait que les autorités organisent des  campagnes de sensibilisation nationales, principalement pour les PME, sur les dangers de la non-utilisation d'équipements de protection appropriés.

Yoosoof Jauhangeer conseille vivement l'utilisation des bottes de sécurité sur les  chantiers de construction. Il explique que ces chaussures sont spécialement conçues pour assurer une protection optimale au travail.  Ces bottes, explique-t-il, ont une lamelle en métal qui  protège  les pieds et également les chevilles et les mollets contre les différents risques présents sur les chantiers de construction, comme la chute d'objets lourds, tranchants ou les matières chimiques. 

Protection et équilibre

De plus, les semelles en caoutchouc protègent les pieds contre la perforation, si par hasard le travailleur marche sur un objet pointu. Les bottes de sécurité aident aussi les ouvriers à maintenir leur équilibre quand ils marchent sur des surfaces qui ne sont pas nivelées. Yoosoof Jauhangeer reconnaît qu'elles sont  plus lourdes que les chaussures ordinaires, d’où la réticence des ouvriers à les porter. Toutefois, il explique : « C'est sûr qu'au début ce n'est pas facile de les porter, mais on finit par s'habituer. Je connais des personnes qui ont fait preuve de grande réticence, mais qui aujourd’hui ne peuvent plus s'en passer », dit-il.

Yoosoof Jauhangeer déplore également le fait que certains ouvriers ne portent pas le casque de sécurité sous prétexte qu’il provoque la chute des cheveux et qu'ils transpirent beaucoup avec, les gênant ainsi dans leur travail. Il explique que  le port d'un casque de protection est obligatoire sur certains sites de travail, dont les chantiers de construction, car elle accorde une protection maximale contre la chute des objets. « Savez-vous qu'un clou d'un pouce de longueur, qui tombe d'une hauteur de trois mètres, peut perforer gravement le crâne d'une personne. Logiquement, le choc sera plus important avec de plus hautes altitudes », dit-il.

Un clou d'un pouce qui tombe d'une hauteur de trois mètres peut perforer un crâne.

Des soudeurs font aussi parfois preuve de négligence en n'utilisant pas leurs lunettes de protection quand ils effectuent certains travaux mineurs de soudure. Il avance que les soudeurs en question courent un grand risque d'irriter leurs yeux. À la longue, ils pourraient souffrir de cataracte et autres troubles de vision. Il avance aussi que les soudeurs doivent toujours utiliser des lunettes de protection adaptées à la nature de la soudure. « Malheureusement, certains utilisent les mêmes lunettes pour tous les types de soudure, ce qui est peu recommandable », souligne-t-il.

Yoosoof Jauhangeer conseille aussi aux travailleurs qui manipulent les produits chimiques de toujours utiliser des gants et tabliers appropriés. Il en est de même, dit-il, pour les soudeurs, électriciens, forgerons, peintres automobiles ou cuisiniers. Yoosoof Jauhangeer avance qu'il y a des gants spécialement conçus pour tous types de travaux.

Le port d'un masque de protection est aussi important pour se protéger contre la poussière. Il cite en particulier les tailleurs de pierre qui utilisent une meule électrique pour polir les pierres et les maçons qui se servent de broyeurs pour couper le béton lors des travaux de rénovation. Il explique que la poussière du béton et de la pierre est si fine qu’elle ne peut pas être enlevée une fois qu’elle s’est posée sur les poumons, avec pour conséquence des problèmes respiratoires chez la personne affectée.     

Sanctions disciplinaires

L'expert en matière de santé et de sécurité au travail attire l'attention sur le fait que les employeurs peuvent prendre des sanctions disciplinaires à l’encontre des employés qui n'utilisent pas leurs équipements de protection. Il souligne aussi qu'en cas de récidive, le ministère du Travail, des Relations industrielles, de l'Emploi et la Formation a le pouvoir d'entamer des poursuites contre les employés récalcitrants qui sont passibles d'une amende allant jusqu'à Rs  5 000. 

Malheureusement, comme il l'a expliqué plus haut, alors que les compagnies observent plus ou moins les mesures de sécurité au travail et que les inspecteurs du Travail effectuent régulièrement des inspections  de routine, tel n'est pas le cas pour les travailleurs indépendants et les PME. « Pour ces derniers, investir dans des équipements de sécurité représente des coûts additionnels. C’est ainsi qu’ils mettent leur propre santé et celle de leurs employés en danger », déplore-t-il.