Des Mauriciens aux fourneaux - Faratas, crêpes, curry de poulet, manioc bouilli : les stars lors des cyclones

En période de cyclone, l’esprit culinaire des Mauriciens se réveille. «Mauriciens contan manzer», une phrase souvent entendue qui trouve tout son sens lors des tempêtes. Croquettes, crêpes, curry de poulet, manioc bouilli, et surtout les faratas, ont été les stars culinaires de la journée cyclonique d’hier. Dans leurs cuisines, ils nous dévoilent leurs talents. Zoom sur cette tradition gustative qui réconforte en temps de tempête.

Un gratin de macaronis aux crevettes chez Prisila Cavaree

Prisila Cavaree, résidente de Belle-Étoile, a choisi de commencer sa journée avec un petit-déjeuner réconfortant : du fruit à pain bouilli accompagné de beurre. « Comme il n’y avait pas de pain, mon époux et moi avons opté pour du fruit à pain. Avec le temps pluvieux, ce petit déjeuner était parfait », explique-t-elle.

Au déjeuner, Prisila Cavaree a préparé un gratin de macaronis aux crevettes, un plat qui, selon elle, apporte chaleur et réconfort par temps de cyclone.

Pour le dîner, elle a cuisiné un curry de poisson, accompagné de farata. Un plat devenu un incontournable lors des jours cycloniques. « C’est comme une tradition de manger du farata pendant le cyclone », ajoute-t-elle.

Neelam Tajoo-Shewtahul : des pâtisseries au petit déjeuner

Neelam Tajoo-Shewtahul, résidente de Beau-Bassin, a choisi de gâter sa petite famille pendant le cyclone. Au petit déjeuner, ses deux fils et son époux ont dégusté des croquettes au fromage.

« Comme il n’y avait pas de pain, j’ai préparé des croquettes au fromage, et en plus nous avions des pâtisseries que nous avons dégustées au petit-déjeuner », confie Neelam Tajoo-Shewtahul.

Pour le déjeuner, le menu comprenait des faratas accompagnés d’un curry de saumon.

« Comme je travaille habituellement, je n’ai pas le temps de préparer des faratas. Mais étant à la maison aujourd’hui, j’ai préféré en faire avec l’aide de mes enfants », explique notre interlocutrice.

Et pour le dîner, Neelam Tajoo-Shewtahul a préparé un plat à base de pain. Elle a quand même profité de ce jour de congé forcé pour passer du temps avec ses enfants.

« Nous avons joué à des jeux de société et regardé la télévision ensemble. C’était le moment idéal pour passer du temps en famille.»

Noor Adam : Un chatini de pommes de terre, bouillon de brèdes et poisson salé sauté pour changer

Noor Adam, résidant de Pailles, est un fin cuisinier et il adore ça ! Pendant le passage d’Eleanore, il était aux fourneaux. D’ailleurs, il a commencé sa journée avec du manioc bouilli.

« Mes enfants sont grands, l’un est à Maurice et les deux autres sont à l’étranger. Avec mon épouse, nous nous retrouvons seuls. Donc, je cuisine et elle fait la vaisselle. Au petit-déjeuner, c’était du manioc bouilli. Comme nous n’avons pas eu de pain, nous avions des maniocs sous la main et nous les avons dégustés avec plaisir », souligne Noor Adam.

Au menu du dîner de jeudi, il y avait du chatini de pommes de terre, du bouillon de brèdes et du poisson salé sauté.

« Lors du dernier cyclone, nous avions préparé des faratas, mais cette fois-ci, nous avons décidé de changer », soutient Noor Adam.

Fabrice Marina : des faratas au menu 

Fabrice Marina travaille dans le secteur de l’hôtellerie et il est rare qu’elle se retrouve à la maison pendant un cyclone. L’habitante de Centre de Flacq a alors décidé de cuisiner pour sa petite famille pendant le passage d’Eleanore. Le réveil s’est fait par le doux parfum des crêpes au Nutella. Pour le goûter, ce furent des beignets tandis que pour le dîner, ce fut du farata accompagné de giraumon et de curry de poulet aux pommes de terre. « En cette journée, j’ai passé beaucoup de temps dans la cuisine car je voulais faire plaisir à ma famille. Mon fils m’a aidé à préparer les différents plats. Mais j’ai aussi pris le temps de regarder la télévision. C’était une belle journée », confie-t-elle.

Angum Houda Goolamun Hingha : du manioc bouilli pour démarrer la journée

Le manioc était également au rendez-vous chez la famille Hingha à Surinam.

« On avait du pain mais avec le temps pluvieux, le manioc était le plus approprié. Comme nous avions déjà du manioc, alors nous avons opté pour du manioc bouilli au petit-déjeuner », explique-t-elle.

Pour le déjeuner et le dîner, c’était des faratas avec un poulet massala, des pommes de terre, une salade de concombre et des piments verts.

« Le farata est comme une tradition. À chaque cyclone, ce sont des faratas. Ma maman en faisait quand j’étais petite et nous avons gardé cette tradition. Et surtout, mon époux est aussi un amateur de farata. »
Selon notre interlocutrice, lors des passages de cyclones, c’est souvent l’occasion pour les familles de se réunir autour de plats traditionnels, créant ainsi des souvenirs durables et renforçant les liens familiaux.