À compter du 1er janvier 2017, tous les médecins du service public devront se plier à la nouvelle ligne de conduite du ministère de la Santé concernant la prescription des antibiotiques. Cette mesure vise à éviter des abus dans l’utilisation de ces médicaments afin que les patients ne développent pas de résistance.
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Le ministre de la Santé Anil Gayan avait annoncé des recommandations pour la prescription des antibiotiques. La mesure entre en vigueur ce 1er janvier. Tous les médecins devront s’y conformer. Ils devront spécifier pourquoi ils prescrivent ces antibiotiques. Ces informations convergeront ensuite vers le ministère qui déterminera si le choix était judicieux ou pas.
Le Dr Maryam Timol, directrice générale par intérim des Services de santé, estime qu’il était grand temps d’imposer ces recommandations, afin qu’on prenne des mesures quant à la résistance aux antibiotiques. « Les antibiotiques sont utilisés dans la médecine mais aussi dans l’agriculture. Les microbes sont en constante mutation, alors que la création de nouvelles molécules pour les combattre est en baisse. À la longue, cela constituera une grande menace pour la santé publique. »
Après les médecins du service public et du privé, la campagne de sensibilisation touchera la population. Ces campagnes seront axées sur la prévention, notamment sur les règles d’hygiène à privilégier en utilisant ses mains et la préservation des zones stériles en milieu hospitalier.
Les professionnels de la santé seront avertis des paramètres à respecter quant à l’utilisation des antibiotiques, pour s’assurer qu’ils sont utilisés à bon escient pour traiter les infections. L’objectif : réduire la propagation des organismes résistants.
Le document rappelle que la résistance aux antibiotiques est un problème mondial. « Lorsqu’une personne est infectée par une bactérie résistante aux antibiotiques, cela rend le traitement plus difficile et la bactérie peut contaminer d’autres personnes », souligne le Dr Timol.
Conséquences : des maladies plus longues et plus compliquées à traiter, des visites plus régulières chez le médecin et l’usage de médicaments plus puissants et onéreux. Dans des cas extrêmes, le patient décède. « Alors que les Mauriciens insistent pour avoir des antibiotiques pour soigner une grippe, le rapport explique que ces médicaments seront inefficaces contre les infections virales : rhume, la plupart des toux et les maux de gorge. »
Document rendu public
À l’heure où nous mettions sous presse, les médecins interrogés par Le Défi Plus n’avaient pas encore consulté le document rendu public vers 14 h 30 vendredi. Sous réserve, le Dr Waseem Ballam, président de la Medical & Health Officers Association, a déclaré que ce rapport représente une avancée.
Pour le Dr Dushyant Purmanan, président de la Government Medical & Dental Officers Association, « ce n’est pas parce que certains médecins en abusent qu’il faut généraliser de tels comportements. Il n’est pas possible de contrôler à 100 % la prescription de médicaments qui relève de la prérogative du praticien ».
Les recommandations du rapport
Voici les General Guidelines pour la prescription d’antibiotiques :
- Le médecin prescrira un antibiotique s’il présente un avantage clinique clair. Il faut envisager une stratégie antiantibiotique « non » ou « différée » pour les infections aiguës autolimitantes des voies respiratoires supérieures et des symptômes légers.
- L’usage d’antibiotiques simples est plébiscité au lieu d’antibiotiques à large spectre comme le co-amoxiclav, les quinolones et les céphalosporines.
- Pas de prescription d’antibiotiques en cas d’infection virale.
- Retarder la prescription des antibiotiques,si ce n’est pas nécessaire.
- Prescrire immédiatement des antibiotiques quand le patient est systématiquement malade et risque des complications.
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