Des grands-parents «bernés» par leur petite-fille

Ils sont très âgés et ne sont pas sereins… Serge, 80 ans, et son épouse, Gisèle, 78 ans, habitent Ste-Croix. Marié et père de famille, Serge était laboureur avant de prendre sa retraite après 25 ans de service. Aujourd’hui, il se déplace à l’aide d’un déambulateur après avoir été victime d’un accident de la route en 2011.

Comme tout père de famille, sa priorité était d’avoir un toit pour sa famille. À force de sacrifices, Serge a réussi à devenir propriétaire d’une maison CHA. Alors que son épouse et lui pensaient pouvoir terminer leur vie tranquillement, tel n’a pas été le cas. Ils ont reçu une lettre qui a tout bouleversé. Il s’agit d’un rappel de l’Employees Welfare Fund (EWF) concernant un prêt qui n’a pas été payé et pour lequel ils avaient hypothéqué leur maison. Le reliquat s’élève à Rs 486 750. Une somme que le couple ne pourra jamais réunir, car il ne vit que de ses pensions de vieillesse.

En fait, c’est en voulant aider que le couple se retrouve aujourd’hui en difficulté. Il y a dix ans, leur petite-fille, qui travaillait dans une firme privée, a voulu faire des études supérieures. Ayant besoin d’argent pour les financer, elle a demandé à ses grands-parents de se porter garants pour un prêt. « Sans hésitation, nous avons accepté d’hypothéquer notre maison. La condition était qu’elle rembourse l’emprunt à hauteur de Rs  4 600 mensuellement, explique Serge. Nous sommes tombés de haut lorsque nous avons appris qu’elle n’a jamais payé les mensualités. Mo ti zanfan finn al etabli a letranze et li dir si li pey sa loan la auprès l’EWF, nou lakaz pa pou sezi me bizin met lakaz la lor so non ! J’ai deux enfants et cela veut dire qu’ils n’auront rien en héritage ? »

Les grands-parents estiment avoir été bernés par leur petite-fille qu’ils ont pourtant aidée de bon cœur. Du côté de l’EWF et sur une base humanitaire, ils ont décidé de laisser le couple y habiter jusqu’à leur décès sans prendre aucune action légale.  À moins qu’ils ne s’acquittent de leur dette.