Faire la connaissance d’une personne, l’aimer, se marier, avoir des enfants. Une vie de rêve... Pas toujours. Voici des témoignages de femmes déçues par la vie de couple.
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Vanee (prénom modifié) a 29 ans. Cette femme battue a obtenu le divorce en 2014. Mère de deux enfants âgés de 12 et 8 ans, elle décrit son ex-mari comme un homme violent qui saccageait souvent la maison, quand il était en colère. Elle rapporte qu’il y a entre 25 et 30 plaintes pour « damaging property » enregistrées contre lui. Il a fait de la prison. Il y a quelques semaines, il aurait brisé un grand téléviseur.
Pourtant, déplore Vanee, c’est son ex-mari qui a obtenu la garde de ses enfants. Le fils aîné, qui fréquente un collège d’État (en Form I), lui a dit que son père le battait et qu’il voulait venir vivre avec elle. Son petit-frère aussi est terrorisé et cherche leur mère.
Vanee a appris de la bouche de ses enfants que leur père est saoul la plupart du temps et c’est leur grand-mère qui s’occupe d’eux. Cette dernière est malade et a été opérée récemment. Le père ne travaille pas. Il ne donne pas un sou pour les enfants. C’est leur mère et la maman de cette dernière qui assurent les dépenses.
La Child Development Unit connaît le cas de Vanee. Elle s’était tournée vers cette institution quand son fils aîné avait été battu par son ex-mari. « les responsables m’ont dirigée vers une conseillère. Elle a pris Rs 13 000 de moi en me promettant que j’aurais la garde de mon fils dans deux semaines. C’était une fausse promesse. Trois ans après, mon fils est toujours avec son père. La Cour a rendu son verdict et mon ex-mari refuse maintenant que je vois les enfants. Pourtant mes enfants me réclament », raconte-t-elle.
Vanee révèle qu’elle a aujourd’hui refait sa vie et qu’elle est heureuse auprès de son conjoint. Elle dit habiter dans une maison spacieuse et confortable, où ses enfants se sentiraient bien à l’aise si jamais ils revenaient vivre avec elle.
Abandonnée
Baby Joyce, 32 ans, habite 16e Mile. Divorcée, cette mère de famille a deux enfants sous sa garde, un garçon de 11 ans et une fille de 8 ans. Son divorce a été prononcé il y a deux ans, mais son ex-mari refuse de lui verser une pension alimentaire.
La jeune femme n’a pas de maison à elle. Elle vit actuellement chez sa grand-mère où vivent déjà sept personnes.
Elle a fait une demande auprès de la National Empowerment Foundation pour une maison. On lui demande d’attendre depuis trois ans.
Il revient de nulle part pour réclamer ses enfants
Marie est une jeune femme de 32 ans. Cette habitante de Trou-d’Eau-Douce s’est mariée en 2010 avant de se séparer en 2015. Elle est mère d’une fille de 7 ans et d’un garçon de 4 ans. Elle n’est pas encore divorcée de son mari.
Elle raconte qu’après leur séparation, son mari a disparu dans la nature. Mais il est revenu depuis quelques jours. « Une de ses premières démarches a été d’aller voir notre fille à l’école », raconte Marie. « Il s’est rendu là-bas en compagnie de sa maîtresse. Cette dernière a critiqué l’apparence de ma fille, faisant des remarques sur ses vêtements, ses chaussures. Ma fille m’a dit que la dame lui a même dit que sa bouche sentait. Elle m’a raconté tout ça en pleurant. Elle a ajouté que son père ne l’a pas défendue quand la femme l’a maltraitée. »
Marie ajoute que son mari a offert ce jour-là des sucreries à leur fille et à leur fils, dans la cour de l’école.
L’administration est au courant des problèmes au sein du couple. Un jour, au début de leur séparation, le mari de Marie s’était bagarré avec elle devant l’école. Il voulait avoir la garde des enfants. La jeune femme avait appelé la police.
Marie avance que la rectrice lui a dit qu’il ne pouvait pas empêcher un père de voir ses enfants à l’école.
Confronté par Marie, son mari lui a révélé que son intention est d’avoir la garde de leurs enfants.
Il lui lacère le visage et tranche son poignet
Françoise, 38 ans, a subi la violence extrême de son mari. Balafrée, elle est incapable de travailler depuis octobre dernier puisqu’il lui a aussi tranché le poignet droit. Après cet incident qui a failli lui coûter la vie, elle dit que le juge lui a demandé de retourner vivre avec son mari.
« Sans l’intervention de ma fille qui s’est interposée entre nous et qui a appelé mon beau-frère, je serai certainement morte à l’heure actuelle », raconte-t-elle. « Ma fille a été bouleversée par cette agression sauvage qui a eu lieu dans notre maison. Elle a dû reprendre part à ses examens de School Certificate. »
Transportée d’urgence aux soins intensifs par son beau-frère, Françoise a passé dix jours à l’hôpital Victoria. Déjà en 2012, son mari l’avait agressée au visage et on lui avait posé quatre points de suture.
Sa relation avec son mari s’est envenimée quand elle a remarqué que son mari était un coureur de jupons invétéré et a commencé à lui faire des reproches. Françoise dit qu’il n’a pas changé. « Ma fille me raconte qu’à chaque fois qu’elle se rend chez son père, elle voit une femme différente avec lui. »
Françoise révèle que son mari ne verse pratiquement rien à sa fille. « Des fois, il l’appelle pour lui donner Rs 100. Et elle doit voyager pour recevoir ces cent roupies », dit-elle. Ne pouvant plus vivre dans la même maison que son mari, Françoise est allée vivre avec sa fille dans une maison qu’elle loue.
Où se tourner ?
Les femmes en détresse peuvent se tourner vers plusieurs institutions ou ONG.
• Family Support Bureau (à l’arrière du stade Auguste Volaire). Tél. : 413 6467. Hotline : 139.
• Child Development Unit (CDU). Hotline : 113
• Child Protection Services
• Bell Village : 213 0668
• Goodlands : 283 4900
• Bambous : 452 5900
• Flacq : 413 1390
• Rose-Belle : 627 1600
• Phoenix : 698 3700
• Citizens Advice Bureau (CAB) de leur localité
• Legal Aid (Cour suprême)
• S.O.S. Femmes (violence domestique) : 233 3054
• Passerelle (ONG) : 5440 4501
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