Le transport gratuit peut parfois s’avérer être un cadeau empoisonné. Les parents fustigent régulièrement l’indifférence des receveurs et des chauffeurs d’autobus, surtout ceux travaillant pour des opérateurs individuels. Ils refuseraient de prendre des élèves aux arrêts d’autobus. Résultat : certains collégiens sont en retard à l’école et d’autres sont contraints de s’absenter.
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Joanne D., issue de Bel-Air-Rivière-Sèche, ne mâche pas ses mots. Son fils est en Form I dans un collège de Flacq. Il attendait, comme d’habitude, à l’arrêt d’autobus, mardi, vers 7 heures. « Les élèves connaissent le même problème matins et après-midis avec les autobus individuels sur la ligne 16 (Flacq–Rose-Hill), et vice versa. En voyant les élèves au bus-stop, les chauffeurs ne s’arrêtent pas », s’indigne Joanne.
Selon la mère de famille, cette pratique est devenue monnaie courante. « Les chauffeurs et receveurs d’autobus individuels préfèrent embarquer dix passagers payants plutôt que dix élèves voyageant gratuitement », allègue-t-elle.
Ce calvaire, le fils de Sandhya N., qui fréquente un collège d’État à Ébène, le vit au quotidien. « Mon fils qui est en Form III arrive à l’école en retard. Même les après-midis, il est pénalisé. Au lieu d’avoir un autobus à 14 h 25, il le prend à 15 h 55. Souvent, il préfère marcher d’Ébène à Rose-Hill, car les autobus le laissent sur le carreau. Il lui est déjà arrivé d’avoir le bus à 17 h 30 à la gare de Rose-Hill », confie l’habitante de Belle-Rive.
Mahesh, responsable des autobus qui desservent la ligne 16 (Flacq–Rose-Hill) réfute ces allégations. « Toutes les cinq à dix minutes, nous déployons une dizaine d’autobus, matins et après-midis, surtout pour le transport scolaire. Je concède que quand un autobus tombe en panne, cela cause des inconvénients aux usagers. On fait de notre mieux pour ne pas pénaliser le public », insiste-t-il. « Des sanctions seront prises contre les receveurs et les chauffeurs qui n’honorent pas leurs obligations. »
Du côté de la National Transport Authority, un officier indique que l’institution ira de l’avant avec son projet pilote. Celui-ci consiste à installer des caméras de surveillance dans les autobus appartenant aux opérateurs individuels. Cela facilitera le contrôle des départs et des arrivées. « On a reçu plusieurs plaintes des passagers, notamment des collégiens et des personnes âgées. Grâce à ces caméras, on pourra sanctionner les chauffeurs et les receveurs fautifs », affirme l’officier avant de préciser que le permis des receveurs et des chauffeurs sera suspendu s’ils n’assument pas leurs responsabilités.
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