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Des centaines de porcs morts : des éleveurs de porcs décrient la lenteur des secours

Que leur adviendra-t-il après que des centaines de porcs leur appartenant ont été retrouvés morts ? C’est la question qui taraude des éleveurs. Ils déplorent la lenteur des services vétérinaires à prendre des mesures. L’inquiétude gagne les principaux acteurs du secteur porcin.

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L’ épidémie continue de se propager. Lindsay Veerapen, président de la Fédération des éleveurs de porcs, qualifie la situation d’alarmante. « Nous sommes dans une situation d’urgence. Mais les autorités vétérinaires semblent fonctionner au ralenti. Aucune mesure d’urgence n’est prise pour endiguer la maladie. Les autorités n’évoquent que l’euthanasie pour contrôler la propagation de la maladie. Il y a un manque de vaccins. Aucune mesure n’est prise pour protéger les bêtes saines », s’insurge-t-il.

Il raconte comment une éleveuse a perdu toutes ses bêtes en raison du retard du service vétérinaire. « Depuis le samedi 10 septembre, elle harcelait le service vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie. Ces professionnels se sont pointés chez elle, quatre jours plus tard. Il était hélas trop tard », dit-il.

«Comment payer nos dettes ?»

L’odeur des bêtes en décomposition plane sur toutes les porcheries. Hervé Lerace, un éleveur, admet avoir pris l’initiative de brûler les cadavres après que le service vétérinaire l’a fait poireauter deux jours durant. « Le corps gonfle, l’odeur putride rend l’air irrespirable et les mouches virevoltent partout. J’ai dû brûler les cadavres d’animaux contaminés à l’aide de pneus en caoutchouc, mais il nous en manque. Les chiens errants en profitent pour voler des quartiers de cadavres que le feu n’a pas consumés », s’inquiète-t-il.

Les éleveurs porcins s’interrogent sur leur avenir. Contraints de rembourser 50 % d’un emprunt bancaire contracté en 2008, pour un projet de relance après que leur élevage a été décimé par la fièvre porcine, ils se heurtent à nouveau à une autre calamité. « Comment faire pour payer nos dettes et nourrir nos familles si le business ne fonctionne plus ? L’avenir s’annonce sombre. On ne sait toujours pas si nous serons indemnisés. Le comité, mis sur pied par le ministère de l’Agro-industrie, prend un mois pour trouver une solution. La situation est inquiétante. Nous n’avons plus un instant à perdre », fulmine le président de la Fédération des éleveurs de porcs.

Deux Problématiques

Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie, affirme que les mesures nécessaires sont prises pour empêcher la propagation de la maladie. Il révèle, toutefois, deux problématiques. Premièrement, le produit pour endormir les animaux est en rupture de stock. Il précise que sans ce produit, l’abattage ne peut être effectué. Puis, il mentionne l’identification d’un site pour enterrer les cadavres.

En ce qui concerne la vaccination, le ministre souligne que 9 000 bêtes ont été vaccinées grâce au soutien des éleveurs. Ainsi, les porcs vaccinés sont propres à la consommation. Il ajoute qu’un monitoring committee a été mis sur pied pour écouter les doléances des éleveurs et leur venir en aide.

 

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