L’émission Au cœur de l’info de mercredi portait sur les discours politiques : Comment éviter et gérer les dérapages des politiciens, surtout avec la grande influence des réseaux sociaux. Dans son intervention, la Senior Lecturer en communications et médias à l’Université de Maurice, Christina Chan-Meetoo, dit s’attendre « au pire dans les semaines, voire les mois à venir car nous sommes déjà en campagne pré-électorale ». L’émission était animée par Eshan Dinally et Jane Lutchmaya.
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« Les dérapages des politiciens ne sont pas un phénomène nouveau. Ce qui est nouveau, c’est l’enregistrement qui peut se retrouver en ligne pour ensuite être partagé très vite. Mais ces événements doivent servir de leçon et les politiciens doivent faire attention à tout moment. Rien n’est privé et confidentiel. Je m’attends au pire dans les semaines et mois à venir, car nous serons bientôt en période pré-électorale. Il y aura, entre autres, la circulation de vidéos truquées qui donnent une lecture partielle et une interprétation différente des événements. Nous sommes face à des personnes qui veulent manipuler l’opinion publique. D’où le fait qu’on doit bien réfléchir à ce qu’on dit. Nous avons parfois la maladresse de dire ce que nous croyons être juste mais nos propos sont hélas mal compris », fait ressortir Christina Chan-Meetoo.
Stephane Gua, animateur du sein du parti de gauche Rezistans ek Alternativ (ReA) était l’invité de l’émission. Dans son intervention, il a fait ressortir que pour « un meilleur vivre-ensemble, les différentes sensibilités doivent être prises en considération ». Selon Stephane Gua, les discours à relent communal serviraient à créer un espace électoral. Il a ensuite exhorté les jeunes de « décoder les discours politiques ». « Les réseaux sociaux ont la capacité d’exacerber des choses. Sa portée peut enflammer des débats et aggraver une situation. Tout le monde a le droit à une croyance qu’il doit partager dans le respect. Lorsque nous entendons un discours nous ne vérifions pas le contexte », déplore-t-il.
Manisha Dookhony, observateur politique, soutient qu’il y aura d’autres dérapages de nos politiciens du fait que nous sommes dans une année électorale. Elle est d’avis qu’on doit toutefois faire attention car « notre tissus social est fragile ». « Il y a des propos extrémistes qui peuvent être à l’origine d’une haine raciale dans le pays », dit-elle. Mais quelles sont les causes ? « Les causes sont diverses mais fondamentalement, les gens ne font pas l’effort pour comprendre les différentes couches de la société. Il y a beaucoup de personnes qui restent dans leurs clivages socio-ethniques », ajoute-t-elle.
Le politologue Avinash Munawar, qui est ensuite intervenu, a souligné qu’il y a une « scientifisation du communalisme ». « Le souci n’est pas ce qu’on ne doit pas dire, mais plutôt comment le dire. Il y a des idées qu’on doit débattre dans la société sans blesser personne. Puis il y a aussi la liberté d’expression qui doit être conditionnée par la compréhension des autres. Un déséquilibre pourrait être désastreux pour nous. C’est là où les leaders politiques ont un rôle à jouer en donnant l’exemple », conclut-il.
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