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Dépénalisation du cannabis : CURE Mauritius soumet une proposition officielle

CURE Mauritius franchit un nouveau pas dans le débat sur la dépénalisation du cannabis. L’organisation, dirigée par François Henri, a transmis, le mardi 14 octobre, un document officiel au bureau du Premier ministre ainsi qu’à plusieurs ministres et députés. Cette proposition, élaborée après plusieurs mois de consultation et d’étude, vise à amorcer un changement de la politique publique fondé sur une approche humaine et pragmatique face à la consommation de drogues à Maurice.

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Selon François Henri, cette initiative est avant tout une question de droit humain. Il estime que la répression systématique des consommateurs ne règle pas le problème de fond et contribue au contraire à fragiliser davantage les communautés. « CURE Mauritius, c’est avant tout la défense du droit humain, mais aussi la reconnaissance que la drogue continue à faire des dégâts dans notre société. »

Dépénalisation progressive

Pour le militant, le modèle proposé ne prône pas une légalisation totale mais une dépénalisation progressive, « en douceur et en toute transparence ». « Avant de soumettre cette proposition, nous avons longuement travaillé sur le dossier. Nous avons pris comme modèle l’Afrique du Sud, le Brésil et le Portugal. Vu que la NADC n’est pas tout à fait d’accord avec la légalisation, nous avons travaillé sur un modèle de dépénalisation qui s’adresse concrètement au problème de la drogue à Maurice », explique François Henri.

Le document remis au gouvernement recommande notamment de revoir la législation actuelle qui met sur le même plan les consommateurs de drogues dures et ceux de drogues douces. « Le consommateur de drogue douce obtient souvent la même sentence qu’un consommateur de drogue dure. Le plus grave, c’est qu’il sera incarcéré sous la même sanction alors qu’il n’est qu’un simple consommateur », déplore-t-il.

François Henri plaide également pour une meilleure compréhension du phénomène de la dépendance. « Un consommateur de drogue n’est pas un délinquant. Il doit se faire soigner, car il est malade. Le cannabis, lui, ne cause pas vraiment une dépendance. Il faut revoir ses sanctions. » Il rappelle que depuis quarante ans, Maurice adopte une approche rigide face à la drogue, sans distinction claire entre les substances et sans résultats durables. « Nous disons qu’il faut dire non à la drogue, mais quel type de drogue ? Il faut nuancer, d’où l’importance de notre document », insiste-t-il.

François Henri souhaite que les autorités étudient attentivement la proposition de CURE Mauritius afin d’ouvrir la voie à une réforme équilibrée, centrée sur la santé publique, la prévention et la réinsertion plutôt que sur la punition. « Ce n’est pas une question politique, c’est une question de société. »

 

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