- Il est placé sous haute protection et surveillance vidéo 24/7 depuis ses déclarations
Les avocats de Vishal Shibchurn apportent les dernières modifications à son affidavit, qui contenait plusieurs erreurs. La semaine dernière, ils ont annoncé qu’au moins quatre changements seraient intégrés au document. La police attend cette nouvelle version avant d’auditionner Vishal Shibchurn à la prison de La Bastille, Phœnix. Son interrogatoire est prévu dans les jours à venir.
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L’affidavit initial, dans lequel le détenu fait des « dénonciations » sur l’assassinat « commandité », selon lui, de Soopramanien Kistnen, a provoqué un tollé après que deux personnalités citées, notamment Yogida Sawmynaden, l’ex-ministre du Commerce, et Basoodeo Seetaram, considéré proche du pouvoir, ont déposé une plainte pour « faux affidavit » contre l’ex-pompier.
Dans son affidavit, Vishal Shibchurn avait mentionné plusieurs noms, dont celui du défunt Manan Fakoo, l’ex-ministre Sawmynaden, un dénommé Suraj, ainsi que des policiers et des personnalités politiques, comme étant impliqués dans la mort de Soopramanien Kistnen. Le corps calciné de l’ex-agent du MSM dans la circonscription n°8 (Quartier-Militaire/Moka) avait été découvert dans un champ de canne à Telfair Moka, et la thèse d’un acte criminel est privilégiée.
L’habitant de St-Hubert devra fournir des explications et des compléments d’information pour corroborer ses dires. Depuis la semaine dernière, des sessions d’interrogatoire de Vishal Shibchurn ont été reportées pour diverses raisons, notamment des soucis administratifs pour obtenir les autorisations nécessaires afin d’accéder au milieu carcéral de La Bastille.
En attendant la nouvelle version de l’affidavit, les enquêteurs préfèrent différer l’étape jugée cruciale de l’audition. Durant le week-end, une escouade spéciale, composée d’enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) et du Central Criminal Investigation Department (CCID), a été constituée. Les points abordés dépendront de la disponibilité des avocats de Vishal Shibchurn. En sus de son audition en tant que témoin concernant l’affidavit initial, la police prévoit un volet supplémentaire pour examiner les soupçons de faux affidavit.
Vishal Shibchurn reste en détention à la prison de La Bastille, sous haute protection et surveillance vidéo 24/7 depuis ses déclarations.
Conversation entre les Shibchurn père et fils
Gros plan sur les appels téléphoniques depuis la prison
Un extrait d’une conversation téléphonique, qui se serait tenue le jeudi 1er août entre le détenu Vishal Shibchurn, depuis la prison de haute sécurité de Phœnix (La Bastille), et son fils Mayur, a été diffusé lors de l’émission « Au cœur de l’info », vendredi après-midi. Gros plan sur l’utilisation de téléphones par les détenus en prison.
Chaque appel téléphonique doit être approuvé par un officier au rang d’Assistant Superintendent of Prisons. L’identité de la personne à contacter et le numéro de téléphone doivent être enregistrés dans le dossier de la prison. En général, les demandes de communication ne sont pas refusées, car les prisonniers, bien que privés de liberté, conservent certains droits fondamentaux. Ces règlements s’appliquent à toutes les prisons
Il existe toutefois des restrictions strictes concernant les contacts téléphoniques. « Les détenus ne peuvent pas appeler certaines personnalités, notamment le président de la République, la cheffe juge, le commissaire de police ainsi que les magistrats et juges. Ils ont néanmoins le droit de contacter l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) », fait-on comprendre au sein de l’administration carcérale. Cette mesure de précaution vise à éviter toute tentative d’influence ou de communication inappropriée avec des personnalités sensibles ou des autorités judiciaires. L’administration carcérale n’a toutefois pas confirmé si ces appels sont enregistrés ou non.
Visioconférence et visites
En remplacement des visites physiques, souligne-t-on, les incarcérés peuvent participer à des visioconférences une fois toutes les deux semaines. « Pour les condamnés, les visites sont limitées à une demi-heure tous les 15 jours, tandis que les prévenus (‘on remand’) ont droit à 15 minutes de visite à la même fréquence. Cette mesure vise à maintenir un lien avec l’extérieur tout en respectant les contraintes de sécurité », précise-t-on.
Un régime d’incarcération strict
La prison de Phœnix se distingue par son régime strict en raison de son statut de ‘segregation wing’, abritant uniquement des détenus de haut profil. Les prisonniers y passent environ 15 heures par jour en cellule, avec trois sorties quotidiennes : le matin, vers la mi-journée et durant l’après-midi. Cette rigueur vise à garantir la sécurité et à prévenir toute tentative de perturbation au sein de l’établissement.
Les droits et la dignité des détenus
Malgré la sévérité du régime, l’administration carcérale insiste sur le respect des droits des prisonniers. « Les prisonniers, qui sont avant tout des êtres humains, ont certains droits. Ainsi, même dans un environnement rigide, des mesures sont mises en place pour maintenir un certain niveau de dignité et de respect des droits humains », souligne-t-on du côté de l’administration de la Prison de Beau-Bassin.
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