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Denis Pierre : «Notre fils Léon apprenait à dire ‘mama, papa’…» 

La maman et son petit sont partis ensemble pour l’au-delà. Denis Pierre est dévasté par cette double tragédie.

Aniska Pierre et son fils Léon, âgé d’un an, sont morts dans un terrible accident de la route, dimanche dernier. Denis, époux d’Aniska et papa du petit, se confie sur ce drame qui marquera sa vie à jamais. 
Kendy Antoine

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«Mama, papa… » Léon, âgé d’à peine un an, apprenait à parler. « Il se débrouillait et savait se faire comprendre », dit son père, Denis Pierre, 28 ans. Véritable boule d’énergie, le petit était inséparable de sa maman Aniska, 26 ans. Cependant, le destin a été cruel envers ce jeune père de trois enfants. En une fraction de seconde, son épouse et leur bébé ont trouvé la mort. Ils étaient assis dans une fourgonnette se rendant à un concert à Gros-Cailloux, tôt dimanche matin. Le véhicule a fait une sortie de route causée par l’éclatement d’un pneu. La fourgonnette a fini sa course contre un parapet, projetant violemment l’enfant sur la route. Aniska et son fils ont succombé à quelques minutes d’intervalle.

Une immense tristesse envahit Denis. « Aniska et moi avons traversé de nombreuses épreuves douloureuses ensemble », explique-t-il, mais cette fois, il devra rester plus fort que jamais. « Nous nous sommes connus très jeunes. Ce n’était pas facile. Nous avons dû affronter des problèmes familiaux au départ. » Cependant, leur amour était inébranlable. Ils sont devenus un couple, ont commencé à vivre ensemble, puis ont célébré leur mariage civil. Ils ont fondé une famille et ont rapidement accueilli leur premier enfant, Aaron.

À chaque étape de leur vie, ils ont été confrontés à l’adversité. « Alors que mon fils aîné était encore petit, nous avons vécu une autre épreuve difficile », relate-t-il. La petite famille vivait chez la mère de Denis à Mahébourg. « Un jour, nous sommes sortis de la maison. Il n’y avait personne. Puis, j’ai reçu un appel me demandant de revenir immédiatement, car la maison était en feu », se souvient Denis. Ce jour-là, il a été témoin de l’embrasement de leur domicile avec consternation. « À l’époque, je n’avais pas de compte bancaire. Tout l’argent que je gagnais était conservé dans une armoire. Nous avons tout perdu, même les maigres économies que j’avais mises de côté. Nous avons dû repartir de zéro. »

Ils ont dû tout reconstruire. « Heureusement, des personnes généreuses nous ont aidés. Nous avons reçu des vêtements et avons fait des démarches pour obtenir des matériaux de construction. » Après cette épreuve, la famille a trouvé un lieu à Cité Tole, Résidence La Chaux. « Aniska et moi voulions avoir une maison à nous, pour avoir la tranquillité. Nous avons entamé des procédures auprès de la NEF. » Entre-temps, la famille s’est agrandie avec la naissance d’une fille, Necie, puis de leur dernier petit trésor, Léon, le chouchou de la famille. « C’était une joie de le voir jouer avec son frère et sa sœur », dit Denis.

Dans la semaine précédant le drame, Aniska a reçu un appel téléphonique. « Un officier de la NEF nous a demandé de passer au bureau cette semaine pour les formalités. Nous souhaitions avoir une maison dans la région. Nous étions très heureux », explique Denis. « Et après des années à travailler comme pêcheur, le samedi 12 août, j’ai passé un test pour obtenir ma carte. Tout s’est bien déroulé », ajoute-t-il. Après tant de difficultés, les choses semblaient enfin s’aligner et ils étaient optimistes quant à l’avenir. Puis, le soir, le couple et leur bébé se sont rendus au concert. « Nos deux aînés sont restés avec leur grand-mère et nous avons emmené le petit avec nous », précise le père. Personne n’aurait pu anticiper le malheur qui allait frapper ce soir-là.

La fourgonnette dans laquelle le couple et des proches voyageaient a crevé un pneu sur l’autoroute à Pailles. La roue a été changée, mais le pneu a éclaté une nouvelle fois, faisant perdre le contrôle au conducteur. Le véhicule a heurté la barrière de sécurité violemment à deux reprises. « Je me suis cogné la tête, puis j’ai vu mon épouse qui avait brisé la vitre. Je lui ai prodigué les premiers soins. Léon avait été éjecté du véhicule. Je me suis précipité vers lui pour lui administrer les premiers secours », raconte Denis. 

Les victimes ont été transportées à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, à Port-Louis, mais une fois sur place, le personnel médical a constaté que mère et fils avaient déjà perdu la vie. Ayant reçu un coup à la tête, Denis a été soigné avant de quitter l’hôpital, tourmenté par la perte de ces êtres qui étaient tout pour lui.

« Nos deux enfants étaient toujours chez leur grand-mère. J’ai dû leur annoncer cette terrible nouvelle. Lorsque je suis rentré à la maison, je leur ai expliqué que leur mère et leur petit frère les aimaient plus que tout, mais qu’ils ne pourraient malheureusement plus les voir, car nous avions été victimes d’un accident. Leur mère et leur frère n’avaient pas survécu. Mes deux petits ont fondu en larmes », confie-t-il, le cœur déchiré face à ce cauchemar. « Maintenant, je dois être fort pour eux », lâche le jeune homme. Les funérailles émouvantes d’Aniska et Léon ont eu lieu le lundi 14 août.

  • defimoteur

     

 

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