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Dengue : la grogne des patients de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo

Dr A. G. Jeetoo

Vent de panique et grogne chez certains patients de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo le lundi 4 mars. Des patients atteints de la dengue avaient été « autorisés » à utiliser la même salle de bains qu’eux. Le ministère et des professionnels de la santé rassurent de leur côté : la dengue ne se transmet que par la piqûre de la femelle du moustique infectée.

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Des patients admis au Transit Lounge de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo ont soulevé un tollé. Ils n’ont pas apprécié que des patients atteints de la fièvre dengue aient été « autorisés » à utiliser la même salle de bains qu’eux. Ils craignent d’être contaminés. Ils ont informé l’administration qui a pris des dispositions pour mettre les patients dans une autre salle.

Pour eux, les quatre patients étrangers, travaillant sur l’un des sites du Metro Express et souffrant de la dengue, auraient dû être placés en quarantaine. Ils n’auraient pas dû avoir accès à d’autres salles et être en contact avec les autres, ont-ils expliqué. Ils n’ont ainsi pas caché leur indignation face à cet état des choses.

« Nous sommes à l’hôpital avec l’espoir de guérison, mais voilà qu’on autorise des patients qui ont la dengue à utiliser la même salle de bains que nous », déplore un des patients que nous prénommerons Laurent*. Ses compagnons d’infortune abondent dans le même sens. « Il a fallu qu’on proteste contre cette situation pour que l’établissement prenne des mesures pour les transférer ailleurs et désinfecter la salle » ajoutent Salim* et Shakeel*.

Ils ont ainsi fait part de leur inquiétude et ont refusé d’utiliser à nouveau la même salle de bains de peur d’être infectés et d’avoir d’autres complications. Pour eux, « l’établissement n’a pas pris les mesures appropriées pour protéger la santé des autres patients ». Ils ont dénoncé « l’arrogance » d’un membre du personnel qui, selon leurs dires, a affirmé qu’il est « un intouchable et qu’il peut agir à sa guise ». Le ministère de la Santé a voulu rassurer de son côté en expliquant que la dengue ne se transmet que par la piqûre de la femelle d’un moustique infecté.

Un médecin qui compte de longues années de métier souligne qu’il faut plusieurs critères pour être infecté par un moustique contaminé par la dengue. « La femelle du moustique doit être contaminée et avoir subi une période d’incubation d’au moins quatre jours pour pouvoir infecter ses ‘victimes’ », dit-il. Ce médecin précise qu’un moustique infecté par la dengue n’est pas comme une seringue contaminée volante qui va toute de suite infecter tous ceux qu’il pique.

Le médecin fait aussi ressortir que les maladies se transmettent de deux manières : le contact direct (contact avec la salive, le sang, les sécrétions lors des relations sexuelles) et indirect (par un intermédiaire – le moustique dans le cas de la dengue). « La dengue, contrairement à la grippe, ne s’attrape pas dans l’air. On peut toucher et faire une étreinte à la personne atteinte de dengue et utiliser les mêmes ustensiles sans aucun problème », explique-t-il. Rien à voir avec la grippe dont le virus est dans l’air et peut se transmettre d’une personne à une autre par les bacilles après qu’une personne malade ait éternué ou toussé sans se couvrir le nez ou la bouche. Il est possible d’attraper la grippe en touchant un objet contaminé par ces mêmes bacilles (poignée de porte, clavier et souris d’un ordinateur, télécommande ou autre objets de la vie courante).

Il ajoute par ailleurs qu’une épidémie est déclarée suivant plusieurs critères, notamment en identifiant un numérateur et un dénominateur. « On doit relier l’espace et le temps pour connaître le nombre de personnes contaminées dans une région et une période de temps données ». Le nombre de foyers et le facteur commun entre les différents cas permettent aussi de déterminer s’il faut déclencher l’alerte d’épidémie. Pour l’heure, « seuls des cas isolés ont été recensés », dit-il.

Le médecin fait ressortir également que la femelle d’un moustique infectée par la dengue peut affecter plusieurs membres d’une même famille. D’où l’importance de prendre des mesures pour éviter la prolifération des moustiques et utiliser des produits répulsifs entre autres, afin de ne pas être piqué.

*Prénoms modifiés

252 cas en 2009

Selon le Health Statistics Report, 13 cas importés de dengue et trois cas de chikungunya ont été recensés en 2017. Il y a aussi eu 28 cas de malaria lors de la même année. La dernière épidémie de dengue remonte à 2009 où 252 cas avaient été recensés. Une autre alerte est survenue en 2015 avec 91 cas, dont 83 avaient été transmis localement. Avant cela il y a eu 64 cas enregistrés en 2014, parmi lesquels 44 étaient des cas importés.

 

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