Descente policière à Cité Sainte Claire, Goodlands, tôt jeudi matin. Cette localité était considerée comme un endroit à haut risque pour la police. Mais par cette démonstration de force de l’Adsu et des commandos, les Casernes centrales ont voulu lancer un signal fort à ceux qui osent se mettre en travers des interventions policières.
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«Cité Sainte Claire ti pe vin enn plas kot lapolis pa ti pe kapav rantre, zot bat gard et kraz van », confie un policier. Plusieurs incidents ont eu lieu dans cette localité ces derniers temps. La brigade antidrogue a voulu y mettre bon ordre. Depuis plusieurs semaines, le quartier général de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) peaufinait cette intervention.
Des effectifs lourdement armés du Groupement d’intervention de la police mauricienne et ceux de la National Coast Guard, connus comme les Marcoss, étaient également mis à contribution. Des soldats de la Special Mobile Foce étaient aussi mobilisés de même que l’escadron de l’hélicoptère et des chiens renifleurs. Le Deputy Commisioner Choolun Bhojoo, qui supervisait cette opération d’envergure, était par moment à terre, par moment à bord de l’hélicoptère.
Une centaine de policiers, notamment des agents de l’Adsu de diverses régions incluant des membres de la police des jeux, étaient sur place dès 4 heures. Ils étaient cantonnés dans un endroit isolé de Goodlands. Des policiers en uniformes filtraient les mouvements dans différentes artères menant à Cité Sainte Claire. Ils avaient pour consignes de ne permettre à aucun membre du public de pénétrer la zone quadrillée.
Plusieurs maisons déja identifiées ont été perquistionnées. Dans certains cas, les policiers ont dû forcé des portes. Dans l’une des maisons, notamment chez un dénommé Louis John Brant Vivien, c’était le jackpot. Soupçonnant cet individu d’opérer comme un véritable Boss à Cité Sainte Claire, les limiers de la police des jeux dirigés par le chef inspecteur Ramtanon ont investi sa maison manu militari.
Plusieurs millions dans un meuble
Pris de court par cette descente policière, John Brant qui se trouvait à l’extérieur de la maison a assisté impuissant à cette perquisition. Les policiers étaient à la recherche de drogue et d’argent. Ils ont démonté un meuble dont le poids intriguait et y ont découvert des liasses de billets valant plusieurs millions de roupies. Ils ont également démoli une table en béton qui contenait Rs 185 000 en pièces. « Ti kouma enn bwat kondané en beton », précise un témoin de la scène.
Après cet découverte, John Brant Vivien a été conduit au quartier général de l’Adsu. Les enquêteurs ont, eux, mis plusieurs heures à compter ce qui avait été confisqué. Il y avait Rs 5 078 182,20. Interrogé sur la provenance de cette forte somme d’argent, John Brant Vivien a declaré que c’est le fruit de son labeur. Il est tailleur de pierre. Mais les limiers de l’Adsu ont des raisons de croire que cet homme pourrait être melé au trafic de drogue. Il sera provisoirement inculpé, ce vendredi, de blanchiment d’argent au tribunal de Pamplemousses. Il est maintenu en détention préventive.
Outre John Brant Vivien, deux habitants de Cité Sainte Claire ont été interpellés. Il s’agit de Mikenjie Esplacatou et de Nicolas Pierre Louis. Ils sont soupçonnés d’avoir fait obstruction, le vendredi 28 octobre, à une descente de l’Adsu. La police a aussi saisi une certaine quantité de drogue lors de cette opération qualifiée de succès sur toute la ligne par le patron de l’Adsu, le DCP Choolun Bhojoo. Ce dernier appelle à la collaboration de tous pour combattre la criminalité.
Colère et satisfaction des habitants
Après cette descente, certains habitants du quartier déplorent la manière de faire de la police. Marlène Vivien, 64 ans, la mère de John Brant, explique qu'elle est malade et qu’elle a été malmenée par des policiers lors de la perquisition de sa maison. Son fils Suhair, qui est recherché par la policek, soutient que la police est à ses trousses et qu’il s’était enfui à l’arrivée de ce contingent de l’Adsu.
Mais un son de cloche tout à fait différent chez d’autres habitants de cette localité. « Phouf, ti vinn difisil pou viv isi. Kouma dir mafia me nou espere lapolis pou met lord byen », déclare un villageois sous le couvert de l’anonymat.
Le suspect au cœur des incidents du 12 décembre 2015
John Brant Vivien n’en est pas à son premier démêlé avec la police. Le 12 décembre 2015, il s’était retrouvé impliqué dans des incidents survenus à Cité Sainte Claire où il y avait des coups de feu et des jets de cocktails Molotov entre deux groupes. Il avait eu une altercation avec un dénommé Karl Permesse.
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