Les marchands opérant au Ruisseau du Pouce, à Port-Louis, ont obtenu un délai supplémentaire, avec l'assurance que leurs installations ne seront pas démolies le lundi 12 février, selon les propos du lord-maire, Mamode Issop Nujuraully. Cependant, il a précisé que les autorités n'ont pas encore décidé de la durée pendant laquelle les marchands pourront maintenir leurs étals au Ruisseau du Pouce. Il a ajouté que, quelle que soit cette période, les structures seront finalement détruites, soulignant ainsi que l'ordre de démolition reste en vigueur.
Cela survient malgré l'appel des marchands devant la cour prévu pour le 24 juin. Ce sursis, accordé le vendredi 9 février, ne calme cependant en aucun cas la frustration des marchands du Ruisseau du Pouce.
Mohamed Dilani déplore vivement l’attitude du lord-maire en mettant en avant le fait que « la mairie ne peut en aucun cas se substituer à une cour de justice ». « À la suite du rejet de l’injonction que nous avons déposée, les marchands du Ruisseau du Pouce ont décidé de faire appel et il a été établi que l’affaire sera entendue le 24 juin », fait ressortir l’intervenant.
Selon lui, dans tout État de droit qui se respecte, aucune autorité n’est en droit d’aller à l’encontre de cette décision de la cour. « Toutes les actions que souhaitent entreprendre les autorités doivent être gelées en attendant un verdict final de la cour sur toute cette affaire », clame Mohamed Dilani.
Yousouf Beegun, qui opère au Ruisseau du Pouce depuis 2011, fait, quant à lui, ressortir que les menaces de la mairie à l'encontre des marchands opérant sur ce site cachent en fait des « intentions machiavéliques », car selon lui dans le fond, « la mairie veut nous obliger à nous reloger dans les locaux de l’Urban Terminal ».
La mairie de Port-Louis n’a ainsi pour l'heure pas encore communiqué la date limite qui a été accordée aux marchands du Ruisseau du Pouce, et si jamais les autorités venaient à obliger l'évacuation de ces marchands avant la date du 24 juin, il y a de fortes chances que l'on devrait se diriger vers un véritable affrontement.
La controverse semble découler des inondations causées par le cyclone Belal, mettant en évidence l'importance de suivre les recommandations d'un rapport de 2013 qui préconisait la démolition des structures le long du Ruisseau du Pouce. Les marchands sur place soulèvent la question d'une politique à deux poids deux mesures, car le rapport avait également préconisé la démolition d'un fast-food et d'un parking situés dans la même zone.
Vers la démolition des structures devant Winner’s
Suite aux inondations de la rue la Poudrière, Port-Louis, le 15 janvier dernier dans le sillage du cyclone Belal, les autorités réfléchissent à la démolition de toutes les structures qui recouvrant le ruisseau de la Butte-à-Thonier, qui longe la rue de la Poudrière. Parmi, celle située devant le Garden Tower, dont le supermarché Winner’s qui se trouve au rez-de-chaussée. Un comité a été mis en place pour décider une fois pour toutes du sort de ces structures. Notons que le KFC de La Chaussée a aussi été construit sur le ruisseau de la Butte-à-Thonier, toutefois, un procès est en Cour. Il faudra probablement attendre le jugement pour déterminer ce qui adviendra du bâtiment, à moins que Pick'n'Eat, une filiale du groupe Eclosia et propriétaire de l'enseigne KFC, ne prenne une décision différente.
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