Démocratie Parlementaire : soutien à Shakeel Mohamed et à Paul Bérenger 

La suspension de Shakeel Mohamed et de Paul Bérenger, vendredi, à l’Assemblée nationale, a fait l’objet de commentaires lors de la rencontre avec la presse, de la Plateforme de l’Espoir, ce samedi 11 décembre, au Suffren à Port-Louis. Parmi les autres sujets abordés : l’IBA Act, la compensation salariale, l’éducation et bien sûr la Covid-19.

Parlement

Un mauvais jour pour la démocratie parlementaire. C’est ainsi que le leader mauve qualifie la séance du vendredi 10 décembre. « Le speaker a été pire que jamais dans son comportement. Un ministre n’arrive pas à répondre à une PNQ et il lui redonne la parole lors du ‘statement time’ pour relever des points soulevés ! », s’indigne Paul Bérenger. Il critique aussi le ministre de la Santé, estimant que Kailesh Jagutpal s’est montré « insultant et arrogant », ainsi que l’attitude des autres membres du gouvernement, dont le Premier ministre.

Xavier-Luc Duval exprime son soutien à Paul Bérenger et Shakeel Mohamed qui ne pourront assister à quatre séances parlementaires. « C’est horrible, ce qui s’est passé. » Il se plaint aussi du traitement qu’il subit lui-même : « Le ton que le Speaker utilise à mon égard fait penser que je suis un gringalet alors que j’ai 31 ans d’expérience en tant que député. J’ai été ministre, vice-Premier ministre et leader de l’opposition. Lui n’a jamais été ministre. Comment peut-il nous donner des leçons sur la manière de poser une question. L’habit ne fait pas le moine. »

Omicron

Le leader du MMM a abordé les deux cas avérés de contamination par le variant Omicron, annoncés vendredi par le ministre de la Santé. « On n’a pas toutes les données pour savoir si Omicron est plus mortel et plus contagieux que Delta. Comme depuis le début de la crise sanitaire, on sera les derniers à savoir. Les autorités continuent à tarder », s’attriste-t-il. Le leader de l’opposition ajoute que chez nous, il faut deux semaines pour avoir les résultats des séquençages, contre 48 à 72 h dans d’autres pays. La faute, selon lui, aux « machines arriérées » que l’État s’est procurées. Ce qui « met la vie des citoyens en danger ».

IBA (Amendment) Act

Paul Bérenger a évoqué le renouvellement pour un an de la licence de la radio privée Top FM. « Cette décision ne diminue en rien le côté anticonstitutionnel et ‘dominer’ des amendements à l’IBA Act. C’est une menace permanente qui plane sur la tête des radios privées. » Il affirme que la Cour suprême sera sollicitée en temps et lieu.

Nando Bodha déplore également les intentions liberticides que renferme l’IBA (Amendment) Act. « Le gouvernement a voulu contrôler les réseaux sociaux, maintenant il s’en prend aux radios privées. Il est clair que la presse écrite sera sa prochaine cible. Le MSM ne supporte pas les critiques qui sont exprimées contre les abus du pouvoir, mais la population est éveillée », prévient-t-il.

Compensation

Le leader des mauves se dit solidaire avec les allocataires de pensions (retraités, personnes handicapées, veuves et orphelins) qui ne bénéficieront pas de la compensation annuelle, contrairement aux salariés du public et du privé qui toucheront entre Rs 400 et Rs 500. « C’est inacceptable. Ces catégories sont les plus vulnérables et elles ont besoin de cette compensation. Le coût de la vie a augmenté. Nous dénonçons cette injustice car c’est la deuxième année consécutive que ces personnes ne touchent pas un sou de compensation. »

Education

Paul Bérenger déplore le manque de discussions entre le ministère de l’Éducation et les syndicats. Selon lui, il n’y a eu aucune rencontre en 2021 et il faut rétablir le dialogue au plus vite. Nando Bodha parle, lui, de « la pire année scolaire de l’histoire de Maurice ». Selon lui, le gouvernement n’a pas de plan clair. « C’est une pagaille terrible. Les enfants servent de cobayes. Les cours en ligne sont un échec total. Toutes les décisions prises l’ont été sans concertation. La ministre de l’Éducation pense qu’elle sait tout et prend des décisions unilatérales », s’inquiète l’ancien ministre Bodha. Il souligne qu’il n’est pas trop tard pour s’asseoir autour d’une table.