Le ver était dans le fruit depuis vendredi. Lors du Conseil des ministres, alors que le texte de loi sur la Prosecution Commission était abordé, il y aurait eu un différend entre Xavier-Luc Duval et un membre haut placé du gouvernement.
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Le différend portait sur la rétroactivité de trois ans comme proposé dans le texte de loi final sur la Prosecution Commission. Des tentatives de recoller les morceaux ont bien eu lieu durant le week-end, mais sans succès.
Lundi matin, les discussions ont continué. Le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) a demandé que le texte de loi portant sur la création de la Prosecution Commission et l’amendement à la Constitution soient reportés pour la reprise parlementaire de mars, afin de laisser place à un débat public. Les bleus se sont heurtés à l’intransigeance du Mouvement socialiste militant (MSM) sur la question.
Xavier-Luc Duval et Pravind Jugnauth se sont même rencontrés pour parler du sujet qui fâche. Toutefois, le ministre des Finances n’a pu faire changer de position à celui qui était encore le no 2 du gouvernement. Il a également rencontré Ivan Collendavelloo, mais une nouvelle fois, sans succès. La décision avait déjà été prise. « On ne peut jouer avec la Constitution de la sorte. C’est une démission de principe. On ne peut pas changer la Constitution à la va-vite ainsi », a confié Mahmad Khodabaccus, secrétaire général du PMSD.
Lettre officielle
Plusieurs sources confirment que Xavier-Luc Duval a tenté de rencontrer le Premier ministre mais que ce dernier n’a pas donné suite à sa requête. À la mi-journée, Xavier-Luc Duval a rencontré ses parlementaires et leur a exposé la situation. Ceux-ci ont accepté de se ranger à l’idée de démissionner collectivement du gouvernement.
Chacun est allé à son bureau et a commencé à ranger ses affaires. Nous sommes alors aux alentours de 14 heures. Vers 14 h 50, Mahmad Khodabaccus a rencontré un proche de sir Anerood Jugnauth, au Bâtiment du Trésor, pour l’informer de la décision des bleus qu’un retour en arrière n’est plus possible.
Entre-temps, des responsables du PMSD ont adressé une lettre officielle à la Speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee. Ils l’informent de leur décision de quitter les bancs de la majorité et qu’ils seront absents aux travaux de mardi.
Vers 16 h 45, les élus du PMSD, dont les ministres Aurore Perraud, Santaram Baboo, Alain Wong, les Parliamentary Private Secretaries Thierry Henry, Salim Abbas Mamode, le Deputy Speaker Adrien Duval et les députés Patrice Armance, Guito Lepoigneur et Malini Sewocksingh se rendent ensemble à la State House pour y déposer les lettres de démission des ministres du PMSD.
Nathalie Gopee restera en place
À la demande de la direction du PMSD, Nathalie Gopee, la mairesse de Curepipe, ne soumettra pas sa démission. Cela, bien que le PMSD ne contrôle pas la majorité. Tout laisse croire que le PMSD souhaite mettre la direction du MSM et du ML dans une situation délicate. Nathalie Gopee pourra être mise hors jeu par le biais d’une motion de censure.
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