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Démission d’Ameenah Gurib-Fakim : un imbroglio politico-constitutionnel sans précédent

 

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Le gouvernement passe par des moments difficiles, avec le communiqué émis par la présidente de la République ce mercredi matin 14 mars pour annoncer qu’elle ne compte pas démissionner. 

Le Premier ministre Pravind Jugnauth s’attendait au départ d’Ameenah Gurib-Fakim au plus tard ce jeudi matin, soit avant même l’heure de la rencontre hebdomadaire entre le chef du gouvernement et la chef de l’Etat. Mais à la place, il y a eu un cinglant communiqué d’Ameenah Gurib-Fakim, qui dit être en mesure de déclarer ses avoirs et veut même entamer des actions légales. 

Tout porte à croire que c’est un imbroglio politico-constitutionnel sans précédent entre la présidence et l’hôtel du gouvernement. La crise avait déjà atteint des sommets la semaine dernière quand le Premier ministre avait publiquement souhaité le départ de la présidente de la République.

Face à la presse jeudi 8 mars, le chef du gouvernement avait annoncé qu’une date avait été arrêtée pour le départ de cette dernière. Il avait affirmé qu’Ameenah Gurib-Fakim partirait après le 12 mars mais avant le 27 mars, date de la rentrée parlementaire. 

Aujourd’hui, la présidente a déclaré qu’elle « rejette toute perspective de démission ». Elle a désavoué le chef du gouvernement, qui a cru désamorcer la crise en annonçant avoir obtenu le départ d’Ameenah Gurib-Fakim. 

A-t-on été trop naïf au bâtiment du Trésor ? Non, répond la cellule de communication… Mais on ajoute que le Premier ministre a cru dans la parole de la présidente.

Cette situation embarrasse au plus haut point le chef du gouvernement. Cinq heures après ce communiqué, il n’y a pas eu de réaction officielle. La tenue d’une conférence de presse du Premier ministre avait été évoquée mais pas confirmée. 

Comment va réagir Pravind Jugnauth et pourquoi ce silence ? On nous fait comprendre qu’il est en consultation et travaille sur le dossier.  Au gouvernement, on nous a répété toute la journée : « Nous avons une présidente non exécutive ». Cela signifie donc que tout n’est pas bloqué. En tout cas, la cohabitation s’annonce de plus en plus difficile entre la State House et le bâtiment du Trésor, d’autant qu’Ameenah Gurib-Fakim a signifié son intention d’avoir recours à des actions légales.

Le seul moyen d’éloigner la présidente, c’est d’instituer les procédures pour sa destitution. Le gouvernement pourrait entre-temps, avec un vote du Parlement, obtenir sa suspension. De ce fait, la réaction de Pravind Jugnauth est très attendue pour comprendre ce que compte faire le gouvernement désormais.

 

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