Démission comme membre du Board de MK lundi : Ken Arian en conflit avec deux Senior Ministers

Ken Arian, ancien membre du conseil d’administration d’Air Mauritius, a démissionné lundi. Parmi les raisons avancées : des tensions persistantes avec certains membres influents du gouvernement, dont deux Senior Ministers qui ont œuvré en coulisses pour le faire partir. Malgré cette démission, il reste le Chief Executive Officer d’Airports Holding Ltd. 

Ken Arian n’est plus membre du conseil d’administration d’Air Mauritius (MK). Sa démission reflète les tensions persistantes entre lui et certains membres influents du gouvernement qui cherchent depuis un certain temps à obtenir sa tête. Ils sont au moins deux Senior Ministers à avoir œuvré en coulisses, pendant une période prolongée, contre l’ancien homme fort du Prime Minister’s Office. 

Il reste toutefois le Chief Executive Officer d’Airports Holding Ltd (AHL). Lorsqu’il avait été nommé à la tête de cette entreprise en 2021, il avait déjà perdu la confiance de plusieurs collaborateurs au bâtiment du Trésor. Ses désaccords avec certains conseillers proches du Premier ministre devenaient de plus en plus fréquents. 

Mais vu qu’il conservait la confiance du chef du gouvernement, il a été jugé préférable de le transférer du bâtiment du Trésor jusqu’au Pailles-en-Queue Building afin qu’il travaille dans un environnement plus serein. 

Trois ans plus tard, il est évident que malgré ces efforts, Ken Arian a continué à se faire des ennemis, en particulier parmi certains ministres. Ses relations avec deux Senior Ministers se sont considérablement détériorées. 

Dans les couloirs du Bâtiment du Trésor et au sein de la compagnie nationale d’aviation, on avance que les désaccords avec l’un de ces deux ministres portaient sur une décision d’AHL de mettre fin à un contrat avec une entreprise chargée des travaux de rénovation et d’entretien des avions. Les dirigeants de cette firme seraient proches d’un membre influent du gouvernement.  Les nominations approuvées sous le mandat de Ken Arian doivent également être abordées. La perception, au sein de l’hôtel du gouvernement, est qu’elles ont plus nui à la compagnie d’aviation qu’autre chose.  L’impression qui se dégage, au sein de l’hôtel du gouvernement et parmi les employés ainsi que les membres de la direction, est que la plupart de ces nominations ont surtout permis à Ken Arian de rester informé sur ce qui se passe à la compagnie d’aviation. « Elles ont servi ses propres intérêts plutôt que ceux d’Air Mauritius. Tout cela démontre à quel point Ken Arian a constamment cherché à s’immiscer dans la gestion quotidienne de la compagnie, alors que son rôle en tant que CEO d’AHL consistait surtout à élaborer les grandes stratégies de la compagnie », souligne un haut cadre de MK.  Un employé d’Air Mauritius, impliqué dans les négociations avec la direction d’AHL concernant le cas de Yogita Baboo-Rama, relate comment un protégé de Ken Arian a été chargé de coordonner avec le camp de cette dernière, mais cela s’est révélé être un échec. « Cette personne chargée de faire la liaison a surtout contribué à envenimer les choses au point de franchir le point de non-retour », affirme cette source. Au niveau de l’hôtel du gouvernement, les critiques sur les nominations réalisées pendant le mandat de Ken Arian sont considérées comme encore plus préjudiciables. Le recrutement du Croate Krešimir Kučko en tant que CEO de MK, la nomination de Jean Laval Ah Chip comme Chief Financial Officer, la nomination d’Anba Manikham comme Senior Manager Cabin Crew par intérim ainsi que ses actions sont critiqués. Certains estiment que Ken Arian en porte la grande responsabilité bien que d’autres rappellent que c’est le  conseil d’administration qui valide ces nominations.  Le bâtiment du Trésor n’hésiterait pas à brandir certains dossiers qui pourraient être compromettants pour l’ancien protégé du Premier ministre. À mardi soir, Ken Arian n’était pas disponible pour un commentaire malgré les multiples tentatives du Défi Quotidien pour le joindre.