Les commentaires de Pravind Jugnauth sur la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo étaient très attendus. Lundi, face à la presse, le chef du gouvernement a exprimé son irritation concernant l’attitude de l’ex-ministre des Affaires étrangères et de la détermination du Mouvement socialiste militant (MSM) à aligner un candidat à la partielle de Piton/Rivière-du-Rempart.
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Démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo : « Un manque de déférence »
Le chef du gouvernement n’a pas caché son étonnement lorsque le No. 2 du gouvernement l’a informé de la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo comme ministre des Affaires étrangères, jeudi 21 mars. Pravind Jugnauth a expliqué qu’il a eu une conversation avec Vishnu Lutchmeenaraidoo, mais il n’a pas souhaité en révéler la teneur. «J’ai pris contact avec lui. Je lui ai exprimé ma surprise. J’étais en Grande-Bretagne, je lui ai dit que s’il a pris sa décision, qu’il en soit ainsi, mais que je souhaitais le rencontrer pour avoir ses explications », a-t-il dit.
L’ancien ministre des Affaires étrangères lui aurait cependant indiqué qu’une rencontre n’était pas nécessaire, car il avait déjà transmis sa lettre à la Présidence et au Speaker de l’Assemblée nationale. Pravind Jugnath a insisté, mais au final il devra se contenter de la réponse suivante : « Inn arriv ler e bizin retourn dan mo la kav ». Depuis, il n’y a plus eu de contact entre le Premier ministre et Visnhu Lutchmeenaraidoo.
Pravind Jugnauth a fait ressortir qu’il n’y avait aucune urgence, entre jeudi et dimanche, soit le jour de son retour au pays. « Par déférence, il aurait pu attendre dimanche. Je laisse à la population le soin de juger.»
Partielle au No. 7(Piton/Rivière-du-Rempart) : « Nous alignerons un candidat »
« San fwa la pa pou kouma Quatre-Bornes nou pou met enn kandida ». Le Premier ministre a été on ne peut plus clair sur ses intentions de tenir une partielle au No. 7, alors que plusieurs observateurs politiques estimaient que le pays irait directement vers des élections générales. Il a, dans le même souffle, précisé que ces derniers événements ne bouleverseront en rien son calendrier électoral. « J’ai en tête la date à laquelle se tiendront les prochaines élections générales. Je ne laisserai rien affecter ce calendrier », a-t-il ajouté. La date de la prochaine partielle n’a pas été révélée. « Nous prendrons une décision en temps et lieu. Il y a des délais à respecter et nous annoncerons notre candidat », a-t-il avancé.
Conférence sur la drogue à l’UNODC
L’État mauricien a été félicité par les représentants de l’United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC) pour son combat contre le trafic de drogue. « Nous avons également saisi l’occasion pour voir comment nous pourrons consolider notre collaboration. »
Chagos : « Maurice souhaite travailler avec l’Angleterre pour la mise en application du jugement »
Le Premier ministre a aussi abordé sa rencontre avec le Premier ministre du Royaume-Uni, Theresa May. Outre les discussions autour des collaborations entre les deux pays, sur différents secteurs, l’avis consultatif rendu par la Cour Internationale de Justice sur la souveraineté de Maurice sur les Chagos a bien entendu été discuté. « J’ai évoqué ce point. Maintenant que nous avons un verdict, cela nous aidera à aller de l’avant auprès des Nations unies. Nous sommes en train de travailler sur une résolution. Comme un pays qui respecte les ‘Rules of Law’ et les principes des droits humains, nous attendons que le jugement se traduise concrètement par des actions. Maurice souhaite travailler avec le Royaume-Uni pour la mise ne application du jugement.»
Réactions
Xavier-Luc Duval : « On doit savoir s’il est sérieux »
Le leader de l’Opposition et leader du Parti mauricien social-démocrate, Xavier-Luc Duval, a dans une brève déclaration au Défi Quotidien déclaré qu’il faut que le Premier ministre avance une date pour la partielle. « Il faut qu’il donne une date pour savoir s’il est sérieux ou pas »
Reza Uteem : « Le PM est contraint d’émettre le writ »
« Le Premier ministre n’a pas de choix. Selon la Constitution il est contraint d’émettre le writ. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne dissoudra pas le Parlement avant. »
Le député souligne qu’il ne voit pas l’utilité de dépenser autant d’argent et de ressources pour une partielle et dissoudre le Parlement quelques semaines après. La possibilité d’avoir un candidat MMM à cette partielle n’a pas encore été abordée.
Jocelyn Chan Low : « Je ne crois pas à une partielle »
L’historien Jocelyn Chan Low ne croit pas à une élection partielle. « Tous les scénarios sont possibles. L’opposition peut faire bloc derrière un seul candidat et ce sera néfaste pour le gouvernement. Le PTr peut aligner comme candidat Anil Bachoo et la joute ne sera pas facile. En 1985, sir Anerood Jugnauth avait annoncé une partielle, mais a dissout le Parlement deux mois avant. À Quatre-Bornes, le contexte était différent, le gouvernement n’ayant pas aligné de candidat. L’opposition ne voudra pas une division des votes. En cas de partiel, l’élu risque de ne pas être présent au Parlement. Ce sera un gaspillage de fonds. Le meilleur moment pour Pravind Jugnauth de tenir les élections générales, ce sera en décembre, en raison du ‘feel good factor’ avec la compensation salariale et le boni de fin d’année ».
Ram Seegobin, observateur politique : « Il n’y aura pas d’élection partielle »
L’observateur politique Ram Seegobin estime que ce n’est pas la meilleure décision. « Il n’y aura pas d’élection partielle. C’est une ruse du gouvernement. Il laissera les autres entrer dans la course, il y participera, mais le Parlement sera dissout avant les élections, je crois même avant le jour du dépôt des candidatures. Sinon, l’élu sera député pour quelques semaines seulement. Il n’est pas judicieux pour le Mouvement socialiste militant de tenir une partielle à quelques semaines de la dissolution. Une défaite aura une mauvaise répercussion sur les élections générales ».
Patrick Assirvaden : « En temps et lieu nous commenterons »
Le Parti travailliste ne commentera pas l’élection partielle maintenant. C’est ce qu’a fait comprendre son président Patrick Assirvaden. « En temps et lieu, on fera des commentaires », a-t-il dit.
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