Faits Divers

Démêlés avec la justice : un mandat d’arrêt émis contre le garant de Rakesh Gooljaury

Rooplall Beerjeraz, homme d’affaires proche de Rakesh Gooljaury, est introuvable. Il est attendu pour répondre de diverses affaires devant la justice à Maurice, dont deux cas devant la cour commerciale. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.

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Celui qui s’était porté garant pour les transactions de Rakesh Gooljaury a à son tour des démêlés avec la justice. La cour intermédiaire a émis un mandat d’arrêt contre Rooplall Beerjeraz. L’homme d’affaires, âgé de 50 ans et habitant Quatre-Bornes, ne s’est pas présenté à plusieurs reprises au procès que lui intente l’Independent Commission against Corruption (Icac) pour paiement excédentaire.

Parallèlement, deux filiales du groupe ENL lui réclament Rs 8,7 millions et Rs 5,6 millions devant la chambre commerciale de la Cour suprême. Toutefois, l’huissier de cette instance judiciaire n’a pu mettre la main sur Rooplall Beerjeraz en vue de lui servir les deux plaintes.

Dans une note en date du 2 septembre, l’huissier a précisé qu’il s’est rendu à plusieurs reprises à la demeure de Rooplall Beerjeraz, à l’avenue Brown Séquard, à Quatre-Bornes, mais le domicile est resté fermé à chaque fois.

Certificat médical

Le lundi 3 octobre, Bagaprop Ltd et Ascencia Ltd ont obtenu un ordre afin que les deux plaintes soient postées à la résidence de Rooplall Beerjeraz et publiées dans un quotidien. Ces deux affaires ont trait à sa proximité avec Rakesh Gooljaury. Une amitié qui n’a pas été sans séquelles.

Les deux compagnies du groupe ENL ont avancé des prêts à Fashion Style, alors gérée par Rakesh Gooljaury avant qu’elle ne soit placée sous administration judiciaire. Les deux prêts s’élèvent à Rs 10 500 000 et Rs 6 700 000.

Bagaprop Ltd et Ascencia Ltd réclament respectivement Rs 8 780 625 et Rs 5 602 875 à Rooplall Beerjeraz après qu’il a signé un acte de cautionnement avec les deux entreprises pour garantir les prêts qu’elles ont octroyés à Fashion Style Ltd. Les deux entreprises disent avoir fait servir une mise en demeure à Rooplall Beerjeraz. Mais cette tentative est demeurée sans succès, l’homme d’affaires étant introuvable.

Pour ce qui est du procès intenté par l’Icac, l’affaire a été appelée le mercredi 19 octobre devant la magistrate Niroshini Ramsoondar. Le Senior Investigator Heerah a demandé que le mandat d’arrêt émis contre lui soit étendu. L’affaire a été fixée au 30 novembre.

Rooplall Beerjeraz est accusé d’avoir, le 8 août 2003, accepté un paiement en espèces supérieur au seuil autorisé. Il aurait accepté Rs 2 millions en liquide de la défunte First City Bank (FCB), avec l’aval de Rohit Auckle, ancien Chief Executive Officer de l’ex-FCB. Celui-ci est aussi poursuivi sous cinq charges d’abus dans l’exercice de ses anciennes fonctions et une charge de paiement excédentaire en espèces.

Rooplall Beerjeraz s’est jusqu’ici prévalu d’un certificat médical pour justifier son incapacité à comparaître devant la cour lors d’une précédente audience. Le Dr Andriantavy Philippe, du cabinet médical de Jacques Cœur à Saint-Denis, a certifié que l’état de santé de Rooplall Beerjeraz nécessite des soins et traitements spécialisés à La Réunion jusqu’au 30 décembre 2016. Depuis, il a « disparu de la circulation ».

Rooplall Beerjaraz : l’homme aux multiples facettes

Il n’est pas un inconnu du monde politique et des affaires. Il est surtout connu pour sa faculté de graviter autour de ceux qui sont au pouvoir, comme en témoigne son amitié avec Abu Maghoo, proche du Parti travailliste (PTr) et avec Madhukar Ramnarain par le passé, un businessman anciennement proche du Mouvement socialiste militant (MSM).

D’ailleurs, Rooplall Beerjeraz et Abu Maghoo s’étaient associés pour monter un projet immobilier d’envergure à Albion. Mais leur aventure s’est révélée infructueuse car le Board of Investment leur a retiré le permis.

Rooplall Beerjeraz est aussi connu pour ses déboires avec la justice et les institutions bancaires, à tel point qu’il était sur la liste noire de plusieurs banques au début des années 90. Certaines sources affirment qu’il n’avait pas le droit d’être titulaire d’une carte de crédit de la State Bank of Mauritius en 1994.

L’homme d’affaires a déjà fait appel au comité judiciaire du Conseil privé pour une affaire concernant un terrain que son défunt père lui avait vendu. Or, ce dernier avait vendu le terrain à une autre personne quelques années plus tôt. Les Law Lords avaient rejeté l’appel de Rooplall Beerjeraz et avaient validé la première vente.
Plus récemment, la MauBank a référé un dossier à la police, à la Banque de Maurice et à la Financial Intelligence Unit concernant le prêt de Rs 150 millions contracté par Rooplall Beerjeraz auprès de l’ex-Mauritius Post & Cooperative Bank (MPCB).

Une enquête forensic de la MauBank a révélé que Rooplall Beerjeraz aurait donné des terrains fictifs pour obtenir ce prêt, lequel devait servir à financer un projet immobilier. Ce dossier est le premier d’une série d’enquêtes menées sur les « prêts toxiques », plus précisément tous ceux ayant bénéficié des largesses de la direction de l’ex-MPCB.

 

 

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