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Demande de révision judiciaire : Gurib-Fakim parle de destitution programmée politiquement

Ameenah Gurib-Fakim conteste les extraits du rapport de la commission d’enquête la concernant.

L’ancienne présidente de la République, Bibi Ameenah Gurib-Fakim, demande à la Cour suprême, de revoir les conclusions du rapport de la commission d’enquête émises contre sa personne. Elle conteste les pages 168 et 169 du dit document. 

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Sa destitution était « programmée politiquement ». Et son audition devant la commission d’enquête était un « mere eye-washing exercise ». C’est ce qu’avance l’ancienne présidente de la République, Bibi Ameenah Gurib-Fakim, dans un affidavit juré en Cour suprême. Ceci, dans le cadre d’une demande de révision judiciaire qu’elle a présentée à la Cour suprême. La demande a été faite, le mercredi 30 novembre 2022, par le truchement de son avoué, Me Pazany Thandarayan. L’affaire sera appelée le 16 janvier 2023. 

Dans un affidavit juré dans le cadre de sa demande, la chimiste explique qu’elle était la présidente de la République de Maurice du 5 juin 2015 au 23 mars 2018. Le 17 mai 2018, une commission d’enquête a été instituée contre elle. Une commission présidée par trois juges de la Cour suprême : l’’ancien Chef juge Asraf Caunhye, la Senior Puisne Judge, Nirmala Devat et la juge Gaitree Jugessur-Manna. Ces derniers, dit-elle, dans son affidavit ont notamment conclu dans leur rapport qu’elle a violé l’article 64 (1) de la Constitution, en nommant une prétendue commission d’enquête le 16 mars 2018. Aussi, qu’elle a violé l’article 28 (4) de la Constitution en encaissant des fonds perçus sur la carte de crédit financée par le Planet Earth Institute (PEI). 
Le rapport de la commission d’enquête, ajoute l’ex-Présidente, avance qu’elle aurait utilisé à tort, ses fonctions pour accorder un accès VIP au président de PEI, soit le milliardaire angolais, le Dr Alvaro Sobrinho, et à son entourage. 

Stratagème 

Ameenah Gurib-Fakim aurait également, selon le rapport, facilité la collecte de fonds pour l’ONG du milliardaire angolais et a assisté celui-ci et ses entités, dans leurs activités commerciales et financières. Elle conteste aussi l’extrait du rapport l’accusant d’avoir potentiellement commis un abus de pouvoir ou encore un trafic d’influence entre autres.  

Elle fait valoir dans le document qu’après la publication du rapport, elle a eu à subir « l’ignominie d’être accusée d’avoir abusé de sa position de Présidente et d’avoir violé la Constitution ». Cela alors qu’elle a « toujours agi dans le cadre des paramètres de la loi ».

S’agissant de l’utilisation de la carte de crédit, Ameenah Gurib-Fakim déclare qu’il n’y a aucune preuve attestant que c’était illégale selon les lois de Maurice. Il n’y a pas non plus « l’ombre de preuve » que les fonds en question proviennent des activités criminelles. « C’est uniquement une conclusion faite de mauvaise foi », soutient Ameenah Gurib-Fakim, dans son affidavit.  

Elle estime « injuste » la conclusion selon laquelle elle a fait un usage abusif de ses fonctions et de son influence en tant que Présidente afin de servir les intérêts du Dr Sobrinho et de son groupe d’entreprises. Ceci tout en profitant des avantages financiers offerts par la carte financée par la fondation PEI. 

Son association avec PEI, dit-elle, a été de bonne foi dans le but de démarrer des activités philanthropiques, avec le soutien total du gouvernement. L’ancienne Présidente affirme que sa convocation devant la commission d’enquête fait partie d’un « stratagème » visant à la  « discréditer en tant que Président de la République ».

L’ex-présidente de la République dénonce les insinuations sur sa vie privée

L’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, a fait état de toutes les attaques dont elle a fait l’objet depuis sa démission en 2017. Elle parle d’insinuations sur sa vie privée.

« Le moment de vérité a sonné pour connaître ma version des faits à travers une cours de justice ». Propos de l’ex-présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, qui était face à la presse le mercredi 30 novembre à Rose-Hill. Cela, après avoir logé une demande de révision judiciaire relative au rapport de la commission d’enquête présidée par l’ex-Chef juge, Ashraf Caunhye. 

S’exprimant tantôt avec émotion en évoquant le fait que son père ne soit plus vivant pour témoigner de ses efforts visant à rétablir son intégrité, et tantôt avec hargne afin de dénoncer les campagnes de dénigrement sur sa vie personnelle, l’ex-Présidente a soutenu que cette demande de révision judiciaire est « un moment très spécial » pour elle. 

Ameenah Gurib-Fakim n’a ainsi pas manqué de faire état de tout le tort subi par sa famille lorsqu’il y a eu « des insinuations » faites sur sa vie privée. « Je dois remercier mon époux qui n’a pas écouté les ragots qui disaient que j’étais proche et la confidente de certains hommes d’affaires. Je suis musulmane et issue d’une famille très conservatrice. Ma fille a (presque) échoué aux examens avec toute cette pression que nous avons subie lors de ces cinq dernières années », a-t-elle témoigné. D’ajouter que cinq ans plus tard, les attaques sur sa vie personnelle sont toujours présentes. « Avec le monde numérique, tou salte kinn ekrir lor mwa ankor la mem lor Google »

S’exprimant sur le silence qu’elle a observé depuis ses démêlés avec le gouvernement, Ameenah Gurib-Fakim soutient qu’elle n’était pas en mesure de parler en raison des travaux de la commission d’enquête. « Mais après que le rapport a été publié après deux ans de travaux, je peux enfin parler. Je ne souhaite pas ce qui m’est arrivé à mon pire ennemi. Il y a eu des attaques sous la ceinture contre mon intégrité. C’est vraiment dégueulasse. J’espère que les femmes qui sont en politiques pourront tenir bon dans ce domaine », dit-elle. 

Université de Maurice

Faisant état de son parcours, l’ex-Présidente a tenu à rappeler avoir commencé sa carrière à l’Université de Maurice avec un poste basique. « J’ai par la suite créé ma propre entreprise et j’ai par la suite eu une notoriété professionnelle. Je vais contester tout ce qui a été écrit sur moi, c’est très important et je sais que ce sera une longue bataille », a-t-elle fait part. 

Répondant à la question de savoir si elle a des ambitions politiques, à présent, Ameenah Gurib-Fakim a tenu à faire ressortir qu’elle n’avait aucune ambition de ce genre au départ. « C’est le monde politique qui est venu me chercher. Le poste de Président, si on se base sur la Constitution, est un poste apolitique. Si me lancer en politique peut aider le pays à un certain niveau, je vais considérer, mais ce n’est pas d’actualité », a-t-elle souligné.

L’avocat José Moirt, qui était aux côtés de l’ex-Présidente, a, quant à lui, affirmé que cette demande de révision judiciaire initiée contre le rapport de la commission d’enquête, consiste à contester le « ‘decision making process’ adopté et déterminer si c’est raisonnable d’après la loi ».

 

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