Mise à jour December 24, 2025, 11:59 am

Demande de remise en liberté : la FCC craint que Mamy Ravatomanga ne s’enfuie à bord de son jet privé

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Mamy Ravatomanga fait face à trois accusations provisoires.

Par le biais de son enquêteur, Khemraj Jokhoo, la Financial Crimes Commission affirme que Mamy Ravatomanga pourrait s’enfuir.

Risques de fuite, d’ingérence auprès des témoins, de falsification des preuves et d’obstruction à la justice. Autant de raisons avancées, le mardi 23 décembre 2025, par le Chief Investigator Khemraj Jokhoo de la Financial Crimes Commission (FCC), pour s’opposer à la motion de remise en liberté sous caution du milliardaire malgache Maminiaina Ravatomanga (57 ans), plus connu sous le nom de Mamy Ravatomanga.

C’était devant la Bail and Remand Court (BRC), présidée par la magistrate Karuna Dwarka-Davay. Mamy Ravatomanga, en t-shirt vert fluo, a comparu par visioconférence. Il est représenté par Mes Joy Beeharry et Khushal Lobine. La FCC est représentée par Mes Trishul Naga et Fayyaad Arzamkhan. Le Chief Investigator Khemraj Jokhoo a avancé trois raisons pour s’opposer à cette motion : risque d’interférence avec des témoins, risque de fuite et obstruction à la justice. D’emblée, l’enquêteur a expliqué que les investigations sont toujours en cours. Concernant les risques en cas de libération, l’enquêteur a insisté sur le danger de fuite et d’entrave à l’enquête. Mamy Ravatomanga ne posséderait « aucun bien immobilier à Maurice », mais des propriétés en France, ainsi que des comptes bancaires à l’étranger, notamment « aux Seychelles, à Dubaï et en France ».

Il est également présenté comme le bénéficiaire effectif d’un groupe possédant plusieurs jets privés. L’enquêteur a dit craindre que celui-ci puisse s’enfuir, d’autant plus qu’il a fui Madagascar à bord de son jet privé. À quoi Me Joy Beeharry lui a demandé en contre-interrogatoire s’il ne serait pas « irréel » que son jet privé, qui a été cloué au sol, puisse contourner toute la surveillance de Plaisance pour permettre à Mamy Ravatomanga de s’enfuir. La FCC affirme enfin que l’homme d’affaires aurait déjà tenté d’interférer avec des témoins, notamment lors d’une rencontre secrète à Quatre-Bornes impliquant Me Junaid Haroon Fakim, ancien commissaire de la FCC, entre autres. Selon l’enquêteur, plusieurs transactions suspectes ont été identifiées, certaines appuyées par des « documents déjà en possession de la FCC », d’autres toujours attendues dans le cadre de demandes d’entraide judiciaire.

Par ailleurs, la commission dit enquêter sur des délits présumés de trafic de bois de rose, de commerce de blé, d’exportation de litchis, d’acquisition de cinq Boeing pour l’Iran, ainsi que sur des affaires de trafic d’influence en lien avec les accusations provisoires de blanchiment d’argent retenues contre le magnat malgache. Le Chief Investigator a aussi évoqué la relance récente d’une enquête liée à un trafic illégal de bois de rose. Cette affaire, initiée en 2013 après la saisie de sept conteneurs, avait été interrompue faute de coopération des autorités malgaches.

Elle a été rouverte par la FCC sur la base de nouvelles informations. L’analyse des appareils électroniques de Mamy Ravatomanga aurait révélé des échanges laissant supposer son implication. Rappelons que Mamy Ravatomanga a été arrêté le 24 octobre 2025 à Maurice. Son arrestation repose sur des accusations provisoires de blanchiment d’argent et d’entente délictueuse. Selon la première et la deuxième accusation, il est soupçonné d’avoir été en possession de Rs 6 456 055 996.29 et de Rs 858 489 298.21 respectivement dans diverses institutions bancaires, des sommes qui proviendraient d’activités illicites.

Les délits auraient été commis le 24 octobre 2025 sur le territoire mauricien. Quant à la troisième accusation, Mamy Ravatomanga se voit reprocher d’avoir conclu un accord avec David Jean Christian Thomas, Nasser Osman Beekhy et Me Junaid Haroon Fakim, ancien commissaire de la FCC, en vue de commettre un délit de trafic d’influence lié à une enquête en cours par la commission, délit commis le 14 octobre 2025.

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