Shehzad Ellahebox se trouve actuellement en détention policière, sous trois accusations provisoires : homicide involontaire, non-assistance à une personne en danger et dissimulation de corps. Ce chauffeur de 35 ans est celui qui a renversé Poospanan Ramessur, un piéton de 78 ans, aux petites heures du dimanche 26 septembre. Cet accident fatal a défrayé la chronique, car la victime a été retrouvée partiellement dénudée par un joggeur dans un champ de cannes à Plaine-des-Papayes.
Le lundi 27 septembre dernier, Shehzad Ellahebox a été traduit devant la Cour de Pamplemousses. Cet habitant de Plaine-des-Papayes a plaidé non coupable face aux trois accusations provisoires. La police ayant objecté à sa remise en liberté conditionnelle, il a été reconduit en détention policière, jusqu’à sa prochaine audition, le lundi 4 octobre. Le rapport de l’autopsie concernant la mort de la victime a attribué le décès à de multiples blessures. Une enquête a été ouverte par le CI Toorabally de la police de Plaine-des-Papayes afin de faire la lumière sur cette affaire.
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Pour sa part, la famille de Poospanan Ramessur, aussi connu sous le nom de « Bhagwath », un habitant de rue EDC, Dagotière, est encore sous le choc. Porté manquant depuis le jeudi 23 septembre, le septuagénaire avait pour l’habitude de sortir en bus pour une promenade. « Souvent, lorsqu’il prenait seul le bus sans que l’on ne le sache, il revenait à la maison, à pied. Il souffrait d’un léger trouble de mémoire, mais il arrivait à identifier tout le monde et même lire son journal », raconte Adash, l’un de ses petits-enfants. Le jour de sa disparition, il avait quitté la maison aux alentours de 13 h 30, après avoir dégusté le repas préparé par son épouse, Geeta, âgée de 66 ans. « Tard dans l’après-midi, il n’était toujours pas de retour. On a alors attendu 24 heures avant de signaler sa disparition à la police », explique son fils, Vikash.
Le dimanche 26 septembre, la famille reçoit un appel téléphonique. « La police nous a informés qu’un cadavre a été découvert sur un terrain boisé dans la région de morcellement Saint-André. On nous a expliqué qu’il fallait procéder à une identification afin de déterminer s’il s’agissait de notre père ou pas. Dans un premier temps, ma sœur leur a répondu qu’elle ne pensait pas que c’était notre père, car l’endroit où il se trouvait était trop loin de la maison. Puis, on a réalisé que c’était bel et bien notre père. Quand on a vu l’état dans lequel il se trouvait, on a été bouleversés », raconte Vikash, en sanglots.
Le conducteur de la voiture qui a percuté la victime l’a abandonné sur un terrain boisé. Son corps a été retrouvé vers 17 h 30, partiellement dénudé et la police de Plaine-des-Papayes a été alertée tout de suite.
Témoignages de l’épouse du conducteur
Parallèlement, au même moment où les policiers recevaient l’appel d’alerte du joggeur, Shehzad Ellahebox se trouvait dans l’enceinte du poste de police. Sous le couvert de l’anonymat, son épouse a accepté de nous parler. « Mon mari s’est rendu de lui-même à la police pour avouer qu’il a percuté un homme dans un accident et que le corps se trouvait toujours sur la route. Mais, étant paniqué, il a été incapable de montrer l’endroit exact où il avait laissé le corps », confie-t-elle. « Le jour du drame, il m’a expliqué qu’il est sorti pour acheter des légumes à la vente de Saint-Joseph avant de les déposer au bazar. Sur le chemin du retour en direction de Plaine-des-Papayes, à hauteur de l'établissement scolaire D.A.V., il a percuté quelque chose qui a fissuré son pare-brise », ajoute l’épouse.
« Lerla mem linn desann lekor la »
Son époux lui a aussi révélé que le chauffeur d’un fourgon qui circulait en sens inverse a été témoin de l’impact. « Il a insulté mon époux qui a eu peur de se faire agresser physiquement. C’est alors qu’il a pris la fuite. Ce n’est que quelques mètres plus loin qu’il s’est arrêté pour constater les dommages et il a trouvé le corps d’un homme suspendu à son aileron arrière. Lerla mem linn desann lekor la ek linn vinn direk lakaz pou pran so ID pou al la polis paski bann dimoune ti kumans sorti », relate Geeta, peinée par la situation dans laquelle se trouve son époux. « Je présente mes sincères condoléances à la famille Ramessur. C’est difficile de perdre un proche dans de telles circonstances », ajoute-t-elle en larmes.
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