Depuis le 3 juin 2021, Mohammed Shamshir Mukoon était sous le coup d’une accusation provisoire de « public official using his position for gratification ». Il a fallu attendre le mardi 25 juin 2024, pour que l’ancien directeur par intérim du Central Electricity Board (CEB) voie cette accusation provisoire être rayée contre lui, suivant une motion de son avocat, Me Zeeshan Rajani.
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Le magistrat Gavindren Coolen, siégeant au tribunal de Curepipe, s’est dit insatisfait des raisons avancées par l’Independent Commission Against Corruption (Icac). Il a critiqué le délai des autorités à déposer une accusation formelle contre le prévenu. L’Icac avait notamment souligné la complexité de l’enquête et la pandémie de la Covid-19 pour justifier le retard. Le Chief Investigator, Jokhoo avait expliqué que l’investigation de l’organisme a débuté en juin 2020. Cette dernière faisait suite à la publication d’un article de presse et une plainte du CEB à la commission anticorruption. La plainte concernait des pratiques douteuses dans l’attribution d’un contrat pour le projet Saint-Louis à la société danoise, Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) en 2016, en l’occurrence, l’ajout de turbines pour augmenter la capacité de production de la centrale thermique. Le contrat a été attribué pour Rs 4,2 milliards.
La Banque africaine de développement (BAD) avait rapporté des fuites d’informations et des pots-de-vin versés potentiellement à des fonctionnaires et des personnalités politiques. Les enquêteurs ont découvert une série de pseudonymes et des courriels indiquant l’implication de diverses personnes, y compris le pseudo de « Maktoum », soupçonné d’être celui de Mohammed Shamshir Mukoon. Selon l’enquêteur, ce dernier n’a pas pu fournir le mot de passe de son courrier électronique, d’où les délais dans la procédure. Il a aussi soutenu que plus de 400 dépositions ont été consignées dans l’affaire et 11 suspects identifiés. De plus, les autorités ont soumis une demande d’entraide judiciaire et ont collaboré avec le Serious Crime Office de Danemark.
Pour sa part, Mohammed Shamshir Mukoon a expliqué en Cour que sa famille dépend financièrement de lui, précisant qu’il a été suspendu par le CEB. Toutefois, il a concédé le fait que Rs 300 000 en devises étrangères ont été retrouvées chez lui puisse éveiller des soupçons. L’accusé a ajouté avoir oublié le mot de passe de son courrier électronique et avoir même fait des démarches auprès de Google pour le récupérer.
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