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Déficit et quatrième plan de sauvetage en cours : la remontée difficile des Casinos de Maurice

casinos

Les Casinos de Maurice peinent à remonter. Les recettes de ces espaces de jeux sont de Rs 635 M pour cette année contre Rs 645 M en 2017. Outre le ‘relooking’ des Casinos de Maurice, la State Investment Corporation (SIC) envisage un quatrième plan de sauvetage qui comprend la réintroduction du concept Service-to-Client opérationnel à partir de l’année prochaine. Gros plan sur quelques causes qui auraient été à l’origine de la situation déficitaire des casinos.

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Vieilles machines

Certains casinos (Lakepoint à Curepipe, Caudan et Le Grand Casino du Domaine) sont pourvus de vieilles machines datant d’une quinzaine d’années. Selon des recoupements, la SIC envisage de remplacer ces vieux appareils par des machines de la dernière technologie. Des cadres de la SIC avancent que c’est l’une des raisons qui poussent les joueurs à ne plus mettre les pieds dans les casinos. « Une liste a été établie et l’acquisition de nouvelles machines, qui cadre avec le projet de relooking des quatre casinos, qui seront connectées au serveur central des Casinos de Maurice, est prévue pour très bientôt. »

Location de bâtiments administratifs

Un autre facteur responsable de la perte au sein des Casinos de Maurice serait les dépenses encourues par la SIC. « On ne peut cautionner les abus. La SIC dépense beaucoup dans la location de bâtiments et autres espaces administratifs. Nous proposons qu’une partie des bâtiments appartenant à la SIC, à l’exemple de Lake Point de Curepipe, soit transformée en bloc administratif », disent des employés basés au Casino de Curepipe.

Le service clientèle «moyen»

Le service clientèle a longtemps été critiqué par la direction de la SIC à un tel point que le Managing Director, Prem Beejan, envisageait de lancer une école de formation pour le personnel des casinos. « On fait beaucoup pour retenir la clientèle, indiquent des employés des casinos mais selon des recoupements d’informations, certains «déplorent, le service offert. Le service est moyen… », ont-ils lancé à leurs supérieurs lors d’une étude menée par la SIC.

Recyclage et surplus du personnel

Des postes ont toujours été conservés malgré la fermeture des casinos. Cependant, tout porte à croire que ce recyclage a coûté cher à la SIC, car il y aurait « un surplus de 200 employés malgré les deux plans de retraite tenus en août 2015 et septembre 2016 ». « Il n’y a jamais eu de pertes d’emploi au sein des Casinos de Maurice, précisent des sources chargées du recrutement, car les employés ont été appelés à travailler dans d’autres départements gérés par la SIC. »

Maisons de jeux et paris en ligne

L’un des facteurs contribuant au déficit des casinos c’est l’implantation des maisons de jeux ainsi que les paris en ligne, entre autres. C’est l’une des raisons qui poussent la SIC à investir davantage dans la décoration des quatre casinos du pays.


Pertes de Rs 120 M encourues sur plusieurs années - Rita Veerasamy : «Il n’y avait aucun contrôle sur les dépenses courantes»

Rita Veerasamy, l’ex-Acting Managing Director de la SIC, explique que les Casinos de Maurice étaient déficitaires « sur plusieurs années ». Elle les attribue à des dépenses non-remboursables.

« En décembre 2014, lors de ma prise de fonction, les Casinos de Maurice cumulaient des pertes de Rs 120 M en raison des dépenses courantes et autres dettes garanties par la SIC au sein des institutions bancaires. Il n’y avait aucun contrôle sur les dépenses courantes et on augmentait les revenus. Par exemple, la SIC dépensait environ Rs 15 M mensuellement pour les dépenses courantes des Casinos de Maurice », précise Rita Veerasamy au Défi Quotidien.  Selon notre interlocutrice, les casinos « sont devenues profitables à hauteur de Rs 20 M » à son départ de l’organisme en mars 2018. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes ! »


Eddy Benoit, secrétaire général de la Casinos Employees Union : «La situation a empiré depuis les dix dernières années»

Le secrétaire général de la Casinos Employees Union (CEU), Eddy Benoit, pointe du doigt « la mauvaise gestion ayant contribué à la chute des Casinos de Maurice ». Il demande à la direction de la SIC de considérer le rapport du consultant, Mick Gujadhur, soumis en
2004, concernant la restructuration des Casinos de Maurice.

« La situation a empiré depuis les dix dernières années, car les bonnes personnes n’étaient pas aux bons endroits mais il n’est pas trop tard », martèle Eddy Benoit. Le rapport Gujadhur peut toujours être pris en considération par la SIC. Si la direction de la SIC d’alors avait mis en place les recommandations, on n’en serait pas là ! Certaines des recommandations, telles que le plan de retraite Mutually Agreed Retirement Scheme a été transformé en Mutually Agreed Scheme, ce qui fait que l’employeur décide du sort de l’employé sans aucune consultation. Cela est considéré comme étant une violation des droits des travailleurs.


Prem Beejan, Managing Director de la SIC : «La réintroduction du concept Service-to-Client»

Dans une déclaration accordée au Défi Quotidien, le Managing Director de la SIC, Prem Beejan, soutient que celle-ci envisage d’implémenter, à partir de janvier 2019, un troisième plan de sauvetage qui comprend le suivi et l’encadrement personnalisé de la clientèle.

« La mise sur pied d’un service haut de gamme ramènera nos clients et c’est pour cela que nous envisageons de réintroduire le concept Service-to-Client qui sera lancé dans tous les casinos du pays à partir de janvier prochain, souligne Prem Beejan. Un consultant mauricien a été approché pour nous accompagner dans ce projet. Dans la pratique, cela consiste à prendre le client en charge depuis sa maison jusqu’au casino et vice-versa. »

Selon lui, c’est une formule qui portera ses fruits. « La prise en charge d’un client va au-delà d’un simple verre de whisky et des amuse-gueules. Il y a des personnes qui fréquentent les casinos afin de se vider l’esprit, d’où l’importance de créer une atmosphère conviviale au sein de ces espaces de jeux », précise Prem Beejan.

 

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