
- Pas de coupures prévues pour l’instant
Le Central Electricity Board (CEB) a connu une nouvelle fois une situation de haute tension ce vendredi 3 octobre après-midi. Deux moteurs sont tombés en panne, l’un à la Centrale Thermique de Belle Vue et l’autre à celle du Sud. Cet arrêt a entraîné un déficit de 55 mégawatts sur la grille nationale, soit l’équivalent de la consommation d’environ 150 000 foyers.
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Joint par téléphone, le responsable de communication du CEB, Thierry Ramasawmy, a confirmé l’information. « Le CEB connaît un déficit sur son réseau électrique suite à la panne de deux moteurs. Cette situation sera très critique pour le CEB et nous demandons à la population de faire preuve de collaboration », a-t-il déclaré.
La question qui persiste est de savoir si le pays risque de se retrouver dans la même situation qu’en janvier dernier, lorsque des coupures avaient été appliquées pour faire face à une baisse de production. Thierry Ramasawmy s’est voulu rassurant, tout en appelant à la vigilance. « Si les coupures d’électricité sont envisageables, non pas vraiment, car nous ne sommes pas arrivés à une situation critique. Mais nous demandons au public de faire preuve de collaboration. Nous ne voulons pas pénaliser la population », a-t-il précisé.
Sur la question des réparations, le porte-parole du CEB a affirmé que le nécessaire sera fait rapidement pour remettre en service les moteurs affectés. « Le CEB fait de son mieux en ce sens », a-t-il indiqué.
Toutefois, il reconnaît que la situation pourrait devenir plus difficile si la chaleur de l’été augmente la demande et que les réparations prennent du retard. « Si les producteurs n’arrivent pas à réparer leurs moteurs, le CEB risque de faire face à une situation très compliquée », a-t-il souligné. Interrogé sur un éventuel risque de black-out, Thierry Ramasawmy est resté prudent : « Nous n’osons pas nous aventurer en ce sens… »
Pour l’heure, le CEB insiste sur la nécessité d’une consommation responsable et appelle les ménages comme les entreprises à limiter les usages non essentiels. Parallèlement, des négociations sont en cours avec le secteur hôtelier afin d’élaborer un plan B qui permettrait d’alléger le réseau national en cas de tension prolongée.
Alerte rouge évitée de justesse vendredi soir
L’île Maurice a frôlé la panne vendredi soir. Le CEB avait annoncé une alerte rouge sur la production d’électricité, anticipant un pic de demande de 445 MW. À 19 heures, le compteur s’est arrêté à 431,2 MW, mais le soulagement reste fragile.
Face à cette tension, le CEB a multiplié les appels à la sobriété énergétique. Le public a suivi, tout comme le secteur hôtelier. Selon le CEB, au moins 14 établissements ont basculé sur leurs générateurs pour soulager le réseau. « Aujourd’hui, situation exceptionnelle, le CEB nous a avertis d’une alerte rouge cet après-midi. Nous avons demandé aux membres de donner un coup de main », explique Jocelyn Kwok, CEO de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’Île Maurice (AHRIM).
Malgré cette solidarité, le débat politique s’est invité dans la crise. Le leader de l’Opposition, Joe Lesjongard, dénonce une « gestion au petit bonheur » au sein du CEB. « Une organisation aussi importante n’a pas de General Manager depuis dix mois. Il y a un manque total de planification et un retard dans la maintenance des moteurs », fustige-t-il.
Khalil Elahee, président de la Mauritius Renewable Energy Agency (MARENA), est lui d’avis que « la demande reste gérable. Il n’y a pas lieu de paniquer, car le CEB est disponible, mais cette étape doit nous servir pour l’avenir. Et il faut surtout miser sur les campagnes de sensibilisation pour un usage plus responsable de l’électricité ».
Pour l’expert en développement durable, Sunil Dowarkasing, le problème est plus profond et questionne la dépendance vis-à-vis des producteurs indépendants. « Nous sommes aussi victimes de la faillite de la politique énergétique. Depuis quinze ans, on répète les mêmes promesses sur la transition énergétique, mais la démocratisation de la production de l’électricité reste des paroles », souligne-t-il.
Entre solidarité, appels à la prudence et critiques sur la gouvernance, une certitude demeure : le réseau électrique mauricien reste sous haute tension, et chaque kilowatt compte.

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