Interview

Deeksha Bundhoo: «La politique est trop longtemps restée le territoire des hommes»

Jeune femme travaillant à son propre compte, Deeksha Bundhoo, 34 ans, est vice-présidente du conseil de district de Pamplemousses. Pour elle, les femmes doivent faire encore plus d’efforts sur l’échiquier politique qui a pendant des années été le terrain des hommes. Elle nous parle aussi du Nord, une région complexe. Qui est Deeksha Bundhoo ? J’ai débuté ma carrière comme téléopératrice dans un centre d’appels avant de créer ma propre entreprise. Je dirige un centre de formation. Je suis aussi vice-présidente du conseil de district de Pamplemousses et fière de représenter le PMSD dans le Nord. Je suis formatrice en communication et gestion relation client. Qu’est-ce qui vous a motivé à briguer les suffrages pour être conseillère ? J’ai une vision pour le développement de mon village et de mon pays. C’est afin de défendre mes idées et mes projets que j’ai brigué les suffrages pour être conseillère. J’ai aussi été attirée par les idées et la vision du PMSD pour le pays. C’est-à-dire, la méritocratie, le mauricianisme, la justice sociale… Parlez-nous justement de vos affinités politiques… Le PMSD est un parti ouvert, où la démocratie prend toute sa signification, avec une vision claire pour le pays. Sous le leadership de Xavier-Luc Duval, homme de principes et de conviction, qui apporte des résultats dans tous les gouvernements dans lesquels il a travaillé, Maurice ne peut qu’aller de l’avant. Pensez-vous qu’être conseillère de district puisse être un tremplin pour être député, voire ministre ? Pourquoi pas ? Il y a eu beaucoup de femmes dans le passé, qui étaient conseillères et sont, par la suite, devenues députées, voire ministres. C’est encore une réalité aujourd’hui : les femmes sont contraintes de bosser encore plus dur dans le monde de la politique, qui est resté trop longtemps le territoire des hommes. Dans ce milieu, la représentation féminine et celle des hommes ne reflète nullement le poids démographique de chaque genre. Il est important que les femmes puissent participer activement et pleinement au développement de leurs villes et villages. Le pays a besoin de la créativité et des compétences des femmes pour faire face aux défis du XXIe siècle. Quelles sont vos ambitions ? Je veux être une rassembleuse. Je veux proposer des projets mobilisateurs. Je veux voir le développement dans le pays. Pourquoi ne pas voir notre petite île Maurice devenir comme Singapour ou Dubayy ? Pensez-vous avoir assez d’expérience pour occuper le fauteuil de vice-présidente d’un conseil de district ? J’ai 34 ans. J’ai déjà une expérience professionnelle et je suis engagée dans le social. Pour faire de la politique, il faut se jeter à l’eau et servir son village, sa région et son pays. C’est la meilleure façon d’entrer en politique active, parce que cela nous permet d’acquérir une expérience inestimable du terrain et des problèmes auxquels font face les gens. On apprend à travailler pour l’avancement du pays et de la société. Il faut aussi savoir qu’autour des décideurs et décideuses, il y a des fonctionnaires et des employés compétents. Ces personnes possèdent les connaissances spécifiques, souvent techniques et légales, liées aux dossiers traités. Elles sont là pour vous transmettre l’information et leur aide facilite la prise de décision. Le Nord étant une région assez complexe, comment gérez-vous les dossiers ? Il faut bien s’informer sur les dossiers en cours, aussi bien que les dossiers clés. En outre, il faut montrer de l’assurance, malgré les embûches et les attaques. Et surtout, apprendre à rester concentrée, peu importe la situation. Quels sont les dossiers prioritaires ? Ils sont multiples. Toutefois, la priorité reste les drains, la voirie et l’infrastructure. Le Nord a été sous les eaux lors des dernières grosses averses. Comment éviter cela ? En priorité, le nettoyage des drains. Il faut également éviter la construction de maisons près des cours d’eau naturels et en-dessous du niveau de la chaussée. On dit que cette région est une sorte de cuvette. Les constructions « sauvages » n’en sont-elles pas la cause ? Partiellement… Je fais un appel a la responsabilité citoyenne sur les mauvaises habitudes dont il faut se débarrasser. Nous sommes déjà sur le terrain. Nous avons organisé une campagne de nettoyage et bientôt, on compte sensibiliser les villageois sur les comportements et habitudes à adopter.
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !