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Décongestion routière : le métro a-t-il réussi le test de la rentrée ?

Décongestion routière

C’était la grande rentrée le lundi 13 janvier 2020. C’était aussi un test pour le Metro Express, un des projets phares du gouvernement visant à aider à décongestionner les routes du pays. Alors, pari réussi ?

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Si les automobilistes étaient pris dans les bouchons, ceux ayant opté pour le Metro Express ont pu voyager tranquillement de Rose-Hill à Port-Louis en une vingtaine de minutes. Un incident s’est toutefois produit à Coromandel, où le métro a été en arrêt pendant une trentaine de minutes.

Les usagers de la route ont dû prendre leur mal en patience lundi matin. Ce 13 janvier étant marqué par la grande rentrée scolaire et la reprise du travail pour certains, les principaux axes routiers du pays ont été pris d’assaut. Certains automobilistes, que tant ceux venant du Nord que ceux sortant du Sud, ont dû attendre pendant près de 30 minutes avant de pouvoir entrer dans la capitale. Résultat : nombre de salariés sont arrivés en retard au travail.

Alors, ces embouteillages sont-ils les mêmes que ceux auxquels on a droit à chaque grande rentrée ? Le Metro Express, dont l’objectif premier était d’aider à décongestionner les routes, a-t-il réussi son test ? Interrogé par la presse lors du lancement du Passenger Information System lundi à l’hôtel Labourdonnais, le ministre du Transport Alan Ganoo, a répondu : « Nous n’avons pas encore toutes les données de la police, de Metro Express Ltd et de la Traffic Management and Road Safety Unit sur l’impact que cela a eu sur la circulation. »

Il a rappelé que chaque reprise de travail et chaque rentrée scolaire sont ponctuées d’inconvénients. Mais il a affirmé que les autorités concernées conjuguent leurs efforts pour assurer la fluidité du trafic. Alan Ganoo a précisé que les techniciens de son ministère et de la Traffic Management and Road Safety Unit, en collaboration avec la police et Metro Express Ltd, élaborent plusieurs plans pour améliorer le trafic routier. « Nous continuerons à améliorer le système… Plusieurs moyens de transport cohabitent dans le pays. Je demande au public voyageur et au grand public en général de nous donner un peu de temps », a-t-il conclu.


Pas de perturbation dans les entreprises

Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius, confirme qu’il y a eu des retards au sein des entreprises, notamment à cause des embouteillages. « Mais cela n’a pas perturbé le travail », a-t-il dit. Il a souligné qu’aucune entreprise n’a rapporté de perturbations. « Nous espérons que les choses s’amélioreront dans les jours à venir », a-t-il précisé.


Les Feeder Buses gratuits jusqu’à nouvel ordre

Il est prévu que la gratuité des feeder buses prenne fin en février 2020. Mais rien n’est sûr pour le moment, car le Fare Revue Committee n’a pas encore fait ses recommandations quant à l’éventualité de rendre ce service payant ou pas. C’est ce qu’a soutenu le ministre Alan Ganoo lundi. « Nous n’avons pas encore décidé de ce qui se passera après », a-t-il dit. Selon lui, le comité siège toujours et fera ses propositions prochainement. « À partir de là, nous verrons comment synchroniser le système de feeder buses avec le Metro Express. »  Quid du montant à payer ? Il n’a pas encore été fixé. Pour le ministre, il est prématuré de parler de prix. « Nous étudions toutes les possibilités », a-t-il expliqué. Il a toutefois soutenu que bien que le Metro Express soit une entreprise commerciale, le prix sera raisonnable.


Swaley Ramjane, Managing Director de UBS : « Le Metro Express et les autobus doivent travailler en complémentarité »

L’un ne peut fonctionner sans l’autre. Pour Swaley Ramjane, Managing Director de United Bus Service (UBS), « le Metro Express et les autobus doivent travailler en complémentarité ». Au cas contraire, prévient-il, cela ne fonctionnera pas. « Les deux systèmes doivent cohabiter. Le cas échéant ce sera une catastrophe », estime-t-il.

Il est même d’avis que le nouveau moyen de transport doit entrer dans les mœurs mauriciennes. « Le nombre de passagers qui utilisent le transport public restera le même. Le Metro Express ne pourra pas tous les absorber », explique-t-il.

Swaley Ramjane reconnaît néanmoins que l’introduction du métro aura définitivement un impact sur les compagnies d’autobus. « Mais la subvention de Rs 10 000 par jour par autobus que nous recevons de l’État nous permet de garder la tête hors de l’eau », dit-il. Sans compter la mise en opération des feeder buses et les lignes supplémentaires qui seront en vigueur qui, selon lui, permettront à sa compagnie de subsister.

Par ricochet, poursuit-il, des gens pourront conserver leur emploi. « L’ancien ministre du Transport Nando Bodha nous avait promis qu’il n’y aurait pas de perte d’emplois avec l’entrée en opération du Metro Express. Il nous avait aussi dit que s’il y avait un manque à gagner, l’État nous compenserait », souligne le Managing Director.

Quel impact le métro a-t-il eu sur UBS jusqu’ici ? Il a indiqué que ce n’est que ce mardi 14 janvier ou ce mercredi 15 janvier, après avoir compilé les données sur le nombre de passagers des feeder buses et celui de chaque autobus qu’il aura une meilleure idée. Réponse quasi similaire servie par Rose-Hill Transport Ltd. « On en est encore à l’étape de la compilation des informations », a expliqué une préposée de la compagnie.


Das Motanah : « C’est un succès »

Metro Express

Selon Das Motanah, Chief Executive Officer (CEO) de Metro Express Ltd (MEL), 40 000 à 50 000 passagers ont voyagé par métro de vendredi à dimanche, soit depuis le lancement des opérations commerciales. Bien que les données sur le nombre de passagers enregistré le jour de la grande rentrée n’étaient pas encore compilées lundi, il estime que la barre des 15 000 voire 20 000 passagers devrait être atteint.

Il espère que les chiffres journaliers augmenteront au fil des jours, le temps que les passagers s’habituent à ce moyen de transport. Mais pour Das Motanah, le Metro Express est d’ores et déjà un grand succès. « Nous sommes confiants que les gens continueront à utiliser le métro », a-t-il dit.

Certaines tendances ont aussi été notées depuis le lancement des opérations commerciales. Il y a ceux qui veulent découvrir ce nouveau moyen de transport et qui le prennent à n’importe quelle heure. Ce qui fait que durant le week-end il n’y a pas eu d’heures de pointe.

Das Motanah est d’avis que pour les jours de la semaine, une autre tendance se dessinera, avec un «  » le matin et un autre l’après-midi. Pendant la journée, ce sont particulièrement les personnes âgées et les handicapés qui utilisent le service.

Le CEO de MEL a précisé que les passagers qui tenteront de gruger le système en ne payant pas leur trajet seront lourdement sanctionnés. Il a rappelé que l’amende est de Rs 5 000 pour ceux qui tentent de voyager de manière frauduleuse. Il a souligné que des Ticket Examiners feront des vérifications de manière aléatoire.


Le métro est resté bloqué à Coromandel

Le Metro Express a été bloqué à Coromandel lundi après-midi. Selon un des passagers, il y avait de la boue sur les rails. Des opérateurs ont dû être appelés à la rescousse pour enlever la boue. Andy Poonmany affirme que pendant 45 minutes le métro n’a pas bougé. « On a dû faire sortir les gens. Ceux qui devaient partir à Port-Louis ont eu un autobus. En revanche, ceux qui habitent la région de Coromandel ont dû marcher. Le plus chagrinant dans tout cela c’est que des personnes âgées ont dû marcher. »

 

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