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Déconfinement partiel : ces employés qui ont repris dans la sérénité

Depuis le 1er avril, l’activité économique retrouve graduellement son rythme. Un bon nombre de salariés sont ainsi retournés au travail. Comment vivent-ils cette reprise ? Témoignages.

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Sirooven Murdamoothoo, employé chez Vino Hair Designer : « Je me sens plus confiant au travail après avoir été vacciné »

Sirooven Murdamoothoo

Passionné par son métier de coiffeur, Sirooven Murdamoothoo, plus connu comme Jevin, était impatient d’avoir à nouveau ses ciseaux en main après trois semaines en confinement à la maison. Ce jeune homme de 23 ans est employé chez Vino Hair Designer, à Quatre-Bornes, depuis trois ans.

« Lorsque j’ai appris que les salons de coiffure allaient pouvoir opérer à partir du 1er avril, j’étais vraiment excité », indique le coiffeur. Cependant, au début, il avait des craintes, car dans ce métier, le contact avec le public est inévitable. Mais au-delà de cette appréhension, il a été heureux de retrouver ses collègues et ses clients. « Vu que nous avons vécu cette situation l’an dernier, nous étions donc beaucoup mieux préparés cette fois-ci », avoue notre interlocuteur. D’ailleurs, il affirme que son patron, Vinod Mungur, a toujours mis l’accent sur l’hygiène et la désinfection dans le salon. « Même avant la pandémie de Covid-19, on utilisait du gel hydroalcoolique pour désinfecter nos mains et nos outils après chaque usage », indique le coiffeur. Il se dit aussi plus confiant cette année, car il s’est déjà fait vacciner contre la Covid-19.

Depuis le 1er avril, le salon opère avec un nombre réduit de travailleurs, car ceux qui habitent dans la zone rouge n’ont pas encore obtenu leur Work Access Permit (WAP). Toutefois, Sirooven Murdamoothoo ne ressent pas la pression au travail. « En temps normal avant le confinement, on accueillait une vingtaine de clients par jour. Actuellement, il faut en compter pas plus de 10 », indique-t-il. Cependant, il estime que la situation retournera à la normale graduellement. « La coupe, la coloration et d’autres soins sont les services qui restent toujours prisés. Dès que la situation s’améliorera, nous allons retrouver tous nos clients habituels », conclut-il.


Cristelle Mascareigne, employée du magasin Go Sport : « Le premier jour, il y avait une certaine crainte »

Cristelle Mascareigne

Cristelle Mascareigne est la directrice du magasin Go Sport, spécialisé dans l’habillement et les accessoires de sport et situé à Bagatelle. Elle se dit heureuse d’avoir repris le travail le 2 avril. Actuellement, huit employés sont présents au magasin à servir les clients, tout en respectant les gestes barrières.

« Le premier jour, il y avait une certaine crainte. Mais quand nous avons constaté que la majorité des clients respectaient les consignes, nous avons été soulagés et également motivés », indique la responsable du magasin. Elle fait ressortir que le nettoyage et la désinfection sont effectués régulièrement dans le magasin pendant la journée. De plus, le nombre de clients est strictement contrôlé. Selon notre interlocutrice, il faut maintenant apprendre à vivre avec le virus. « Le port du masque, la distanciation physique et l’utilisation régulière du gel hydroalcoolique sont maintenant devenus la norme », dit-elle. Pour Cristelle Mascareigne, si tous les clients respectent ces consignes, le shopping sera moins stressant.

Qu’en est-il des ventes ? Depuis la réouverture du magasin, le 2 avril, Cristelle Mascareigne dit noter une légère reprise.

« Pendant le confinement, des clients nous appelaient pour avoir des vêtements sportifs. Mais faute de WAP, on n’était pas en mesure de faire la livraison. Ainsi, dès que le magasin a ouvert ses portes, ces clients étaient les premiers à venir », fait-elle ressortir. En outre, la promotion Buy One Get One Free que propose le magasin en ce moment attire pas mal de clients. « Dans ce contexte économique difficile, on est satisfait de nos ventes », soutient-elle.


Rahul Sookun, employé chez Kesar Restaurant : « Je me suis habitué à cette nouvelle routine »

Rahul SookunEmployé depuis huit mois chez Kesar Restaurant, à Flacq, c’est la première fois que Rahul Sookun, âgé de 27 ans, travaille en confinement. Qu’importe, car il se dit plus heureux de travailler que de rester à la maison.

« Depuis la réouverture du restaurant, le 2 avril, nous offrons uniquement le service de take-away et la livraison à domicile », indique-t-il. Avec le fonctionnement du restaurant qui a changé, les responsabilités ont été revues. « En principe, je travaille comme serveur, mais vu que les clients ne peuvent pas manger sur place, je suis en charge de la caisse et du téléphone pour prendre les commandes à livrer », explique notre interlocuteur.

Il avoue que la manière de travailler dans le restaurant n’est plus la même. « C’est la première fois que je travaille dans un contexte pareil, mais je commence maintenant à m’habituer à cette nouvelle routine », dit-il. Le port du masque et des gants, l’utilisation du gel hydroalcoolique, la distanciation sociale avec le client et les collègues sont aujourd’hui les maîtres-mots.

Le restaurant est ouvert de 11 h 30 à 14 h 30 pour les take-away. Ensuite, il reste fermé jusqu’à 17 heures. « À partir de 17 heures et jusqu’à 19 heures, nous prenons les commandes pour les take-away et pour le service de livraison à domicile », explique Rahul Sookun. Ce dernier avoue qu’il aime se rendre au travail malgré la crise sanitaire. « Pendant le confinement, je m’ennuyais à la maison. Maintenant, je me sens mieux surtout avec mes collègues », se réjouit-il. Il dit aussi être rassuré grâce aux dispositions prises par son patron. « Nous nous sentons en sécurité », conclut-il.


Cassandra Cléopâtre, employée de Tusk Contracting : un retour au bureau rassurant

Cassandra Cléopâtre

Une reprise en douceur. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier le retour au bureau de Cassandra Cléopâtre, qui habite Quatre-Bornes. Cette employée de Tusk Contracting, société engagée sur le marché de l’étanchéité et située à Petite-Rivière, a retrouvé ses collègues depuis le 6 avril dernier.

D’ailleurs, les tâches administratives se sont poursuivies, car les employés ont fait du télétravail. C’est plutôt sur le plan psychologique qu’il a fallu se préparer pour la reprise, surtout concernant le réveil matinal.

Le mardi 6 avril, suivant l’obtention de son WAP, a marqué le retour de Cassandra au bureau. « Nous avons discuté de cette reprise avec les responsables lors des réunions via Zoom et nous nous sommes préparés en conséquence. Je dois dire que je préfère travailler au bureau qu’à domicile, car les conditions sont plus appropriées », avoue-t-elle.

Cependant, le nombre croissant de cas de contamination à Maurice est inquiétant, voire stressant. De plus, emprunter le transport public pour se rendre sur son lieu de travail et l’absence de distanciation sociale qui y prévaut est loin de dissiper l’angoisse.  Pour se protéger, elle se munit de gel désinfectant et d’autres équipements sanitaires quotidiennement. Heureusement, au niveau de son entreprise, on a pris toutes les dispositions pour le bon déroulement des opérations, notamment la prise de température ou encore la désinfection des mains, et ce chaque matin. « Nous n’avons pas eu de difficultés à respecter la distanciation physique sur notre lieu de travail qui, je dois dire, a été facilité par l’aménagement du bureau. Nous avons également acquis une certaine expérience depuis le confinement de l’an dernier », souligne la jeune femme âgée d’une vingtaine d’années.


Jimmy Baveuse, employé chez Golden Threads : « L’avenir de notre secteur est incertain »

Jimmy Baveuse

L’anxiété de Jimmy Baveuse, qui travaille dans l’usine de textile Golden Threads, aurait dû baisser d’un cran avec la reprise de son activité professionnelle. Toutefois, c’est l’inverse qui se produit. En effet, la situation sanitaire qui empire et les fake news sont loin de le rassurer. Mais quand il a reçu son WAP, le lundi 5 avril, il a poussé un ouf de soulagement, car pour cet habitant de Montagne-Blanche, le confinement est synonyme d’angoisse. « L’année dernière, durant le premier confinement, j’étais mal et je me suis ennuyé très vite. J’ai besoin de travailler et d’être en mouvement », explique Jimmy Baveuse.

Celui-ci, qui compte plus de 30 ans d’expérience dans le textile, est bien placé pour comprendre la situation difficile des PME engagées dans ce secteur d’activité.

Actuellement, seuls trois des six employés de Golden Threads sont concernés par la reprise. Une situation, certes, pénalisante pour les opérations, mais qui permet parallèlement d’appliquer efficacement les mesures sanitaires. « Nous nous sentons en sécurité, car nous pouvons respecter la distanciation physique », fait-il ressortir. Vu qu’il habite dans la même localité que son lieu de travail, il est apaisé à l’idée de ne pas devoir utiliser les transports publics, qui de visu affichent complets. Néanmoins, en tant que père de famille, Jimmy Baveuse avoue que l’augmentation quasi quotidienne des cas positifs à la Covid-19 à Maurice n’est guère rassurante. Il ne cache pas son inquiétude, alors que la conjoncture ne permet pas d’avoir une visibilité sur l’avenir du textile. « Nous avons fort heureusement touché nos salaires le mois dernier. Nous avons aujourd’hui repris les commandes qui étaient en suspens, mais l’avenir de notre secteur est incertain », déplore-t-il.

 

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