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Déconfinement graduel : ces entreprises qui ne peuvent reprendre leurs activités ce samedi 1er mai

La plupart des activités économiques reprennent normalement ce samedi 1er mai. Cependant, certains opérateurs ne seront toujours pas autorisés à opérer. Comment sont-ils affectés ? Quid de leur manque à gagner et des risques pour les employés ?  Tour d’horizon.

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Les amateurs du grand écran vont devoir prendre leur mal en patience. Les salles de cinéma ne rouvriront pas leurs portes de sitôt. Une décision que Rajesh Callicharan, le directeur de Mont Ida Films, accueille favorablement compte tenu de l’évolution de la pandémie de la Covid-19 à Maurice. Sa société est propriétaire de plusieurs salles de cinéma, dont Mciné (Trianon, Flacq et Port Louis) et Novelty à Curepipe. « Le bien-être de la population doit primer. Avec la contamination record de la pandémie en Inde et aux États-Unis, il n’y a pas de films à l’affiche dans les salles de cinéma », dit-il.

Cependant, Rajesh Callicharan ne cache pas son inquiétude concernant l’avenir de son entreprise. « Avec ce deuxième confinement,  notre chiffre d’affaires est négatif », déplore-t-il. Ce dernier s’attend à ce que les salles de cinéma soient autorisées à opérer à partir du 15 mai (date à laquelle plusieurs films américains seront à l’affiche). Toutefois, si la restriction s’étend sur quelques mois, Rajesh Callicharan avance que la possibilité de fermer ses salles de cinéma n’est pas à écarter.

Baisse de 60 % dans le chiffre d’affaires

La morosité se fait aussi sentir dans les salles de sport ‘Warriors Gym’ à Candos et à Castel. Le directeur Roshan Chenglerayen dit être en ‘survival mode’ et parle d’une baisse de 60 % dans le chiffre d’affaires depuis le confinement de l’an dernier. « Avant, on avait un total de 800 membres dans nos deux salles, maintenant on n’en compte que 600 », dit-il. En attendant la décision du gouvernement afin qu’ils puissent opérer de nouveau, le gérant propose des cours de fitness et de zumba en ligne. « Il y a un  besoin de s’adapter pour ne pas perdre davantage de clients », soutient-il.

Au niveau des boîtes de nuit, il n’y a plus de revenus depuis ce deuxième confinement. Les gérants sont dans la tourmente. C’est ce qu’indique Popo Hazareesingh, président de l’Association des propriétaires de boîtes de nuit. « Nous n’avons aucune visibilité sur la date à laquelle nous serons autorisés à reprendre nos activités. C’est une situation économique très difficile que nous traversons. Notre chiffre d’affaires est à zéro », déplore-t-il.

Un gros manque à gagner

Alors que c’est la période de l’année où le M.K.S Hall fait de bonnes affaires, c’est la deuxième année consécutive que cette salle de réception doit fermer ses portes pendant la ‘peak season’. « Durant la première phase de la Covid-19, une vingtaine de mariages ont été reportés. On a dû rembourser certains clients étrangers et mauriciens », fait ressortir Heena Syjadhur.

Par ailleurs, la gérante souligne que même si les clients repoussent la date de leur mariage, l’entreprise enregistre un gros manque à gagner en termes de revenus. « Par exemple, le tarif de la haute saison et celui de la basse saison diffèrent. Aussi, le tarif de la semaine et celui du weekend ne sont pas les mêmes. Les clients sont là, mais nous n’atteignons pas nos estimations »
 dit-elle.

Liste des activités qui ne seront pas autorisées

  • Salles de sport/gymnases
  • Cinémas, casinos, bars et discothèques
  • Food-courts
  • Salles de réception


En chiffres

  • Nombre de salles de cinéma : 11
  • Nombre de salles de gym : Une centaine
  • Nombre de boîtes de nuit : 15
  • Nombre de salles de mariage/réception : Environ 200

Source : (Associations et opérateurs dans les secteurs.)

Les emplois sont-ils menacés ?

Si Rajesh Callicharan, directeur de Mont Ida Films, comptait 55 employés à plein temps avant le confinement de l’an dernier, aujourd’hui, il n’en reste que cinq employés à temps partiel. Les licenciés, dit-il, ont été placés sous le Workfare Programme. « J’ai gardé ces cinq employés pour la maintenance des équipements et des salles », dit le directeur.   

Chez Warriors Gym, il faut compter huit employés. « Vu qu’ils sont tous enregistrés, je reçois le Wage Assistance Scheme pour le paiement des salaires. Aussi longtemps que le gouvernement nous aidera pour les salaires, nous serons en mesure de préserver les emplois », soutient Roshan Chenglerayen.

Pour les boîtes de nuit, la question de pertes d’emploi ne se pose pas. «  Les boîtes de nuit fonctionnent deux fois par semaine. Ainsi, nous avons recours à des freelances, des gens qui ont déjà un emploi à plein temps »,  fait comprendre Popo Hazareesingh.

Chez M.K.S Hall, il faut compter sept travailleurs étrangers et 10 Mauriciens. « Nous ne pensons pas à diminuer le nombre de travailleurs, car nous avons une bonne visibilité sur le marché  et nous sommes optimistes que tout se passera bien dans les jours à venir », soutient Heena Syjadhur.

Le soutien de l’État réclamé

Malgré l’arrêt des activités, les frais, eux, n’ont pas été annulés. Rs 700 000, c’est le montant que Rajesh Callicharan doit débourser chaque mois pour la location de ses quatre salles de cinéma. Par ailleurs, il doit trouver  Rs 250 000 pour la facture d’électricité, autre montant fixe. « J’aurais aimé que le gouvernement supprime la facture d’électricité. Ce serait un grand soulagement », dit-il.
 
Roshan Chenglerayen doit, lui, débourser Rs 60 000 par mois pour la location de ses deux emplacements. « Si l’État pouvait intervenir et proposer un moratoire ou encore une baisse du loyer, ce serait bien apprécié », avoue-t-il. Pour sa part, Heena Syjadhur est d’avis que le gouvernement doit continuer avec le Wage Assistance Scheme pour permettre aux entreprises qui ne peuvent travailler de survivre.

 

 

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