La construction d’une Smart City sur 17 arpents de plage à Saint-Félix fait polémique.
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Une décision jugée scandaleuse et dégradante par le Kollectif Aret Kokin nu la Plaz et la Plateforme sauve nu la Plage. Ils comptent saisir la Cour suprême pour réclamer une révision judiciaire.
Le 24 août dernier, le gouvernement s’est prononcé pour la ‘deproclamation’ de 17 arpents sur la plage de St-Félix. Le terrain déclassé du domaine public devrait servir à la construction d’une Smart City par l’usine sucrière de Saint-Félix. C’est du moins la première information qui circulera.
Une décision qui ne fait cependant pas l’unanimité parmi les habitants de l’endroit et diverses organisations non gouvernementales : Kollectif Aret Kokin nu la Plaz et Plateforme Sauve nou la plage. Le Kollectif Arret Kokin nu la Plaz a réuni la presse la semaine dernière. Il parle d’une décision « scandaleuse et dégradatante ». Ian Hookoomsing fustige les autorités qui avaient pourtant pris l’engagement de revoir le « scandale de l’attribution des terres de l’État » sous l’ancien régime.
« Les statistiques montrent clairement que sur les 322 kilomètres de littoral, les hôtels et les terrains de golf occupent près de 20% de cette superficie. Alors que 10% seulement sont alloués aux plages publiques. Les autorités ne respectent aucune loi sous le National Development Strategic Plan. L’État a déclassé deux parcelles de terre à Rivière-des-Galets. Suite à la décision d’attribuer 17 arpents à Saint-Félix, nous avons décidé de saisir la Cour suprême pour réclamer une Judicial Review. Cette deproclamation est illégale », lance le porte-parole du Kollectif Arret Kokin nu la Plaz.
Ce collectif est aussi revenu sur le cas de Pomponnette. Ian Hookoomsing déplore la décision du gouvernement d’accorder 31 arpents à un promoteur sudafricain pour un projet hôtelier dans la région. Une manifestation, de ce fait, est prévue dans l’endroit. « Nous prévoyons une pétition au niveau national pour ensuite organiser une manifestation à travers l’île », annonce-t-il.
Felicia Orange, une habitante de Riambel qui intervenait à l’antenne d’Xplik ou K, invite les autorités à revoir leur politique. Selon elle, « cette plage est très prisée des Mauriciens, elle changera complètement d’aspect après la construction de cette Smart City. C’est aberrant ! Morisien pe vine etranze dan so prop pei. De nombreux jeunes et personnes âgées viennent se relaxer ici. Où iront-ils s’il n’y a plus de plage publique », peste la jeune femme.
Georges Ah-Yan, représentant de la Plateforme sauve nou la Plage, annonce une série de manifestations dans le Sud. « L’échange annoncé de terres entre l’État et l’usine sucrière de Saint Félix se fait dans une opacité la plus totale… », argue-t-il.
Il affirme que les autorités ont ‘déclassé’ 17 arpents de plage à Saint-Félix. En contrepartie, l’usine sucrière a cédé 16,6 arpents à l’État. « Cet échange, allègue Georges Ah Yan, comprend plusieurs zones d’ombres et suscite des interrogations. Le gouvernement ne peut continuer à céder des terres à des étrangers. Nous n’approuvons pas ce projet. Dans un premier temps, des correspondances seront échangées avec les autorités. Après quoi, nous nous dirigerons vers une forte mobilisation dans le Sud. Je lance un appel pour qu’un homme de loi accepte, à titre bénévole, d’examiner l’aspect légal de ce projet. Si besoin notre organisation réclamera une Judicial Review de la décision des autorités », affirme Georges Ah Yan au Défi Quotidien.
Le ministère du Logement et des Terres, lui, rectifie le tir. Dans un article paru dans Le Défi Quotidien du 19 septembre, le ministère annonce que les 16,6 arpents de plage publique de Saint-Félix, qui ont été retirés du domaine public, ne serviront pas à construire une Smart City. Ces terres sont destinées à d’autres projets hôteliers dans le cadre d’un Integrated Plan for Tourism and Leisure Development.
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