Le gouvernement hésite à aller de l’avant avec l’imposition d’un Advance Recycling Fee (une sorte d’écotaxe) sur les produits électriques et électroniques pour ne pas alourdir le budget des ménages. Un rapport de la Chambre de commerce et de l’industrie est déjà sur la table du ministère de l’Environnement depuis 2017.
C’est Pravind Jugnauth lui-même, alors ministre des Finances, qui en avait fait état dans son discours budgétaire de 2016-2017. Au chapitre «Waste Management», Pravind Jugnauth avait annoncé un nouveau système pour la collecte et le recyclage de quelque 8 000 tonnes de déchets électriques et électroniques (e-waste). Ce qui allait nécessit er l’introduction d’une sorte d’écotaxe. « In this respect, the appropriate legislation will be made for the introduction of an Advance Recycling Fee at the importation of electronic goods to be listed in a Schedule », avait-il déclaré.
Dans la même foulée, le ministre de l’Environnement d’alors, Raj Dayal, signait un Memorandum of Understanding (MoU) avec la Mauritius Chamber of Commerce & Industry (MCCI). Un accord qui portait justement sur l’introduction d’un système de gestion de déchets électroniques au niveau national. À cet effet, la MCCI, avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD), avait commandité une étude (Consultancy exercise) pour la mise sur pied et l’opération d’un « economically sustainable and effective E-Waste Management system ».
Le rapport final a d’ailleurs été soumis au ministère de l’Environnement depuis 2017. C’est ce qu’indique la MCCI, dans un « Business Update » publié sur son site. Sollicité, Vassen Kauppaymuthoo, qui a collaboré à ce projet indique que le rapport préconise la mise sur pied de Green Mauritius, une société à but non lucratif. Cette société a du reste déjà été créée depuis le 7 février 2017 et a comme seule actionnaire la MCCI. Les deux directeurs de Green Mauritius sont Fakhruddin Azim Currimjee et Poobarlen Vythilingum Pillay.
Il est prévu, ajoute Vassen Kauppaymuthoo, que le conseil d’administration soit composé de représentants de la MCCI, certes, mais aussi de différents ministères (Collectivités locales, Finances et Environnement, entre autres). « En somme, Green Mauritius aura pour responsabilité la collecte des déchets électroniques à travers le pays mais aussi l’allocation et la gestion des contrats à des sociétés pour le recyclage de ces déchets », explique notre interlocuteur, tout en indiquant qu’il « ne s’agit nullement d’une privatisation » et que « tous les comptes seront transparents». «Le public pourra y avoir accès», soutient-il.
Il y a actuellement, selon Vassen Kauppaymuthoo, quelques sociétés qui font la collecte avant de les exporter dans des conteneurs pour être recyclés. Or, avec le nouveau système préconisé, notre interlocuteur soutient que la collecte sera plus efficace, soit entre 60% à 70 % de ces déchets seront collectés et le recyclage pourra se faire à Maurice. « Non seulement c’est faisable, mais nous nous devons de le faire », dit-il, tout en soulignant que lorsque Green Mauritius sera opérationnelle, cela permettra de créer des milliers d’emplois.
Pour Vassen Kauppaymuthoo, il n’est pas question de taxe. « Il s’agit d’une somme d’argent collectée lorsqu’un appareil électronique est vendu. Somme qui servira, plus tard, à recycler l’appareil lorsque celui-ci se retrouvera en fin de vie », précise-t-il. De combien sera le montant prélevé sur les produits électroniques ? À cette question, notre interlocuteur indique que des montants ont été calculés pour une quinzaine de catégorie de produits électriques et électroniques mais que « ça reste flexible et tout dépendra des appels d’offres ».
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