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Décès tragique d’un garçonnet - Les proches du sauveteur : «Il ne peut porter seul le chapeau»

Photo d’illustratif

Les proches de Kashish Mudhoo, 18 ans, parlent d’« injustice ». Ils soutiennent que ce dernier n’aurait pas été embauché comme sauveteur par le Club Med et qu’il n’aurait bénéficié que d’une formation de deux jours comme tel. L’hôtel s’est refusé à tout commentaire.

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Où en est l’enquête policière initiée après le décès du petit Français de 3 ans qui s’était retrouvé en difficulté dans la piscine principale de l’hôtel Club Med, à Pointe-aux-Canonniers, le mercredi 15 février ? C’est ce que veulent savoir les proches de Kashish Mudhoo, 18 ans. Ce dernier, qui agissait comme « sauveteur » au moment des faits, a été arrêté sous une accusation provisoire de non-assistance à personne en danger. Selon ses proches, il serait victime d’une « injustice ».

« Saken ena so par responsabilite dan sa zafer la. Pa kapav pran tou responsabilite vinn poz lor enn sel latet », martèlent-ils. Selon eux, Kashish Mudhoo avait initialement été recruté comme « sécurité routière ». « Une semaine avant ce drame, il a été placé à la piscine principale de l’hôtel, comme sauveteur. Je ne sais pas exactement pour quelle raison, c’est peut-être dû à un manque de personnel. Enn mwa lapey mem li pa ankor gagne », avance un de ses proches.

Le jeune homme détient-il un certificat de sauveteur ? 

« Non. Une semaine avant le drame, on lui a fait suivre un cours de sauveteur qui a duré deux jours. Il n’a pas de formation professionnelle », fait savoir notre interlocuteur. 

Selon lui, c’est la raison pour laquelle Kashish Mudhoo n’aurait pas vu que le garçonnet était en difficulté dans l’eau. « S’il était un sauveteur professionnel, il aurait définitivement eu les réflexes nécessaires. Normalement, il aurait fallu que Kashish ait un ‘senior’ à ses côtés pour lui montrer les rouages. C’est sans formation qu’il a été posté au niveau de la plus grande piscine de l’hôtel ce jour-là », déplore-t-il.

Un autre proche, toujours sous le couvert de l’anonymat, est d’avis que les enquêteurs devraient aussi s’intéresser à la responsabilité des parents de la jeune victime. « Au moment des faits, où ses trouvaient-ils ? Si l’enfant a été en difficulté pendant presque 5 minutes, cela voudrait dire que les parents n’avaient pas l’œil sur lui. »

Il est catégorique : « Kashish Mudhoo ne peut porter seul le chapeau. Il y a plusieurs aspects à étudier. Li pa korek ditou ki li tousel pe port sa sarz-la. Saken bizin pran so responsabilite ! »
Sollicité par le Défi Media Group, Kashish Mudhoo n’a pas voulu commenter. « Sa zimaz-la res zwe dan mo latet », dit-il simplement. Traduit devant la justice le 16 février, il a été relâché sous caution.

La police en attente du rapport des autorités réunionnaises

Une enquête a été ouverte au niveau du poste de police de Pointe-aux-Canonniers pour faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles le garçonnet de 3 ans s’est retrouvé dans la piscine sans surveillance. L’on apprend que les autorités mauriciennes sont en attente des documents des autorités réunionnaises

« Nous sommes en contact avec les autorités réunionnaises. Les parents ont déjà quitté l’île de la Réunion pour se rendre en France, leur pays natal. Nous attendons soit un rapport d’autopsie, soit un post-mortem », confie une source proche du dossier. 

Questionné sur les dires des proches de Kashish Mudhoo, l’on répond que cet aspect fait déjà l’objet d’une enquête. « Nous enquêtons afin de pouvoir situer les responsabilités. On ne peut mettre une personne dans un poste pour lequel il n’est pas qualifié. Koumadir ou donn enn dimoun ki pena ‘license’ enn pos sofer. »

De faire savoir, dans la foulée, que les enquêteurs s’intéressent également à ce que faisaient les parents du garçonnet au moment des faits. « Nous ne négligeons pas cet aspect. De plus, l’instance qui a recruté ce jeune homme comme sauveteur devra aussi donner des explications. »

Formation de Kashish Mudhoo : le Club Med ne s’exprimera pas 

Dans un communiqué publié le jeudi 16 février, la direction du Club Med de Pointe-aux-Canonniers exprime « sa très profonde émotion et ses plus sincères condoléances à la famille de l’enfant de 3 ans. Le protocole de secours a été déclenché par les responsables du Village et l’enfant a reçu les premiers soins avant d’être transféré avec diligence à l’hôpital.

Malheureusement, malgré tout ce qui a été entrepris, l’enfant n’a pas pu être sauvé ». 

En revanche, l’hôtel ne compte pas s’exprimer sur la formation qu’a reçue Kashish Mudhoo, expliquant qu’une enquête policière est en cours. 

L’enfant s’est débattu pendant plus de 4 minutes dans l’eau

C’est peu avant 16 h 40, le lundi 13 février, que le petit Français de 3 ans s’est retrouvé en difficulté pendant plus de quatre minutes dans la piscine principale de l’hôtel Club Med, à Pointe-aux-Canonniers. 

Selon les images des caméras de surveillance de l’établissement, la victime a été en difficulté pendant 4 minutes et 33 secondes, avant que le sauveteur ne réagisse après avoir été alerté par un autre enfant. Kashish Mudhoo, selon les images disponibles, est aperçu debout à une certaine distance de la piscine, sous une pergola, sans prêter attention aux nageurs. 

Dans un premier temps, l’enfant a été transporté d’urgence à l’hôpital SSRN, à Pamplemousses. Après avoir reçu des soins, il a été transféré à la City Clinic à Plaine-Verte, avant de mettre le cap sur la Réunion pour d’autres soins. Malheureusement, dans la journée du 15 février l’enfant de 3 ans est décédé.

 

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