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Décès lors des accouchements : le Drs Aumeer et Nawoor pas sur la même longueur d’onde

Les Drs Ismet Nawoor et Harrish Reesaul étaient sur le plateau de Radio Plus.

Les décès survenus lors des accouchements dans les services de santé public et privé ont été abordés lors de l’émission Au Cœur de l’Info sur les ondes de Radio Plus.

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Deux différentes écoles de pensées se sont affrontées, mercredi 26 juin, lors de l’émission Au Cœur de l’Info. L’émission, présentée par Jane Lutchmaya et Eshan Dinally, a abordé les récents décès de maternité survenus ces derniers jours dans les hôpitaux et dans une clinique des Plaines-Wilhems. Le Regional Health Director de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, le Dr Ismet Nawoor, a tenu à relativiser les récents cas d’accouchements qui ont mené aux décès des patientes et dans un autre cas, à celui d’un bébé. « Le nombre de décès dans nos hôpitaux n’est pas inquiétant. Les chiffres varient d’année en année. Nous avons un bon service de santé dans la région africaine », a fait ressortir le Dr Nawoor.

Ce dernier a soutenu ses arguments par des chiffres et a expliqué qu’il y a eu 7 décès de maternité en 2014, 4 en 2015, 6 en 2016, 10 en 2017 et 5 en 2018. « En 2017, sur les 10 décès, six ou sept cas étaient inévitables. Malgré tous les efforts, le personnel soignant n’a rien pu faire », a-t-il ajouté.

Selon le Regional Health Director de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, une hémorragie et des infections ont une incidence directe sur la grossesse. « Une infection peut être causée par l’hypertension et cela peut s’avérer dangereux », a-t-il fait ressortir.

Le Dr Ismet Nawoor explique aussi que les mères, âgées entre 12 et 16 ans,  et celles âgées entre 35 et 40 ans, sont les plus exposées aux complications pendant la grossesse et l’accouchement.

Dr Aumeer : «Taux de mortalité inquiétant»

Le Dr Farhad Aumeer, gynécologue du privé, a, exprimé lui, des points de vue différents. Il juge que le taux de mortalité maternelle est « un peu inquiétant ». « Cela laisse penser qu’il y a un problème », dit-il. Selon le  gynécologue, le gouvernement doit commanditer des études tous les trois ans pour faire le point. « Il faut voir ce qu’il faut corriger. »

Le Dr Farhad Aumeer a ajouté que le mode de vie des Mauriciennes a changé. « Aujourd’hui, c’est la carrière professionnelle qui prime. Ce n’est que vers 35 à 40 ans que certaines pensent à fonder une famille. L’Europe a connu le même phénomène, mais ce n’est pas pour autant que le nombre de décès lors des accouchements a augmenté », a-t-il fait ressortir.

La disponibilité des spécialistes dans les hôpitaux peut également être considérée comme un aspect du problème, poursuit le Dr Aumeer. Des points réfutés par le Dr Nawoor. « Tous les livres démontrent que les femmes âgées entre 35 et 40 ans sont les plus exposées », a-t-il rétorqué.

D’autre part, en ce qu’il s’agit de la disponibilité des spécialistes, le Regional Health Director de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo a expliqué que cela ne s’applique pas que dans le service de santé public. Il a également laissé entendre que les autorités sont en train de travailler sur une formule pour contrer ce problème.

D’un point de vue plus général sur le nombre de décès dans les hôpitaux et les cliniques à Maurice, le Dr Ismet Nawoor a déclaré que, selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de décès est de huit sur 1 000 à Maurice. C’est également le cas au Royaume-Uni et aux États-Unis, alors qu’en Afrique du Sud, il y a 10 décès sur 1 000. Ce qui, selon lui, démontre que le service à Maurice est aussi bon que celui offert dans les pays développés.

Le Dr Harrish Reesaul, représentant du Medical Council, a, pour sa part, déclaré que le ministère de la Santé présentera bientôt des amendements à la loi pour accélérer les enquêtes menées par le Medical Council.

 

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