Faits Divers

Décès d’un jeune de 18 ans : la police soupçonne la prise de drogues synthétiques

La drogue synthétique a-t-elle fait une nouvelle victime ? C’est ce que soupçonne la police après la mort d’un jeune de 18 ans originaire d’un village du Sud, survenu le 25 août. Il avait été admis à l’unité des soins intensifs de l’hôpital de Rose-Belle avant de rendre son dernier soupir. Pour ses proches, cette mort reste « floue ».

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C’est le 18 juillet que les faits se sont produits. « Il était avec des amis », lâche un proche. Durant la journée, le jeune, qui avait séché les cours pour s’occuper de sa famille, a été pris d’un malaise. Souffrant atrocement, une ambulance du SAMU a été mandée.

Le jeune, très « populaire » dans sa localité, s’est retrouvé à l’hôpital Jawaharlall Nehru de Rose-Belle. Inconscient, il a été admis à l’unité des soins intensifs. Après une première analyse, le médecin de service a référé l’affaire à la police, soupçonnant une prise de drogue de synthèse.

Durant plusieurs semaines, le jeune homme, qui vit avec son père, a lutté entre la vie et la mort. Alors que ses proches croyaient qu’il s’en remettrait, il a rendu son dernier souffle le 25 août. Son corps a été transporté à la morgue de Candos. L’autopsie a révélé que la victime est morte d’une infection à l’estomac. Des prélèvements sont en cours d’analyses pour confirmer ou non la présence d’une substance prohibée dans son organisme.

Ses funérailles ont eu lieu le 26 août. Pour ses proches, rien ne confirme s’il était sous l’influence d’une drogue synthétique. « Nous ignorons ce qui a pu se passer. Comme de nombreux jeunes, il avait beaucoup d’amis. Rien n’indique qu’il a abusé de la drogue. Il souffrait aussi d’asthme. Il est tombé subitement malade avant de nous quitter. Nous sommes perplexes », lâche notre interlocutrice. Le jeune est décrit comme une personne qui avait le cœur sur la main. « Il était toujours prêt à rendre service. Rien n’indiquait qu’il avait des fréquentations suspectes. »

Au ministère de la Santé : «La situation est sous contrôle»

Pour un préposé du ministère de la Santé, il n’y a pas lieu de s’alarmer. « La situation est sous contrôle », dit-il. Il explique qu’il revient d’abord à la police d’agir et qu’il faut avant tout un encadrement des parents. « Il incombe aux parents de connaître les fréquentations de leurs enfants et de veiller sur eux », dit-il.

36 morts en deux ans

Les drogues de synthèse sont suspectées d’avoir causé la mort de nombreux jeunes. Répondant à une Private Notice Question le 9 août, sir Anerood Jugnauth a souligné que ces deux dernières années, 36 décès liés à l’abus de drogue ont été recensés. Toutefois, le Premier ministre a fait ressortir « qu’il n’y a aucune preuve médicolégale que les causes des décès sont liés à la prise de drogues synthétiques ».

La police invite le public à coopérer

Face à cette situation, l’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, invite la population à collaborer dans cette lutte. « La police lance un appel aux membres du public pour qu’ils dénoncent ceux qui écoulent ces drogues. Il existe une hotline anonyme », dit-il. « Le combat contre la drogue se poursuit. La brigade antidrogue effectue des arrestations et mène des campagnes de sensibilisation dans les écoles. »

Les jeunes plus vulnérables

En mars, Alexandre Cotte, 21 ans, a rendu son dernier souffle après plusieurs jours à l’hôpital. Il avait été retrouvé par son père dans sa chambre à coucher. « C’est la consommation de drogues synthétiques qui lui a été fatale », estime sa famille.   Le 2 juillet, le corps sans vie de Bryan Juste, 19 ans, avait été retrouvé dans les toilettes de l’ancien bureau de la Sécurité sociale à Bambous. Son entourage indique qu’il avait sombré dans l’enfer de la drogue. La police le soupçonne d’avoir pris de la drogue de synthèse. L’autopsie a conclu à un œdème pulmonaire. Début août, Yogesh Jugnah, 22 ans, habitant de Triolet, a été pris d’un malaise avoir fumé un bong composé de drogues de synthèse, indique sa petite amie. Il en est décédé. L’autopsie a révélé que la victime est morte d’un œdème pulmonaire.

Le Dr Ramkoosalsing : «Les réactions sont violentes»

Le Dr Vinod Ramkoosalsing a, autrefois, travaillé à l’hôpital psychiatrique de Brown-Séquard. Il exerce désormais dans le privé. « Les drogues synthétiques peuvent provoquer un état confusionnel, un déséquilibre et un état d’insomnie. Les yeux rougissent. Les réactions sont violentes et risquent de conduire les consommateurs vers un état comateux. La réaction de la drogue sur ce jeune a pu avoir cet effet. Les drogues synthétiques sont préparées dans des laboratoires clandestins. Il n’y a pas de composants spécifiques et leurs doses ne sont pas réglementées », souligne le médecin.

 

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