Faits Divers

Décès d’Eddyssen Pachee - Sa veuve : «Que justice soit faite pour mon défunt mari»

La victime, Eddyssen Pachee. Jayantee Hurreechurn, mère d’Eddyssen. La victime, Eddyssen Pachee. Jayantee Hurreechurn, mère d’Eddyssen.

Aartee Pachee, 38 ans, veuve d’Eddyssen Pachee, est furieuse contre les forces de l’ordre après le décès de son époux à l’hôpital, alors qu’il était sous surveillance policière. Eddyssen Pachee a été arrêté pour trafic de drogue, le samedi 24 mars, par l’Anti-Robbery Squad de la Northern Division. Aartee Pachee réclame haut et fort justice pour son mari.

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Aartee Pachee considère que la mort de son époux est injuste. Selon elle, la veille de son décès, son mari lui aurait dit qu’il a été victime de brutalité policière. Depuis qu’Eddyssen est mort, Aartee, qui affirme avoir perdu la paix, a décidé de se battre pour prouver que son défunt mari est mort à cause des sévices subis.

« Ki kalite lalwa sa, mo nepli ena konfians an lapolis e si mo trouv kitsoz pa pe avanse, mwa ki pou fer lazistis », tels sont les propos proférés par Aartee Pachee à la morgue de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, le jour de l’autopsie. Alors que ses proches tentaient de la consoler, elle répétait inlassablement : « Mo pa pou exkiz sa ban lapolis ki finn bat mo mari ». Puis, elle a éclaté en sanglots.

Ki kalite lalwa sa, mo nepli ena konfians an lapolis e si mo trouv kitsoz pa pe avanse, mwa ki pou fer lazistis»

Aartee Pachee est bouleversée par le décès tragique de son époux Eddyssen Pachee. « Je me souviendrai toujours de ses derniers mots. Il m’avait raconté avec moult détails l’agression des policiers. Kalite linn rakont mwa agresion la, kouma dir pe bat zanimo », fulmine la veuve.

Elle considère que son époux Eddyssen ne méritait pas cette fin atroce. « Eddyssen était le pilier de la maison et il faisait tout pour subvenir à nos besoins. Aujourd’hui qu’il n’est plus de ce monde, je ressens un grand vide dans ma vie. Il me protégeait et il était toujours à mes côtés pour me soutenir. Je suis déterminée à ce que justice soit faite pour mon défunt mari », pleure Aartee Pachee.

« J‘étais choquée »

Jayantee Hurreechurn, la mère d’Eddyssen âgée de 59 ans, ne sait plus à quel saint se vouer. « J’étais choquée quand j’ai appris qu’Eddyssen avait été arrêté pour une affaire de drogue. Dans le passé, il a déjà eu, certes, des démêlés avec la justice, mais jamais pour une affaire de drogue. J’ignore qu’il préparait de la drogue synthétique dans ma maison. C’est la police qui nous a informés qu’Eddyssen avait été pris en flagrant délit. Je n’arrivais pas à croire à mes oreilles quand j’ai appris cette nouvelle. Ma belle-fille Aartee m’a dit que mon fils lui a raconté qu’il avait été agressé par la police. Mo pa finn trouve avek mo lizie e mo pa pou kapav dir kitsoz lor la », dit Jayantee.  

Ravini, la sœur d’Eddyssen, a été témoin de l’arrestation. Elle précise que les policiers n’ont pas agressé son frère. « Ma mère et moi étions sorties et, quand nous sommes rentrées, un de mes oncles m’a dit qu’il y avait du bruit chez nous. Mo finn avans rido e monn trouv lapolis pe metriz Eddyssen, me zot pa ti pe bat li. Lerlamem mo mama finn vini e finn dir li les lapolis met menot, pa fer violans. Eddyssen finn ekout li. Apre nou finn aprann par so madam ki lapolis finn bat li », raconte Ravini.

Après le décès d’Eddyssen, l’affaire a été confiée aux limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Durant la semaine écoulée, quatre détenus du poste de police de Rivière-du-Rempart, qui ont cohabité avec Eddyssen, et huit policiers, qui étaient de service, ont été interrogés par les limiers de la MCIT. Du côté des Casernes centrales, on laisse entendre qu’il n’y a pas eu de brutalité policière.

Des traces de blessures

L’autopsie pratiquée par le chef du département médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et le médecin légiste, le Dr Prem Chamane, a attribué le décès à un œdème cérébral. De plus, des traces de blessures au niveau de la tête, de l’œil gauche et du pied gauche ont été décelées. Des échantillons ont été envoyés au Forensic Science Laboratory (FSL) à des fins d’analyses pour découvrir s’il y avait des traces de drogue synthétique dans le sang d’Eddyssen Pachee. Sa famille attend les conclusions de ces examens pour décider s’il faut demander une contre-autopsie.

Rappelons que, samedi, les limiers de l’Anti-Robbery Squad de la Northern Division avaient perquisitionné la demeure de la mère d’Eddyssen à Temple Road, Rivière-du-Rempart. Sur les lieux, ils ont pris Eddyssen en flagrant délit, en train de fabriquer de la drogue de synthèse. Interrogé, il a répondu que « ladrog simik la pou momem sa, e mo nek ti pe prepare, me pa pou al vande ». À la vue des policiers, pris de panique, il aurait avalé une certaine quantité de drogue synthétique. Eddyssen Pachee n’était pas inconnu des services de police.

 

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