- Le visionnage des images des caméras jugé infructueux
L’enquête de la Major Crime Investigation Team (MCIT) sur le décès de Soopramanien Kistnen, homme d’affaires et agent politique du Mouvement Socialiste Militant (MSM) est toujours en cours. Le visionnage des images des caméras CCTV, de la région de Quatre-Bornes est jugé infructueux par les hommes de l’assistant surintendant de police (ASP) Vikash Seebaruth. Désormais, des développements dans l’enquête pourraient venir des conclusions des analyses scientifiques du Forensic Science Laboratory (FSL), laissent entendre nos sources proches de la MCIT. Les enquêteurs veulent obtenir des précisions concernant les produits décelés dans le corps de la victime. Un rapport préliminaire a écarté l’hypothèse que c’est la péthidine qui a causé la mort de Soopramanien Kistnen.
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On apprend qu’un volet de l’enquête se concentre sur la provenance de la péthidine. Dans cette optique, les auditions de quatre médecins qui soignaient Soopramanien Kistnen, 55 ans, ont été appelés à fournir des précisions. Les enquêteurs sont jusqu’ici satisfaits de leurs explications.
Outre le rapport des analyses scientifiques, la MCIT a aussi fait des demandes pour obtenir les relevés téléphoniques de certaines personnes qui étaient en contact avec Soopramanien Kistnen, peu avant sa mort. Le déplacement de Soopramanien Kistnen à La Louise, Quatre-Bornes, peu avant sa disparition, est un autre volet important de l’affaire. Au moins quatre commerçants ont été appelées à fournir des précisions à la MCIT. Leurs commerces se situent sur le trajet emprunté par Soopramanien Kistnen, le vendredi 16 octobre. Les caméras de surveillance qui y sont installées intéressent les enquêteurs. L’exercice vise aussi à aider la police à déterminer avec précision le « last location » cet homme d’affaires qui multipliait les déplacements dans l’espoir de récupérer l’argent que lui devaient ses partenaires en affaires.
La MCIT enquête également sur une rencontre entre Soopramanien Kistnen et un certain Ravi peu avant sa mort. C’est Koomadha Sawmynaden qui a apporté ce détail à l’attention des enquêteurs lors de son audition. La MCIT a ainsi enclenché les manœuvres pour tirer au clair cet élément crucial de la dernière journée de Soopramanien Kistnen. La carte mémoire du téléphone cellulaire de Koomadha Sawmynaden confirme que l’homme de 55 ans se rendait cet après-midi-là au rendez-vous en question. De même qu’un message reçu le jeudi 15 octobre, à 13 h 26. « Linn call. Li pe vini », peut-on lire dans le texto.
Des analyses des échanges téléphoniques
Il s’agissait d’un rendez-vous entre le dénommé Ravi et Soopramanien Kistnen. Ce dernier devait empocher une somme d’argent. Celle-ci représentait un paiement pour dissuader l’homme d’affaires de mettre à exécution sa menace de faire des dénonciations concernant l’allocation de certains contrats durant le confinement.
Les analyses des échanges téléphoniques, appels et messages, ont déjà été effectuées par les Casernes centrales. Plusieurs personnes ont été entendues et d’autres sont appelées à remettre leurs téléphones à l’IT Unit pour des examens.
De son côté, Me Rama Valayden, membre du panel d’avocats de la famille Kistnen, a formulé trois requêtes au Commissaire de police. Premièrement, « nous avons réclamé que la police nomme un consultant pour récupérer les images des caméras de Safe City ». « Deuxième, qu’un autre consultant soit nommé par la police, afin qu’il obtienne de Mauritius Telecom tous les appels téléphoniques, messages entrants et sortants de Soopramanien Kistnen, parce qu’on pense qu’il y a eu falsification de ces données », a avancé l’homme de loi à l’issue de sa rencontre avec Khemraj Servansingh, mardi.
Protection policière pour Shakuntala Kistnen
Shakuntala Kistnen, la veuve de Soopramanien Kistnen et son fils bénéficient d’une protection policière. Cela après son témoignage dans le cadre de l’enquête judiciaire initiée au tribunal de Moka pour faire la lumière sur les circonstances entourant la mort de son époux. Le corps calciné de ce dernier avait été retrouvé dans un champ de cannes à Telfair, le 18 octobre 2020.
Différentes unités ont ainsi été déployées pour effectuer des patrouilles aux alentours du domicile de Shakuntala Kistnen, à Montagne-Ory. Ce sont, entre autres, la brigade criminelle de Moka, la police de Moka, l’Emergency Response Service (ERS) et la Divisional Supporting Unit (DSU).
Lors de son témoignage au cours de l’enquête judiciaire le 4 décembre dernier, Shakuntala Kistnen avait fait part de ses craintes pour sa sécurité et avait demandé une protection policière. La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath avait alors ordonné à ce que la veuve de Soopramanien Kistnen et son fils obtiennent une protection policière jusqu’à ce que l’enquête judiciaire prenne fin. Rappelons que celle-ci reprend le 15 janvier 2021 au tribunal de Moka.
Heman Jangi : « Pa kapav enn case swisid sa, nou krwar ena foul play ladan »
- Une récompense sera offerte à toute personne qui fournira des renseignements fiables pour capturer le meurtrier
Les Casernes centrales approfondissent leur enquête sur la mort de l’homme d’affaires Soopramanien Kistnen. Les enquêteurs privilégient maintenant la thèse de l’homicide. C’est ce qu’a affirmé le Deputy Commissioner of Police (DCP), Heman Jangi, patron du Central Criminal Investigation Division (CCID), lors d’une conférence de presse, le mercredi 30 décembre. « Li pa kapav enn case swisid sa, nou krwar ena foul play ladan », a-t-il dit.
Le patron du CCID a précisé qu’à ce stade de l’enquête, il n’y a aucun indice qui pointe directement vers un suspect. L’enquête est menée par les hommes de l’assistant surintendant d police (ASP) Vikash Seebaruth, de la Major Crime Investigation Team (MCIT).
Le DCP Heman Jangi a expliqué que la police n’hésitera pas à convoquer des personnes « high profile », pour des enquêtes. « N’importe qui peut être convoqué dans le cadre d’une enquête policière, même un ministre. Nobody is above the law », a-t-il affirmé. Le patron du CCID a ajouté qu’il veillera à ce que personne n’obtienne quelque faveur. « Zot kone ar mwa pena kata kata », a-t-il souligné. Le DCP Jangi a également rappelé que par le passé, il a convoqué et interrogé plusieurs ministres.
Heman Jangi a annoncé que la police offrira une récompense à tout membre du public qui fournira des renseignements qui aideront à élucider l’affaire. « Tout citoyen a le devoir moral d’aider la police dans son travail », a affirmé le DCP Heman Jangi.
L’absence d’entrée dans le diary book expliquée
D’autre part, le DCP Jangi a expliqué l’absence de Diary Book Entry, concernant un passage de Koomadha Sawmynaden à la Central Investigation Division (CID) de Moka. Il a affirmé que le sergent Rustom de la CID avait invité Koomadha Sawmynaden à consigner sa version des faits, mais ce dernier avait expliqué qu’il aurait recours à un homme de loi. Le sergent Rustom a alors laissé ses coordonnées au frère du ministre Sawmynaden, lui disant de revenir au poste de police dès qu’il sera prêt pour enregistrer sa version. Selon le DCP Jangi, le sergent Rustom a immédiatement rapporté ce cas à son supérieur hiérarchique, lequel a rapporté, à son tour, les faits à ses supérieurs. « Lapolis pa kapav fors enn dimoun pou donn enn lanket », a-t-il conclu.
Lors de son audition dans le cadre de l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen, le sergent Rustom avait affirmé qu’aucune entrée n’a été faite dans le Diary Book, de peur qu’il y ait une fuite d’informations. Il avait également révélé que Koomadha Sawmynaden s’était rendu au bureau de la CID de Moka le 26 octobre, car il voulait faire des « révélations » contre son frère concernant une « affaire de fraude et de corruption ».
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