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Décès de Saïd Fakeermahamode à Plaine-Verte - Cader, un ami : «An plin Ramadan, bann-la pe tir lavi dimoun»

Saïd Fakeermahamode aurait été séquestré pendant plusieurs jours. Zaid et Shaamnaz Santally ont été inculpés de meurtre, samedi.
  • Deux suspects inculpés devant la justice

La découverte du corps sans vie de Saïd Fakeermahamode dans une maison à Plaine-Verte, vendredi, a été un véritable choc pour les habitants du quartier. Le défunt, âgé de 63 ans, aurait été séquestré pendant quelques jours après y avoir été conduit par les suspects.

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Ces derniers l’ont ligoté avant de lui injecter un produit pour le neutraliser sans violence. La police soupçonne d’importants retraits bancaires effectués sur le compte de la victime, qui était employée dans le département des ressources humaines de la police.

Zaid Santally, 42 ans, et son épouse Shaamnaz, 39 ans, sont en détention depuis vendredi. Samedi, ils ont été provisoirement inculpés de meurtre devant la Bail and Remand Court. La police a également procédé à l’interpellation d’un troisième suspect. Celui-ci a été autorisé à partir après son audition.

Selon l’enquête policière menée par la Major Crime Investigation Team (MCIT), Zaid et Shaamnaz Santally auraient profité du fait que les propriétaires d’une maison située à route des Pamplemousses soient à l’étranger pour y emmener Saïd Fakeermahamode. Le couple aurait vu en lui un moyen facile pour extorquer de l’argent. Après avoir remarqué sa disparition, des proches de Saïd Fakeermahamode sont partis à sa recherche. Et le vendredi 22 mars, ils ont découvert son corps sans vie sur un lit, dans ladite maison.

Lors de leur investigation, les enquêteurs ont remarqué des traces d’ecchymoses sur les poignets et les chevilles du défunt. Tout porte à croire que le sexagénaire a eu les mains et les pieds ligotés peu avant sa mort. L’enquête de la police se concentre sur un délit d’extorsion et de séquestration qui aurait provoqué la mort de Saïd Fakeermahamode. L’autopsie pratiquée par le Dr Prem Chamane a attribué le décès à un œdème pulmonaire. Mais la police soupçonne que Zaid et Shaamnaz auraient injecté un produit à la victime pour provoquer sa mort. L’enquête policière devrait lever le voile sur les circonstances exactes du drame.

En pleine période de Ramadan, le quartier de Plaine-Verte témoigne d’une ambiance particulière. Mais la découverte macabre, vendredi, n’a pas laissé insensibles les habitants du quartier et les proches du défunt. « An plin Ramadan, tou dimoun pe priye, isi bann-la pe tir lavi Saïd », confie Cader, son ami d’enfance.

Cader a grandi dans le quartier de Plaine-Verte aux côtés de Saïd Fakeermahamode. Il décrit ce dernier comme un homme discipliné, qui n’hésitait pas à aider son prochain. Toutefois, son ami, précise-t-il, était très faible physiquement et ne pouvait se défendre. 

Les deux hommes partageaient plus de trente années d’amitié. En 2019, Saïd Fakeermahamode, qui vit seul, lui avait proposé de se rendre au pèlerinage du Hajj avec lui. « Nou ti resi al fer Hajj dan La Mecque ansam an 2019, pa kapav bliye sa », partage-t-il. 

Son ami, qui ne s’est jamais marié, n’allait pas à l’encontre du « destin » et de la volonté divine. « Sak fwa li dir si bondie inn marke dan so destin, li va marye, sinon seki la-o la deside samem », confie Cader. Saïd était un individu pieux et fréquentait particulièrement la mosquée Ghaws Un Azaam, au cœur de Plaine-Verte. Mais il était aussi un des habitués de la mosquée Al-Aqsa dans la région.

Cader, qui travaille comme tailleur, explique que la victime et lui étaient très liés avec un autre ami depuis des décennies. Le trio se voyait presque tous les jours. « Dan tanto, kan namaz fini, mwa, Saïd ek enn lot kamarad nou zwen. Nou blage, kas enn ti poz », relate-t-il. 

Quand Saïd Fakeermahamode a disparu, Cader dit ne pas s’être vraiment inquiété, car quelques jours plus tôt, il lui avait fait part de ses soucis de santé en venant à la mosquée. « Nou kone li pa kapav toler klimatizer dan masjid. Nou ti panse li malad, akoz sa li pa ti pe vinn moske », avance Cader. 

Mais vendredi, à son retour du travail, il a été surpris par une foule importante devant la maison de son ami. « Kan monn konn sa, leker kase. Mo res mazine kouma mwa ek li ti ansam dan Hajj », soupire Cader. 

 

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