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Décès de patients dialysés - Dr Gujadhur : «Il n’y avait aucun ‘preparedness plan’»

Les invités de Jean-Luc Emile étaient Bose Soonarane et Dr Vasantrao Gujadhur, mardi.

Il a été question du rapport du Medical Negligence Standing Committee soumis au ministère de la Santé en février dernier, lors de l’émission « Au cœur de l’Info » animée ce mardi par Jean-Luc Émile. Le comité a identifié quatre cas de négligence médicale et parle de « serious failures and omissions » à l’hôpital de Souillac, où 11 patients sous dialyse atteints de la Covid-19 sont décédés en mars et avril 2021. Pour les intervenants de l’émission, cela pointe du doigt l’administrateur qui n’est nul autre que le ministre de la Santé.

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Le président de la Renal Disease Patients Association (RDPA), Bose Soonarane, persiste et signe : il n’y a pas que quatre cas de négligence. Selon lui, les 11 patients décédés sont concernés. « Tous les patients sont concernés mais il n’y a aucun document pour le prouver car des documents ont disparu. Il y a aussi des informations selon lesquelles on ne faisait que deux heures de dialyse au lieu de quatre », se désole-t-il.  

Bose Soonarane rappelle que la vaccination contre la Covid-19 était disponible dès janvier 2021 et estime qu’elle aurait pu aider à sauver la vie des patients dialysés de Souillac. « Cela aurait été une victoire pour le ministère qui n’a pas pensé à cela. » Le président de la RDPA réclame l’ouverture d’une enquête judiciaire. « J’ai déjà écrit au Directeur des poursuites publiques. J’espère que, dans toute sa sagesse, il va l’initier. Il y a trop de zones d’ombre autour des décès de ces patients. Les familles des victimes sont en droit de connaître la vérité. »

Le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services publics de santé, affirme que pour la première vague de Covid-19, alors qu’il était encore en fonction, il y avait un plan dès janvier 2020, car on savait que la pandémie allait gagner Maurice tôt ou tard. « Pour la seconde vague en 2021, ils avaient eu le temps de se préparer. Sauf qu’il n’y avait aucun ‘preparedness plan’. Les patients n’avaient même pas été catégorisés en fonction de leur vulnérabilité », s’indigne-t-il. 

Le ministère de la Santé, poursuit-il, avait un « duty of care » par rapport à ces patients qui ont été contraints d’aller en quarantaine, positifs ou pas. « Il y a eu des manquements, et si cela n’est pas de la négligence ! Le Medical Negligence Standing Committee dit n’avoir pas pu attribuer les négligences à des personnes en particulier. C’est le ministre qui est responsable de l’administration. Ne doit-il pas assumer sa responsabilité ? Les administrateurs de l’hôpital de Souillac et de Rose-Belle n’auraient-ils pas dû aller faire un constat de visu ? » demande le Dr Gujadhur. 

Aziza Unjore, la veuve de Habib Unjore, un des patients dialysés décédés, dit vouloir connaître la vérité. « Il y a trop de choses qu’on nous cache. J’ai été chagrinée et écœurée en écoutant la réponse du ministre de la Santé à la PNQ. Il ne faut pas mentir sur les cadavres. Je ne veux pas leur compensation mais au moins qu’on nous donne le rapport de mon époux », déclare-t-elle.

Didier Lesage, un patient dialysé rescapé, exprime un sentiment de colère mêlée de chagrin. « Je suis un témoin oculaire. J’ai vu mourir mes camarades et la peur qui régnait. On a vécu un calvaire. » Il a même fait parvenir à la rédaction du Défi Media Group une vidéo, filmée discrètement en 2021, montrant le traitement subi par les dialysés de Souillac. Dans cette vidéo, une infirmière dit aux malades qu’aucun membre du personnel hospitalier ne veut s’occuper d’eux. 
 

 

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